Beck

Beck
par Dragon Kevin et Ana

Titre Original :
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Editeur :
Collection :
Nombre de volume en France :
Nombre de volume au Japon :
Version animée :

  
  

idem 
Harold Sakuishi
tranche de vie, comédie, musique 
shonen 
2000 
Delcourt 
shonen
34 
34 (série terminée) 
26 épisodes 

 
 




Adaptation animée : 28 épisodes, un film live


Résumé.


Dans le quotidien de Yukio, 14 ans, il ne se passe rien de bien excitant. Il est au collège, s’ennuie beaucoup et perd son temps à courir après une aînée qui le traite comme un petit frère. Il trouve même le moyen de se faire refaire le portrait par des voyous quand il écoute trop son cœur généreux… Mais tout change lorsqu’il prend la défense d’un chien bizarre. Son maître sort de nulle part alors que le chien remercie Yukio en lui mordant la main ! Le jeune homme est un peu plus âgé que Yukio mais il ne se présente pas vraiment avant de disparaître avec son animal. Tel chien tel maître… Pourtant, influencé par la fille après laquelle il court, Yukio entre un soir dans une boîte et des cris retiennent son attention : attablé avec une fille qui vient de se faire jeter, le même jeune homme fait la moue. Yukio apprend qu’il se nomme Ryusuke, qu’il court les filles, que c’est un petit voyou. Bref, tout son opposé. Mais le destin les réunit une fois de plus dans la rue. Et une amitié commence à naître. D’autant plus que Ryusuke, qui a grandi aux USA, est un prodige de la guitare et qu’il a décidé de monter son propre groupe.





Intrigué, séduit, Yukio commence à apprendre la guitare de son côté.





Mais il lui faudra beaucoup d’efforts et bien des déboires avant d’être reconnu par Ryusuke et ceux qui vont désormais former « Beck ».





Car l’ambition de son nouvel ami va peu à peu allumer une flamme dans le cœur de Yukio. Et celui que l’on a surnommé Koyuki va non seulement découvrir une réelle amitié au sein de ce groupe au style unique mais également les revers de fortune qui peuvent décider de laisser exploser le talent de « Beck » ou l’enterrer. Entre magouilles commerciales, intrigues de gangsters voyou et miracle musical, Koyuki va grandir, s’affirmer et devenir une star…









Avis.



D’un premier abord, je n’aimais pas le dessin mais la première version de la fiche sur l’animé faite par notre @DK a fait « tilt ». Faut-il ajouter que j’ai une vraie fascination pour les guitaristes de légende et vous comprendrez que l’histoire de « Beck » m’a radicalement accrochée. Page après page, le rythme est égal, ni trop lent, ni trop rapide, il respecte le déroulement de plusieurs évènements qui s’emboîtent à merveille les uns aux autres, permettant à Sakuishi sensei de développer chacun de ses personnages, des membres du groupe phare « Beck » jusqu’aux groupes concurrents ou amis, en passant par un professeur de guitare obsédé mais génial et la petite sœur excentrique de Ryusuke qui mettra le cœur de Yukio dans tous ses états.





Car si « Beck » commence par le point de vue exclusif de Yukio, il laisse doucement émerger les caractères de chaque protagoniste. A ce titre, Maho (la petite sœur), Saku (le batteur et complice de Yukio), Ryusuke (toujours dans les embrouilles), Taira (le bassiste intelligent, calme et tête froide du groupe), Chiba (le premier chanteur, rappeur, au charisme aussi puissant que délirant), Mr Saito (le collectionneur roi des magazines pornos et professeur exceptionnel de guitare), Eddie Lee (le meilleur ami de Ryusuke, guitariste reconnu qui n’oublie rien de son passé), Matt (chanteur du groupe d’Eddie qui est un vrai dingue au cœur d’or), Leon Sykes (producteur gangster qui ne connaît que la loi des flingues, des coups mais respecte la musique)… Tous sont exploités, montrés et tous font de « Beck » un grand manga sur l’univers professionnel de la musique et surtout du Rock.


Taira, le bassiste



Chiba le rappeur, faux dur au coeur tendre, voix qui est le contraste absolu de celle de Koyuki



Expolrant les milieux rock du Japon, des USA et de l'Angleterre, Sakuishi nous montre la difficulté de percer, de trouver une entente constante au sein d’un groupe aux personnalités aussi variées, de travailler ensemble à un même rêve, de créer aussi. Il fait passer « Beck » par toutes les épreuves déjà endurées par bien des groupes indépendants (exemple qui me semble le plus parlant : « Snow Patrol ») mais tout en crédibilité et réalisme.





Les places chères dans les festivals, les boîtes au public si difficile qu’on se fait huer ou balancer des objets en pleine figure, le stress de monter sur scène, la nécessité de rester souder en dépit des soucis, les choix nécessaires mais coûteux, les efforts constants pour s’auto-produire, la dure loi des marchés, l’aventure de se faire connaître hors du Japon pour un petit groupe… Et j’en passe.



En plus de cela, Sakuishi sensei exploite des légendes du rock : la guitare "Les Paul" de Ryusuke, « Lucille », qu’il a volé à New York, est criblée d’impacts de balles et Sakuishi transforme la « Lucille » de B.B King en une autre légende. C’est habile et parfait. Tout au long du manga, on a d’autres anecdotes sur les légendes du rock et c’est un régal.



Enfin, le trait de Sakuishi, bien que n’étant pas un de mes favoris, s’adapte parfaitement à son histoire. Il reste de qualité constante bien que s’améliorant un peu entre les 1er et 10e tomes.





La qualité de ses gros plans sur les mouvements des musiciens en pleine action, le réalisme des scènes de concert, les impressions et émotions nées des prestations et des chansons de « Beck » laissent planer un désir d’entendre ce que ces pages laissent uniquement deviner. On aime aussi être plongé au coeur de l'envers des décors, dans les coulisses des studios d'enregistrement, de répétitions, des salles de concert, l'ambiance est là, systématiquement et contraste avec les espaces urbains ou naturels qui participent pleinement à la mise en scène.



Un petit tour au Festival et à son champ de tentes ?


Il faut imaginer le son de « Beck » et cela est une liberté offerte par Sakuishi à chaque lecteur. On aime plaquer sur nos oreilles la musique des groupes et artistes que l'on aime et associé à cette histoire. La magie vocale de Koyuki reste un secret qui naît sous autant d'aspect qu'il y a de sensibilités musicales.

Et un bonus pour l'humour décapant qui est distillé et détend souvent les situations tendues : prises de catch, soirées alcoolisées, quiproquos amoureux et d'amitié, c'est un régal inépuisable.

Enfin, bon point pour le travail de Delcourt / Akata. L'impression et la traduction comme la mise en bulle sont sans défaut. A cela s'ajoute des bonus assez tôt dans la série présentant le rock au Japon, aux USA, en Angleterre et en France, le rock universel. Des dossiers complets et bien fichus et même un CD bonus avec le T9 de morceaux que la série a inspiré à des groupes rock nippons. Seul bémol pour moi qui ait commencé cette série alors qu'elle s'achevait presque : les jaquettes sont très fragiles et souvent en mauvais état en magasin... D'où l'impression de payer un manga au prix du neuf alors qu'il a l'allure d'une occasion!



34 tomes cela paraît presque trop court….

Sources : Declourt/Akata éditions, Google images.






 
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