Catherine

Catherine
par Keniori Mortback

Titre Original :
Plateforme(s) :
Genre :
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Editeur :
Multijoueur :
Langue :
Sortie Europeen :
Sortie US :
Sortie Japonaise :

 
 

Catherine 
Xbox 360, PS3,
Ovni 
Atlus 
Deep Silver
2 joueurs 
français 
9 février 2012 
 
 

 
 

Catherine

Sources : Consoles, jeux video.com et merci à Mugi (propos recueillis sur la chaine Nt1)



Certains titres peuvent encore émouvoir et provoquer l’envie d’y jouer. Cette génération de jeux a limité les genres, se résumant bien souvent à deux catégories. Alors que dire d’un jeu sortant des carcans habituels, oubliez la gamme des FPS et autre Call of Duty, le jeu d’Atlus a attisé bien nombre de curiosités, à la suite des nombreux vidéos, nous dévoilant des scènes orientées érotiques. Catherine se présente comme une femme ultra sexy, un corps qui l'est tout autant et disposant d'une incomparable faculté à se montrer peu habillée… Parfois, il n'est pas compliqué de capter l'attention des perve… gamers que nous sommes. Alors, quand, à cet échafaudage érotique, s'ajoutent cauchemars hallucinogènes, ésotérisme et moutons en caleçons, difficile de rester de marbre et de ne pas sentir nos pulsions impatientes bouillonner. Et bien, après un an d'incantations démoniaques et de rituels sataniques, la sulfureuse Catherine a enfin accepté de venir s'effeuiller sur nos consoles européennes. Au grand dam de notre esprit rationnel, l’interprétation des rêves de l’illustre Sigmund Freud provoque crainte et curiosité ; asseyez-vous sur le divan de Monsieur Henri Chapier.



Céder à la tentation

Diable qu’il aura fallu du temps ! Voilà une éternité que la merveilleuse créature à la crinière dorée ne cesse de hanter nos rêves, se laissant délicatement dévorer du regard, exhibant avec tendresse ses formes voluptueuses au péril de nos pupilles, sans jamais accepter la caresse de nos manettes… Mais quelle mouche a bien pu piquer Atlus pour ne pas sortir l’un des titres les plus encensés et polémiqués de l’année 2011 et nous laisser languir aussi longtemps ? L’aspect « sexe » du soft ? Peut-être… Sauf qu’en l’occurrence, Catherine ne verse que dans l’insinuation, dans le suggestif… Inutile d’espérer apercevoir un morceau de sein, une culotte ou plus… Et ce, malgré une certaine pub proposant par exemple la belle demoiselle les gambettes écartées, d’une bien courte tenue vêtue, ne cachant son intimité que grâce à la tignasse fournie de ce pauvre Vincent…



Vincent ? Ah oui j’oubliais… Car malheureusement, Catherine n’est pas ici pour nos corps « appolonesques » mais plutôt pour cet homme de 32 ans, ingénieur système dont la vie, pas spécialement trépidante, est enjouée par sa compagne Katherine… Cependant, comme la majorité des femmes, elle est obnubilée par le « grand saut » (je plaisante ?!) et rêve ouvertement de voir son annulaire orné d’une bague… Histoire de respecter le protocole, faire plaisir à ses parents et autres us et coutumes. Vous savez de quoi je parle mesdames, n’est-ce-pas ? Alors sachez qu’il arrive que cela n’enchante guère un homme, voire l’effraie… à l’instar de ce pauvre garçon. Pire encore, ses problèmes vont tomber de Charybde en Scylla lorsque ce dernier, l’esprit embué par un océan de « Cuba Libre » un soir de beuverie tardive au Stray Sheep (son bistrot favori), cède aux avances de la blonde aux formes pétillantes, plongeant de la sorte dans un vaste triptyque amoureux aux mille dangers… Des dangers bien plus mortels que ceux d’une simple tromperie, puisqu’une récente série de décès mystérieux terrasse les hommes « fautifs » dans leur lit, les laissant le visage défiguré de terreur par d’atroces cauchemars…



Un mélange de religion ?

