Cycle de Pendragon

Cycle de Pendragon
par Anabel









  
 
 







 
 

Stephen Lawhead : Le Cycle de Pendragon





Le cycle de Pendragon est à classer dans la catégorie de la fantasy même s’il est basé sur la légende arthurienne, ou même sur les légendes arthuriennes si l’on en juge par la quantité de sources dont s’est servi l’auteur pour pondre cette merveille.

On est donc plongé dans une certaine réalité historique, entre les Ve et le VIe siècles après j-c, au sein d’une Angleterre nouvellement débarrassée de ses garnisons romaines qui, finalement, ont mieux à faire que de rester sur cette île humide trop pauvre pour manquer à l’Empire. Il faut dire que le reste de l’Europe sous domination romaine est alors malmenée par les incursions barbares qui ne cessent de repousser les frontières de l’Empire depuis plus d’un siècle.
Nous voilà dans une Angleterre qui ne porte pas encore ce nom et se retrouve livrée à elle-même et à ses propres problèmes territoriaux. Ce qui introduit le premier personnage important qui donne son nom au premier tome, Taliesin, jeune barde surdoué, fils d’un chef tribal qui voudrait bien éviter de laisser les siens se faire dévorer tout cru par ses voisins (autre tribu, écossais, irlandais…). Taliesin suit donc son père et ses conseillers dans leurs démarches pour assurer l’avenir des leurs.
Loin de là, perdue dans l’océan atlantique, Charis, belle jeune femme de sang noble risque sa vie tous les jours dans l’arène taurine d’une des capitales royales d’Atlantide. Charis aurait pu vivre auprès de son père, en digne princesse, mais l’assassinat de sa mère ayant jeté un froid entre elle et ce dernier, le roi Avallach, elle a tout quitté et vit à présent en chef d’une équipe de danseurs et d’acrobates renommée. Le fait est que la belle Charis provoque sans cesse la Mort, dansant au milieu des taureaux farouches dans l’arène, sous le regard admiratif de ses fans, exécutant des figures impossibles pour tout autre, évitant au dernier moment la rencontre fatale avec les immenses animaux qui chargent sans pitié. Mais le destin va lier ces deux jeunes gens. Chassée d’Atlantide par une destruction apocalyptique à laquelle peu de ses concitoyens survivront, Charis atterrit en Angleterre, sur les terres de la tribu de Taliesin. Il faudra du temps pour qu’elle y trouve une place, se demandant quelle raison l’a poussée à survivre, elle qui croyait ne pas craindre la mort. Lorsqu’ils se rencontrent, l’amour naît entre eux, et commence l’épopée mystique la plus secrète et la plus populaire de nos amis anglais.

Car de leur union naîtra Merlin, aux pouvoirs hérités des talents de son père et des origines magiques de sa mère. Les épreuves seront nombreuses avant que Merlin ne devienne ce barbu tout-puissant que nous imaginons tous. Il fut un jeune homme princier, un mari amoureux et un guerrier averti avant de tout perdre. Des drames de sa jeunesse, Merlin nourrira le projet de sauver l’Angleterre d’elle-même en lui offrant un vrai chef, le roi des rois qui saura unifier le pays et ses habitants sous sa bannière.
Plus qu’un guide, Merlin deviendra un père spirituel pour Arthur, acceptant même l’infamie en prévision de sa naissance, et la christianisation de son monde, lui qui reste un païen invétéré…



Né en 1950 dans le Nebraska, Stephen R. Lawhead, fut d’abord journaliste avant de vivre de sa plume dans les années 1980. Sa première œuvre fut « La saga du roi Dragon » ou l’histoire d’un jeune garçon aux prises avec un destin irrévocable qui transformera le monde qui l’a vu naître. Plus tard, il laisse libre court à sa passion pour l’univers celtique et s’atèle à la rédaction du « Cycle de Pendragon ». Cette série de cinq volumes suit les légendes arthuriennes sur plusieurs générations, depuis Elphin, père de Taliesin lui-même père de Merlin, jusqu’à Galaad, fils de Lancelot et initiateur de la quête du Graal. L’auteur se sert de la mythologie celtique, des Mabinogion, de l’histoire des rois de Bretagne, des écrits de Geoffroy de Monmouth, de Taliesin (un barde qui a vraiment existé), de Gildas le Sage et de Nennius… tous ayant pour centre d’intérêt la légende du roi Arthur. Là-dessus, Lawhead a greffé sa propre vision, son imagination et la poésie de sa plume pour nous dépeindre une version dépoussiérée des légendes arthuriennes où l’aventure entraîne femmes et hommes dans ses filets. Rien ne manque, pas même les prénoms originaux et celtes, et on tremble pour les héros pris dans le feu des batailles pour la terre et le trône de Bretagne. La réalité historique se mêle habilement à la légende…



On remarque enfin avec quelle originalité Lawhead raconte ses histoires : le premier tome (Taliesin) alterne les péripéties vécues par les deux personnages principaux ; le second tome (Merlin) est raconté par son héros lui-même qui revient sur sa vie ; le troisième (Arthur) est conté par deux proches de Merlin et d’Arthur ; dans le quatrième tome (Pendragon) Merlin reprend la parole et dans le cinquième (Le Graal) c’est Galaad qui raconte les aventures menant vers la coupe sacrée.

« Bel, songea-t-elle, je t’ai tout donné. Et tu voudrais prendre en plus ma fierté. Prends donc aussi ma vie. Je ne ressortirai pas vaincue de l’arène. Sur ce, elle se hissa sur la pointe des pieds et bondit en avant, courant droit sur le fauve immobile, ses longues jambes la propulsant vers son destin. Au même instant, le taureau rassembla sous lui ses sabots et chargea. Elle le vit s’élancer au petit trot. Elle prit conscience que quelqu’un hurlait et elle reconnut sa propre voix. Elle vit le cou massif se courber vers le bas, les sabots dorés marteler le sol, les cornes effilées fendre l’air. Elle tendit la main droite pour saisir la corne quand elle serait à sa portée. Mais la bête fit un écart et Charis vit sa perte… la créature frappait de droite à gauche. Elle n’avait pas le temps de changer de main. Il lui faudrait aussi prendre son appel du pied droit, et encaisser toute la force de son saut sur le seul bras gauche. Ce n’était pas faisable, elle le savait, mais c’était ça ou s’empaler sur la corne acérée. La froide clarté de ses pensées surprit Charis et, bizarrement, lui plut. Elle n’éprouvait aucune crainte, juste un vague regret de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout, de devoir rater son dernier saut. »






 
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