Sambre

Sambre
par ana

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Collection :
Nombre de volumes :
Date de sortie :

  
  

idem 
Yslaire, Balac 
Yslaire, Balac 
 
Yslaire 
Glénat

4 (terminé pour cette saison) 
1986 

 
 





Résumé.

Seconde moitié du 19e siècle.

Dans le cœur de la France profonde, un enterrement a lieu. Secoué par un vent froid, Bernard Sambre ne verse pas beaucoup de larmes pour le défunt et endure difficilement l’autoritaire présence du reste de la famille.




Bernard est à présent le chef des Sambre, famille bourgeoise propriétaire terrienne mais avare et peu appréciée des petites gens. C’est par un pur hasard, alors qu’il cherche l’isolement que Bernard croise le chemin de Julie, une jeune fille de son âge, sauvageonne et attirante avec sa peau mate et ses yeux rouges.




Un amour éperdu naît dans leur cœur et même si Bernard tente d’oublier Julie dans les bras de domestiques, il en revient toujours vers elle. Mais cet amour est interdit, banni par les croyances mystérieuses de la famille : les yeux rouges sont signes de malheur… Jamais Bernard ne parviendra à franchir le mur de ces superstition pour imposer son choix. Alors il laisse partir Julie, écoeurée, outragée, elle qui lui avait tout donné avec pour seule exigence une promesse d’amour éternel.




Pourtant, le temps file e Bernard ne peut oublier Julie, il en devient obsédé. Il refuse d’entendre les menaces de sa famille, et se met à la recherche de celle qui fait vibrer son cœur.

A Paris, alors qu’ils sont si proches, ils ne se voient pas… Egarés chacun de leur côté dans une capitale en fièvre, Bernard et Julie se retrouveront-ils ? Survivront-ils à la révolte de la Commune ?








Avis.


Peu adepte des bandes dessinées récentes et encore moins d’histoires romanesques pleines de sentiments, j’ai pourtant eu le coup de foudre pour cette histoire mêlant le sang, l’amour, les liens du sang, les superstitions, les secrets de famille, l’Histoire de la France du 19e siècle.

Yslaire souhaitait dessiner une histoire d’amour tragique aux accents similaires à ses inspirations : "Les Trois Mousquetaires", "Notre Dame de Paris", "Les Misérables", "Robin des Bois", cette littérature du 19e siècle précisément qui dépeignait toujours l’amour comme voué au chagrin et aux déchirements du cœur et des êtres.

Après avoir lu les quatre albums qui composent « Sambre », je peux dire qu’avec le concours de Balac, il a magistralement atteint son but.

Sambre est formé des mots « sang » et « sombre » et cela va comme un écrin à cette BD qui transcende le genre de par sa qualité graphique et scénaristique.

On pressent des secrets terribles cachés aux deux héros, des drames aussi sombres que ceux dans lesquels ils tombent en quête l’un de l’autre. C’est un amour fou qui dévore Bernard et Julie sans que rien ni personne ne puisse l’empêcher, aucun intervenant, aucun rival, aucun bouleversement de la société.

Tous deux sont très caractéristiques, Bernard avec ses cheveux roux et son air timide, indécis ; et Julie avec ses yeux rouges plantés sur un corps rappelant l’excessive sensualité d’une Esmeralda. Autour d’eux, les autres paraissent fades ou étrangers et cela accentue encore l’impression qu’ils sont faits l’un pour l’autre, qu’il n’y a aucun hasard dans leur rencontre.

Un trait flottant et souple qui sert admirablement les personnages, la patte d’Yslaire est inimitable.




Beaucoup de plans serrés, de gros plans sur les visages donc une expressivité soignée. Un réalisme aussi dans les décors, sobres et bourgeois du domaine des Sambre, sales des rues pauvres de Paris, gitans et bohèmes dans le quartier des artistes dans lequel se réfugie Julie. On ressent à la fois la détresse des protagonistes, leur chagrin de ne pas se retrouver, de s’être séparés pour de mauvaises raisons avec beaucoup de rancœur en retour et celle de la population en révolte, qui gronde en écho à leurs tourments intimes.



On avance assez rapidement dans l’histoire même si elle s’étend sur 4 albums, il y a peu de temps morts, on bouge sans cesse, d’autant plus une fois que l’on doit suivre les mésaventures et déplacements de l’un parallèlement à l’autre. Le fil conducteur reste leurs sentiments auxquels, même en souffrance, ils ne peuvent renoncer.

Le seul bémol pour moi serait la palette des couleurs qui est plutôt restreinte… du rouge, du noir, différentes variations autour du marron… les scènes de nuit, assez nombreuses, sont par ailleurs très bien traitées.

C’est un raz de marée émotionnel et historique très bien équilibré qui emporte le lecteur.

Une excellente série à dévorer dans l’ordre :



1 _ Plus ne m’est rien
2 _ Je sais que tu viendras
3 _ Liberté, Liberté…
4 _ Faut-il que nous mourions ensemble ?

Mais suis-je sûre de mes dires ? Et oui, si vous cherchez un peu, vous verrez qu’il existe plus que 4 albums… il faut dire que d’étranges suites ont vu le jour… Sans dévoiler trop d’éléments qui vous apprendraient quelques faits cruciaux de l’histoire de Bernard et Julie, je me contenterai de ceci : il y a d’autres séries nommées « Sambre, troisième génération », « Sambre, dernière génération » et une autre intitulée « La Guerre des Sambre ». Ensemble, elles présentent la tragique destinée de la famille Sambre dont l’héritier Bernard ne fut que l’un des malheureux acteurs…

Le scénario est toujours de Ysilaire mais le dessin a changé sur « La Guerre des Sambre », il est de Jean Bastide, Vincent Mezil puis Boidin. Cette fois-ci on lit le destin des aïeux Sambre à travers d’autres couples :

Hugo et Iris (1830-1847)
Werner et Charlotte (1760) - en cours
Aam et Yev …. – à paraître



Si on remontre le temps avec « La Guerre des Sambre », on reprend son cheminement logique avec les « Sambre » troisième et dernière génération… Une fois terminé, cette aventure graphique sera sans nul doute un trésor généalogique romancé inclassable ^ ^



Mais commencez donc par le début de tout, l’amour absolu de Bernard et Julie…




Sources : édition Intégrale "Sambre", Wikipédia, site de Glénat éditions.





 
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