En cette période de semaine sainte, ce jeu semble nous interpeler sur nos existence. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, mais Catherine serait une forme de péché, Vincent est condamné par la faute de la chair.
Désormais, dès qu’il se laisse emporter par les bras de Morphée, son esprit sombre dans un véritable enfer durant lequel il se retrouve en caleçon, l’oreiller à la main et affublé de cornes de mouton… Bon, si certains ont déjà eu ce genre de rêves – ce que l’on peut comprendre, surtout imbibé comme peut l’être Vincent à la sortie du bar -, les choses s’enveniment quand on découvre les pièges sournois qui jalonnent ces moments.
D’ailleurs, il est très difficile d’exprimer le concept de Catherine sans s’encombrer d’une cohorte d’explications techniques relevant d’un discours technico-scientifique aux accents soporifiques malgré son concept initial simpliste. Déposé au pied d’une gigantesque tour constituée d’un empilage de cubes (genre de fils illégitime entre un rubik’s cube et un Jenga au bord de la chute), Vincent doit grimper au sommet afin de progressivement émerger de son sommeil tout en évitant de finir broyé en contrebas, le sol se dérobant progressivement sous ses pieds. Idyllique comme situation… En plus, sa maigre force physique ne lui permettant de crapahuter que d’un palier à la fois, il doit par conséquent déplacer, tirer ou faire chuter les cubes pour en faire des escaliers défiant les lois de la gravité aztèque.
De par ce système rocambolesque, de nombreuses mécaniques se développeront au fil des ascensions et continueront de persécuter le héros durant une trentaine de stages, offrant des casse-têtes de plus en plus retords et garnis de traquenards affreux, allant du cube hérissé de pics ou vivant, aux surfaces glacées forcément glissantes, en passant par les moutons rivaux également prisonniers dans ce marasme et qui n’hésiteront pas à foutre en l’air l’échafaudage construit pour leur propre survie… Et ce ne sont pas les quelques items éparses ou achetables lors des « safe-zones » s’intercalant entre les niveaux grâce à l’argent récolté par de bonnes performances (car en plus d’être complexe, Catherine propose un système de scoring…) qui empêcheront la difficulté de régner en ces terres cauchemardesques. En clair, le protégé d’Atlus est d’une difficulté rarement atteinte en nos contrées habituées au jeu plus permissif (remercions le Ciel d’avoir enfanté un mode « Easy » permettant de corriger ses erreurs à dix reprises). Surtout que l’ensemble souffre d’une maniabilité pas foncièrement mauvaise mais en parfaite inéquation avec la mollesse des sticks analogiques de la Playstation 3… Un comble quand il faut varapper le plus vite possible avec un boss fou furieux aux trousses ressemblant trait pour trait à un enfant difforme qu’on ne voudrait jamais avoir…



Encore une arnaque ?

Le coffret collector pour l'Europe, le joueur est à nouveau lésé ; en effet il manque la bande originale qui est vraiment splendide, avec des thèmes classiques revisités.
De plus, j'ai une mauvaise surprise sur mon achat. L'emballage a été tellement bien conçue que l'intérieur de la boîte a été collée, ainsi le poster est légérement déchiré ; mais ne boudons pas notre plaisir.



La Réalité semble coller au jeu d’Atlus

Difficile de classer ce jeu dans une catégorie puisque ce dernier se rapproche bel et bien de la réalité. A la fin de chaque étage, vous serez confronté au confessionnal où vous devrez faire un choix qui sera important pour la suite des événements et par l’intermédiaire du live, vous aurez également le choix des autres joueurs.
Le Stray Sheep, lieu de pèlerinage favori de Vincent car avant d’être un abominable casse-tête briseur de patience, Catherine est avant tout une production qui met en avant toutes les craintes de l’être humain vis-à-vis de la société, vue par un œil nippon assez sarcastique…Vincent, sous son air paumé à souhait, cache en réalité un homme perturbé par son époque. Seul face à son avenir incertain, il préfère par moments fuir le sens moral et se noyer dans l’alcool pour éviter de songer à ses maux. Faut-il y voir pour autant un mauvais exemple pour la jeunesse ? On aurait tendance de prime abord à penser que oui… Comment pourrait-il être louable de tromper l’être aimé ? De refuser ardemment d’épouser son concubin ? Ou encore de ne vouloir procréer pour connaître la joie de la parenté ? C’est simple, en ayant peur du lendemain, ne sachant pas comment la vie évoluera dans les années à venir… Et cette douleur, Catherine la pousse à l’extrême en jouant sur les sentiments les plus inavouables et pourtant si présents de nos jours.
Alors il est vrai, certains trouveront cet aspect « jeu de drague un brin voyeur et carrément critique envers la société » sévèrement pompeux, mais il n’empêche qu’il n’en demeure pas moins le facteur progression qui motive pour connaître le dénouement d’une histoire aux fins multiples (huit au total) vraiment sympathiques, glauques et totalement décalées, ayant le mérite de délayer les rides nées lors des phases de puzzle. Puis de toute manière… Catherine est tellement à croquer qu’il est dur de résister longtemps à ses avances. Résolument adulte, emprunt d’un humour « coquin, cliché et déplacé » et surtout bardé d’une difficulté coriace et d’un gameplay simple mais diablement exigeant, le soft d’Atlus est un ovni qu’il faut absolument posséder à condition d’être d’un calme olympien, sous peine de voir ses nuits hantées par une joyeuse bande de moutons sanguinaires, merci de transmettre le dossier à Henri Chapier.






- Jeu à polémique avec ses nombreuses vidéos,
- Titre résolument adulte,
- Un travail extraordinaire sur les cinématiques,
- Casse-tête qui remplit son rôle
- Le système de scoring.





- P…que c’est dur,
- Prévoir des aspirines.



Note Globale : 17.00/20



 
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