Placebo

Placebo
par ana









  
 
 







 
 



Placebo est un groupe de rock alternatif qui reste en indépendant depuis ses débuts… Qualifié de groupe à la fois punk-rock, romantique, il s’est gagné une reconnaissance internationale et a vendu plus de 11 millions d’albums.



Il est aujourd’hui formé de Brian Molko (chant, guitare, compositions), Stefan Olsdal (guitare) et Steve Forrest (batterie).



« J'ai toujours été attiré par des groupes qui avaient une image forte, mais pour avoir une image forte il faut avoir une musique aussi complexe et sophistiquée pour la soutenir, autrement on devient un triomphe de style au-dessus de la substance. L'idée d'avoir une image forte, de la musique forte, de l'intelligence et de la passion, c'était notre idée quand on a commencé », Brian Molko.





L’aventure commence un matin de 1994 à la sortie du métro londonien que prend Brian Molko, 22 ans, pour débuter une énième journée de cauchemar du chômeur englué dans les soucis. Là, il croise par un hasard délirant un ancien camarade d’école du Luxembourg où il a passé une bonne part de son enfance et adolescence, Stefan Olsdal auquel il n’avait à l’époque que peu parlé. Mais les aléas de la vie et les douleurs de se sentir hors jeu quand on traverse une sale période font que Brian invite Stefan au club dans lequel il doit se produire en amateur le soir même. Stefan accepte plus par politesse qu’autre chose mais, impressionné par la prestation de Brian, il lui propose de former un groupe de rock.





Etrange me direz-vous que ces coïncidences… Mais l’histoire du groupe « Placebo » est un mélange de circonstances et de volonté farouche de se faire une place dans le monde de la musique.



Brian Molko, décidément la figure de proue du groupe, a découvert la musique lorsqu’il était ado, en pleine crise existentielle, aux prises entre la découverte de lui-même et l’éducation religieuse familiale. En conflit avec ses parents et spécifiquement sa mère, il ne trouve pas grand-chose au Luxembourg pour se changer les idées si ce n’est la musique et le rock naissant. Il cultive une passion pour David Bowie, Blondie, Billie Holiday, Janis Joplin, Bod Dylan, Black Sabbath, The Animals, Jacques Brel, Sonic Youth, PJ Harvey, Jane’s addiction, Joy Division, The Cure ou encore The Pixies. Il s’essaie aussi au théâtre dans le cadre scolaire mais perd ses illusions lorsqu’à 16 ans, et malgré sa demande, ses parents refusent de l’inscrire dans un cours de théâtre pro.

La révolte fait qu’il s’accroche de plus belle à la musique et apprend la guitare en autodidacte.



1990, deux après sa majorité, il quitte sa famille pour Londres et suit enfin des cours universitaires de théâtre. Il pose comme mannequin pour se faire un peu d’argent. Ces deux activités sont les prémices d’une attitude recherchée et volontairement travaillée pour donner une image romantique, glamour et trash du groupe dès sa création.




Malheureusement, une fois ses études terminées, Brian essuie deux ans et demi de chômage et une dépression qui va souvent de pair avec ce genre de situation, surtout lorsque l’on n’est pas entouré. Malgré cela, Brian écrit beaucoup durant cette période, des textes qui donnèrent les premiers succès du groupe.



Suite à la rencontre, ou les retrouvailles, avec Stefan Olsdal, une première formation se fait avec Steve Hewitt à la batterie, copain qui accompagnait déjà Brian dans ses performances d’amateur. Le nom de « Placebo » est choisi sans réelle tactique commerciale, simplement parce que ce sera le titre de leur premier album (1996) retraçant en chansons les mois d’errance de Brian. Mais Steve Hewitt travaillant avec d’autres groupes, il est remplacé par Robert Schultzberg, ami d’enfance de Stefan. Pourtant, l’ambiance n’étant pas au beau fixe entre Brian et Robert, Steve Hewitt est vite rappelé et devient le batteur officiel du groupe.






On peut dire que le succès sourit assez facilement au groupe qui joue sur plusieurs tableaux pour se gagner un public : attitude provocatrice et ambigüe de la part des trois amis, mais surtout venant de Brian qui aime jouer de son physique androgyne, évocation sans complexe de la drogue, de l’alcool, du sexe et de la bisexualité, refusant l’hypocrisie du politiquement correct pour le plus grand plaisir des fans qui se font de plus en plus nombreux. Ajoutons à cela que les paroles de leurs chansons surfent également sur un courant de provocation et de sincérité qui séduit dans l’univers marquetté à outrance du business musical.




