Deadly Creatures

Deadly Creatures
par Thorn

Titre Original :
Plateforme(s) :
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Developpeur :
Editeur :
Multijoueur :
Langue :
Sortie Europeen :
Sortie US :
Sortie Japonaise :

 
 

 
Wii,
 
 
THQ, Rainbow Studio
 
 
 
 
 

 
 

Titre : Deadly Creatures
Développeur : Rainbow Studio
Éditeur : THQ
Console : Wii
1 joueur
Maniabilité : Wiimote/Nunchuck
Date de sortir EU : 13 février 2009


Le concept de Deadly Creatures est assez simple. Vous contrôlez à tour de rôle une araignée et un scorpion, et vous traversez des niveaux en vous débarrassant de tous les insectes et autres vermine qui se dressent sur votre chemin. Le tout est agrémenté d'un scénar pour le moins intriguant : comment deux si petites bêtes ont bien pu faire sauter une station service ?

En général, je n'achète pas de jeux de manière impulsive. je me renseigne beaucoup avant l'achat et quand je prends un jeu, je sais pourquoi et je sais qu'il va me plaire. Pour Deadly Creatures, j'avoue m'être un peu lancé à l'aveuglette, sans avoir lu un seul test et sans avoir regardé de vidéos. Deux facteurs importants m'ont poussé à acheter ce jeu :
- l'effet comment-c'est-trop-bien-d'avoir-un-vrai-salaire (tout nouveau pour moi)
- mon penchant pour les petites équipes et les projets qui sortent du commun.

Bref, me voilà de retour chez moi avec un exemplaire de Deadly Creatures. Premier constat, la présentation en jette carrément. Après avoir cliqué sur la chaîne jeu du menu Wii, vous vous retrouvez sur un écran titre particulièrement alléchant. Des bêbêtes en tout genre passent devant l'écran, grimpent dessus, se croisent, etc... Le tout est très crédible et la modélisation est un cas d'école pour les autres jeux Wii. Certains pourront dire que c'est un détail, mais sans blague, c'est un des meilleurs écrans titre que j'ai pu voir, et l'air de rien ça met vraiment dans l'ambiance. On est directement plongé dans l'atmosphère, ce qui est un élément primordial comme on le verra plus tard.



Bien évidemment, le jeu en lui-même est beaucoup moins joli, bien qu'il n'ai pas à rougir de son rendu graphique. Les paysages sont très réussis, les différents éléments du décors sont réalistes, et les lumières et couleurs sont agréables à regarder. Le must bien sûr, ce sont nos bestioles dont l'animation est étonnamment réaliste. Je dois dire que ça fait un drôle d'effet de se retrouver aux commandes d'une araignée bien flippante quand on aime pas trop ce genre de bêtes. Ça a trop de pattes à mon avis... Pendant 5 minutes de jeu, je me suis amusé à me retourner brusquement face à la caméra pour me donner des frissons... un vrai gamin !

Passons à la maniabilité. Elles bougent bien nos bestioles ! Pas de soucis à ce niveaux là, le gameplay fait bon usage des boutons et du pointeur. Les mouvements que l'on sera amenés à effectuer devant notre télé sont cohérents dans le sens où ils correspondent à ce qui se passe à l'écran. Tout ça répond très bien, et on ne trouve pas de raisons de s'en plaindre, à moins d'être manchot bien sûr (comme une bonne partie de la presse quand on en vient aux jeux Wii). Ceci dit on relève quelques bugs qui viennent entacher le tout : bugs de collisions et bugs de caméra sont malheureusement assez fréquents, surtout à la fin du jeu, tout ça fleurant bon le manque de temps et/ou de budget.

Il faut dire que Deadly Creatures tourne autour d'un principe simple sur le papier mais sans doute assez difficile à réaliser : que vous soyez au sol, sur le plafond, en train de grimper au dos d'une boîte de conserve, ou à l'intérieur d'une canalisation, la caméra restera derrière vous, considérant que la surface sur laquelle vous êtes est le "sol" selon votre point de vue et qu'elle doit rester en bas de l'écran. Du coup il arrive que la caméra s'emballe sans trop savoir où se mettre, mais je vous rassure l'effet est en général bien rendu, et dans 90% des cas, c'est aussi classe en pratique que ça en a l'air en théorie.



