Habitant de l

Habitant de l'infini (L')
par ana

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Nombre de volume en France :
Nombre de volume au Japon :
Version animée :

  
  

Mugen ni Juuni 
Samura Hiroaki
historique, combats, samouraïs 
seinen 
2004 
Casterman 
Sakka
25 
27 (en cours) 
oui 

 
 




Résumé.



Japon, fin de l’époque médiévale.

Manji est un drôle de samouraï. Autrefois, au service du seigneur Horii, il tua de nombreux innocents, croyant les accusations de rébellion de son maitre. Lorsqu’il apprit à quel point le seigneur Horii l’avait trompé, Manji l’exécuta, brisant son serment de fidélité. Pour cela, il fut recherché mort ou vif dans tout le pays. Un soir, alors qu’il tentait d’échapper à la police, il tua par mégarde le beau-frère, lui-même policier, qu’il n’avait encore jamais rencontré et cela sous les yeux de sa sœur Machi. Rendue folle par le choc de cet affrontement fatal entre son frère et son époux, Machi devint un poids que Manji se faisait un devoir d’assumer pour racheter sa faute. A cette fin, et pour être certain de vivre plus longtemps qu’elle, il accepta qu’une prêtresse lui jette le sort de « kessentchû », le sort d’immortalité. Sous les recommandations de la vieille sorcière, il accepta aussi de tuer des êtres nuisibles pour la société. Manji pensait vivre ainsi pour le bien de sa sœur.
Hélas, un jour vint où les proches et amis du défunt beau-frère prirent Machi en otage pour se venger. Alors que Manji essayait d’éviter le combat pour épargner sa sœur, il ne put qu’assister à son assassinat. Ivre de rage, il se débarrassa des meurtriers et revint vers la vieille prêtresse avec une promesse : puisqu’il n’avait pu se racheter auprès de sa sœur, il tuerait mille scélérats en échange de la centaine d’innocents morts de ses mains. La femme lui garantit alors qu’une fois cela accompli, le sort serait rompu et il gagnerait le droit de mourir.



Deux ans plus tard, le chemin de Manji croise celui de la jeune Lin, héritière du dôjô Asano. Elle n’aspire qu’à la vengeance pour son père assassiné et sa mère violée puis enlevée. Touché malgré lui par cette enfant qui lui rappelle sa soeur, Manji décide de l’accompagner dans sa quête et de la protéger, tuant au passage quelques vermines…



Lin, dans Edo, à la recherche de Manji, recommandé par la prêtresse...


Elle n'a pas froid aux yeux cette gamine!





Avis.



« L’habitant de l’infini » est une saga époustouflante de réalisme et d’une maîtrise graphique hors norme dans le monde du manga.

Le contexte historique n’est pas nouveau et on sait qu’il fait recette mais, parallèlement, le travail de maître Samura est d’une telle qualité qu’il surpasse les plus grands succès du genre.

Le trait est exclusivement travaillé à l’encre de chine et à la plume, ce qui donne un rendu semblant parfois brouillon mais qui met en valeur le moindre détail des paysages, des vêtements et de l’expressivité puissante des protagonistes.




Une certaine poésie du combat et de la mort par violence...


Les illustrations couleurs sont travaillées également à la plume avec peinture à l'eau ou crayon de couleur sur des traits à l'encre.



On découvre l’envers du décor d’une époque rude et sans pitié pour les faibles, l’environnement nippon de ce temps, villes, villages, campagnes, demeures, abri, chemins. Un exotisme tout en retrait mais qui alimente le manga et l’existence des héros.

A ce titre, les personnages sont traités avec soin, un physique propre à chacun, un art du combat réaliste et étudié au point que les connaissances médicales de maître Samura sont explicitement mises en avant dans les positions des combattants, leurs mouvements et les blessures infligées.




La thématique est enfin très japonaise et profondément humaine : vengeance, rédemption, deux antipodes qui s’allient le temps d’une aventure pour faire naître des liens et des réflexions sur le sens de l’existence. Manji et Lin ne sont pas au bout de leurs surprises et le temps viendra pour eux de se demander quelle est la finalité de ce but qu’est le combat pour tuer.



Un manga de haute qualité, au démarrage un rien confus côté scénario mais qui se dirige rapidement vers la rencontre qui le porte ensuite tout du long, celle de Manji et Lin.




Après une première édition un rien bâclée et peu reconnue, Casterman a repris ses efforts sur ce titre en y ajoutant un soin quant aux jaquettes et aux reproductions couleurs de couvertures. Le format respecte l’édition japonaise, à savoir 15 x 21 cm, ce qui très appréciable et met en valeur le manga. Néanmoins, cela se répercute immanquablement sur le prix qui reste de 10,50 euros pas tome… Mais c’est encore faisable à condition d’être patient !








 
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