Extrait de Black eyed (2001) :



« I was never faithful
And I never was one to trust
Borderlining schizo
And guaranteed to cause a fuss
I was never loyal
Except to my own pleasure zone
I’m forever black-eyed
A product of a broken home…”



Le groupe gagnant en maturité, Brian Molko et ses compères, mais surtout Brian qui, en tant que leader, est le plus souvent convié en interview et bilingue français/anglais, changent un peu de discours sans pour autant renier leurs engagements précédents mais laissant de côté la provocation pour se prononcer également sur de nombreux sujets de société tels que la liberté de vivre et d’être qui l’on veut en dépit des codes moraux et sociaux, allant jusqu’à aborder concrètement dans le titre d’un nouvel album « Meds » le problème très « moderne » et répandu de l’addiction aux médicaments et autres substituts.






Pure morning en clip


Les trois premiers albums reposent en grande partie sur les textes et les compositions de Brian pour laisser peu à peu plus de liberté et finalement la responsabilité typiquement musicale à Stefan, Brian se cantonnant au rôle de guitariste rythmique afin de se concentrer sur le chant. Son timbre de voix très particulier et presque nasillard et l’empreinte personnelle et inimitable de « Placebo ». Tous les textes sont de lui sauf « Every you every me » et « Twenty years » écrits avec Paul Campion, et « The never-ending why » co-écrite avec Stefan.

Twenty years en clip



On retrouve dans les mots de Brian l’influence de ses maîtres et idoles musicales mais aussi de grands auteurs romantiques tels que Baudelaire, mélange détonnant auquel vient souvent s’additionner des références à la Bible, reste présente et non décriée de son éducation religieuse.



Ma préférée avec "Twenty years"...

On parle effectivement plus souvent de Brian Molko car il a eu plusieurs occasions de prêter sa voix et son talent d’écriture à des collaborations artistiques : David Bowie, son idole, s’est invité dès 1997 pour chanter avec lui « Without I’m nothing » après une tournée pour laquelle il avait voulu le groupe en première partie ; en 1999 Brian fut le producteur exécutif du film « Sue’s last ride » et fit une apparition dans le film « Velvet Goldmine » ; il enchaîna les duo avec Alpinestars, Kistin Young, Indochine, Jane Birkin et Françoise Hardy sur des reprises d’une autre de ses idoles, Serge Gainsbourg ; et chanta « Ne me quitte pas » de Jacques Brel lors d’un concert gratuit à Bruxelles…


Brian est en coeur, derrière la voix de Nicolas Sirkis.


Un hommage à David Bowie, live :




This Picture en clip

Bitter end en clip






Ces éparpillages alliés au projet personnel de Stefan, « Hotel persona », font naître des rumeurs annonçant la fin du groupe entre 2007 et 2008, d’autant que Steve Hewitt quitte la groupe pour se consacrer à ses propres projets. Mais cela n’est en réalité qu’une bouffée d’air que prennent les membres du groupe avant de retravailler ensemble sur un nouvel album. « Battle for the sun » surprend d’ailleurs par l’intégration d’un nouveau batteur, Steve Forrest, âgé de seulement 22 ans mais qui apporte un nouveau souffle au groupe par son enthousiasme et une touche hard rock au style « Pacebo ». Malgré les annulations de la tournée dûes à des soucis de santé de Brian, rappelant en interview par la suite, comme pour s’excuser, qu’être des mois durant sur les routes est éprouvant et que c’était aussi cela qui avait fragilisé le groupe une première fois, les fans restent fidèles.



« Placebo » n’est pas un groupe qui a la grosse tête, il reste en production indépendante des grosses machines du musique business et répond réguièrement présent à des festivités telles que le festival français des Vieilles Charrues. On peut dire sans trop s’avancer que le succès de ce groupe a conforté le milieu du rock indépendant comme une alternative musclée aux grandes majors !



Discographie.



1996 _ Placebo
1998 _ Without you I’m nothing
2000 _ Black market music
2003 _ Sleeping woith ghosts
2004 _ Once more with feelings (compilation)



2006 _ Meds
2009 _ Battle for the sun








 
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