Certains joueurs pourront reprocher à Deadly Creatures d'être trop vide. On est bien obligé d'admettre que l'univers dans lequel évoluent nos "héros" n'est pas très animé. De là à dire qu'il est vide, il y a tout de même un grand pas que je vous conseillerais de ne pas faire. Effectivement les insectes ne courent pas les rues, ou plutôt les tunnels/boîtes de pizza/squelettes à l'abandon. Le tout est accentué par la lenteur de l'action. Le système de combat s'avère assez lent. Ceci dit, pensez-vous vraiment que les araignées font du kung-fu et que les scorpions sont champions de catch ? Non, c'est la carte du réalisme que les développeurs ont décidé de jouer sur ce coup-là. Je dirais même que le mélange entre mouvements réalistes et coups fantaisistes est très réussi. Je ne pense pas qu'un scorpion se batte vraiment en utilisant le panel de coups que l'on peut débloquer dans le jeu. Mais ça permet d'introduire des éléments typiquement vidéo-ludiques dans un cadre réaliste.

Revenons sur notre histoire de "vide". Comprenez-bien que Deadly Creatures est avant tout un jeu d'ambiance. Il n'est ni très long, ni très difficile. Il n'est pas bourré d'action, la musique (excellente d'ailleurs) se limite à quelques tapis sonores et à quelques sons d'ambiance inquiétants. Ce qui prime, c'est l'atmosphère. Si vous rentrez dedans, vous apprécierez vraiment le jeu. Dans le cas contraire, vous risquez de le trouver franchement fadasse et pas très bien fini.

Le level design est absolument primordial pour un jeu qui ne propose rien d'autre que d'aller d'un point A à un point B dans chaque niveaux. Or, et c'est là qu'on touche au vrai point faible de Deadly Creatures, il ne se dévoile qu'au fur et à mesure de l'aventure. Malheureusement, il faudra attendre plus de la moitié du jeu pour qu'il devienne franchement meilleur. Aux alentours du niveau 7 (sur 10... arg :/), le jeu passe de "sympa" à "excellent". Tout d'un coup, le level design se met vraiment à exploiter à fond le potentiel du jeu. La fameuse idée de la caméra est utilisée à outrance et on se retrouve la tête à l'envers sans avoir compris pourquoi ni comment, on explore une voiture de fond en comble, on constate avec stupeur que ça fait 10 minutes qu'on marche au plafond quand on voit des chaînes pendre vers le haut...



Il faut tout de même avouer qu'un effort a été fait pour disséminer quelques moments forts un peu partout dans le jeu. Vous vous baladerez dans un complexe de racines, dans une termitière (comparée à une forteresse), parmi des ossements perdus dans les profondeurs de la terre, dans une petite maison de poupée jetée aux ordures... Même si il n'y a que la fin du jeu qui vient réellement exploiter ce qu'il a à offrir, ces différents passages ont été suffisants pour faire ressurgir mon intérêt pour le jeu tout au long de l'aventure. Et puis il reste nos bestioles, le concept même du jeu. Prendre le contrôle de ces insectes réveille des peurs d'enfants qui se verront surexploitées par les développeurs. Une araignée qui sort de l'œil crevé d'une poupée, un scorpion qui arrive chez vous en passant par les canalisations et en débouchant par le trou de vos toilettes, une bête trop petite pour être vue et assez sournoise pour se glisser dans vos vêtements... Toutes ces images d'épinal, ces classiques de l'horreur associés aux insectes, sont bien intégrées dans le jeu et jouent sur votre imaginaire d'enfant de 6 ans qui est toujours là, quelque part dans un coin de votre tête.

Un pur jeu d'ambiance. C'est à la foi le point fort et le pont faible du jeu. Un jeu au concept très fort, mais qui repose à 100% sur ce concept, sans réellement proposer quelque chose d'autre. Est-ce suffisant pour faire oublier toutes ces imperfections ? Ma réponse est oui, mais la votre pourrait être différente. Comprenez-moi bien, le jeu souffre de gros défauts. Mais le concept même en fait une expérience intéressante. Si Rainbow Studio annonçait un deuxième épisode pour gommer les erreurs du premier, il ferait partie de mes jeux les plus attendus.

Pour finir voici une citation de Rainbow Studio, qui pourrait expliquer certains points évoqués plus haut :
"Comme je le dis souvent : nouvelle équipe, nouvelle IP, nouveau genre [pour Rainbow Studio], nouvelle plate-forme, nouveau contrôleur." James Comstock

 
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