Fantasy Japonaise : Lodoss

Fantasy Japonaise : Lodoss
par Anabel









  
 
 







 
 



Au début des années 80, la jeunesse japonaise découvre l'oeuvre de Ryo Mizuno adaptée en dessin animé. Le graphisme hors du commun et l'histoire originale proche des jeux de rôles tels que "Donjons et Dragons" font entrer les "Chroniques de la guerre de Lodoss" parmi les références de la japanimation.

Mais est-ce tout?
Depuis, la saga s'est poursuivie avec "La Légende de Crystania" et "les Chroniques du chevalier héroïque", avec toujours Ryo Mizuno aux commandes.


Ryo Mizuno en visite à une édition de Japan Expo

Si Lodoss est née sous la plume de maître Mizuno et fut d'abord des romans, elle a pris une envergure visuelle grâce aux talents de mangakas tels que Yutaka Izubuchi (illustrations des romans et premières pages de chapitres) et Akihiro Yamada (illustrateur des 12 Royaumes, designer de la série animée et des mangas).


L'elfe Deedlith par Yutaka Izubuchi, que voici :






Couverture de la première édition de "La Dame de Phalis" par Akihiro Yamada


L'essence de l'Asie ne transparaît en rien dans le graphisme des personages plutôt inspirés des mondes de Tolkien et des légendes celtiques ou nordiques mais se devine derrière le contenu même des aventures liées à Lodoss.
Là où le grand maître anglo-saxon opposait une Terre du Milieu au refuge perdu et lointain des elfes (Valinor), Mizuno a créé l'inverse car l'île de Lodoss n'est pas un refuge ultime mais bien une terre maudite, séparée à jamais du reste du monde pour préserver ce dernier de la malédiction d'une déesse moribonde et haineuse.


Sorcier maléfique bien décidé à servir la déesse Kardis de la destruction même si elle n'est plus...

A Lodoss se côtoient des races bien connues (elfes, humains, magiciens, nains, trolls, gobelins) qui ne vivent pas toujours en bons termes. Si les bases sont classiques, le point de vue de Mizuno est différent de ses sources d'inspiration européennes. Lodoss est le théâtre de destins qui se tissent et se croisent, mêlés de tragédies et de passions. Il n'y a pas d'élu en la terre maudite de Lodoss, uniquement ceux qui survivent, victimes malgré eux de la fatalité qui habite Lodoss. Et c'est là que l'Orient pose sa différence.
Les dieux ne sont pas ici les manipulateurs du destin des hommes car, après une guerre intestine qui les a vu disparaître, il ne reste d'eux qu'une infime rémanence de lutte entre Lumière et Ténèbres, incarnée non seulement par une volonté farouche qui veut que Lodoss ne connaissent guère longtemps la paix mais aussi, et peut-être surtout, par la dualité qui pousse les hommes à se dresser les uns contre les autres.


Parn

Il y a bien sûr un héros en devenir, accompagné d'une équipe d'êtres doués sans lequels il ne parviendrait à rien, mais, au final, le jeune héros Parn n'aboutira qu'à réaliser l'ampleur des dégâts et des horreurs nés des guerres. En perdant ses illusions, il deviendra un homme capable de choisir son destin.
Mais si cette image du héros chanceux occupe la première place des "Chroniques d ela guerre de Lodoss", de "la Légende de Crystania" et des "Chroniques du chevalier héroïque", elle est absente de "l'avant-chroniques", de l'épisode 1, parut en deux volumes mangas sous le titre de "La Dame de Phalis".


Seconde édition chez Kami : Tome 1


Tome 2

Sous le crayon de Akihiro Yamada prennent vie les tout premiers héros de Lodoss que l'on retrouve des années plus tard dans les Chroniques.
Beld, futur roi démon de la ténébreuse Marmo, est le personage principal de cet épisode. Alors mercenaire accompagné du sorcier Worth, il croise la route de la belle prêtresse guerrière de Phalis, Flaus. Il accepte de lui prêter main forte dans ce qui se révélera être une quête visant à empêcher la résurrection d'une divinité maléfique. Bien que vienne s'ajouter à ce groupe le futur roi Fahn, jeune séduisant, chevalier émérite, ce dernier est bien trop lisse, trop parfait pour retenir l'attention.


Fahn, chevalier trop parfait


Beld en haut, à droite, derrière la jolie Flaus


Worth en action...

L'impétuosité de Beld, source de ses victoires, sera sa faille, car, ignorant la valeur de ce qu'il protège, comme tout mercenaire n'appartenant à rien ni à personne, il laissera entrer le mal dans son esprit. Il n'atteindra le statut de héros que pour devenir son propre ennemi et sombrer dans l'obscurité. Attachant mais ayant perdu son humanité, Beld est un personnage tragique sans lequel il n'existe pas de Chroniques à venir.
A travers Beld puis son serviteur Ashram, chevalier noir des "Chroniques de la guerre de Lodoss", Mizuno révèle les failles à abattre pour gagner l'accomplissement de soi.


Ashram, chevalier noir à l'âme torturée mais foncièrement obscure..


Le héros, la belle elfe et la socrière manipulatrice des destins royaux (Izubuchi).


Nain sous la main de Yamada.




Sources : magazine Ekllipse n°5.






 
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