Dans la Brume Electrique

Dans la Brume Electrique
par Ana

Titre Original :
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Acteurs :
Genre :
Année de sortie :
Origine :

  
  

In The Electric Mist 
TAVERNIER Bertrand 
Ithaca Pictures, Little Bear Production, TF1 International 
TFM Distribution
Tommy Lee Jones, Mary Steenburgen, John Goodman, Peter Sarsgaard, Justina Machado… 
policier, suspense 
2009 
USA 

 
 




Scénario : Jerzy et Mary Olson-Kromolowski d’après le roman de James Lee Burke
Durée : 117 min
Année : 2009




Synopsis.




Encore une journée trop semblable à certaines autres pour l’inspecteur Dave Robicheaux de la police de New Iberia, une petite ville perdue au cœur de la Louisiane. Le corps d’une jeune serveuse de bar, prostituée à ses heures, 19 ans à peine, est retrouvé dans la brume du matin, dans les marais. Elle a été mutilée et sans doute violée. C’est la dernière œuvre en date d’un tueur en série qui hante la région et que Dave ne parvient pas à trouver.




Mais il a des pistes et elles mènent toutes vers Julius Balboni surnommé « Baby Feet », la plus importante figure de la mafia locale. Il est réputé pour être violent avec les femmes, avoir fait sa fortune avec des affaires pas claires et sa manière de balancer son fric à tous les vents depuis que la région est ravagée par la misère ne plaît guère à Dave.





Ils se connaissent depuis l’école primaires et ne se sont jamais supportés. Mais « Baby Feet » sera dur à coincer : il investit dans la seule économie du coin encore viable qu’est la production d’un film employant une grosses star des films d’action et fait donc travailler beaucoup de monde trop heureux de cette opportunité. Pourtant Dave n’est pas du genre à lâcher prise, il serait même plutôt hargneux. Lorsqu’il rencontre le dit acteur en plein état d’ivresse, une étrange conversation d’alcoolique se noue. La star dit qu’il a trouvé des ossements pendant le tournage d’une de scènes. Et si Dave acceptait de ne pas lui mettre une amende pour son ivresse en échange du lieu où ils sont ? Ces ossements rappellent un lointain souvenir à Dave, une scène de son enfance, celle d’un jeune noir menotté fuyant pour sa vie à travers les marais… Entre réminiscences noires, visions subjectives, conversations avec les morts, impressions d’être épié, Dave a bien du mal soudain à distinguer le cauchemar de la réalité. Et si le tueur en série et l’assassin de ce garçon noir étaient le même homme ? Et si l’on tentait de l’égarer ?



"Dans les temps anciens, on avait pour coutume de poser de lourdes pierres sur les tombes de défunts pour éviter que leurs âmes ne se mettent à errer et à tourmenter les vivants. J'ai longtemps considéré cette pratique comme étant le fait de peuples primitifs et superstitieux. Mais j'allais bientôt découvrir que les morts peuvent planer à la lisière de notre vision telle une brume dense et lumineuse et que leurs droits sur cette terre pouvaient être aussi légitimes et tenace que les nôtres."




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Avis.



Un réalisateur Français connu pour ses choix courageux mais sombres en matière de scénarii, un acteur génial et un écrivain qui ne cesse de mettre sur le papier un anti héros et une région malmenée par son époque, une très belle recette qui donne un film surprenant.



James Lee Burke a patienté des années avant d’obtenir la consécration et ce fut avec ce premier roman, au titre éponyme du film qu’il a inspiré. Est né le personnage peu sympathique mais terriblement humain de Dave Robicheaux. C’est un homme qui a une bonne cinquantaine, qui en a bavé comme peu, a fait la guerre, en a ramené une orpheline, est devenu flic et ne parvient ni à garder la tête hors de la fange de l’humanité ni à vivre loin d’elle. Il aime sa Louisiane, même si elle est sale de pauvreté et que cela ne va pas en s’arrangeant. Il en connaît les légendes, l’histoire, chaque recoin de chaque chemin, jusqu’aux allées brumeuses des marais.



Bertrand Tavernier n’a pas son pareil pour créer une atmosphère rude, à la fois inquiétante et prenante, de sorte que tout le film est porteur d’une attente qui ne peut que se clore par un drame, ce genre de suspense qui est latent dès les premières images et que seuls de très bons films vous offrent. Bien que le roman soit antérieur à Katrina et à ses lourdes conséquences économiques et sociales sur la région, Tavernier l'a adapté parce qu'il voulait filmer cette Louisiane abandonnée des pouvoirs publics.





Un fantôme dans la brume...


On est dans une histoire policière qui s’emmêlent dans différentes pistes et comme le personnage de Dave, on cherche, on se perd jusqu’au moment où il devient une cible et que la tension remonte. Trouver qui est soudain plus important que le pourquoi ou le comment.

La Louisiane est un des personnages indispensables de ce film. Elle englobe l’intrigue d’un coton oppressant et en même tant séduisant : si la ville est crasse et baigne dans la misère (version US donc modérée mais bien là, typique des pays dits riches), la nature est d’une beauté fascinante d’exotisme et on sent qu’elle est porteuse de souvenirs qui doivent demeurés cachés. C’est ainsi que James Lee Burke l’a décrit et c’est ainsi que Tavernier l’a filmée. La version finale est le montage tel que Tavernier le voulait, ce qui ne lui a pas été autorisé par les producteurs US pour les sorties en salles US.... Autrement dit c'est pas bien de montrer la déchéance de l'Amérique!



Tommy Lee Jones et John Goodman sont les protagonistes phares, incarnant des individus qui se haïssent viscéralement mais savent qu’ils doivent faire l’un avec l’autre car tous deux appartiennent à cette ville qu’ils ne quitteront que morts. Chacune de leur rencontre est une joute verbale superbe et un numéro d’acteur savoureux. A voir en version originale surtout car les accents du sud américains sont là !





Quand Dave s'énerve dans la bouche de Tommy Lee Jones ça donne ça "maintenant cette gare, c'est Bagdad pour toi, t'y remets plus les pieds..."

Tommy Lee Jones s'est tant approprié le rôle qu'il a pistonné un ami à lui pour le rôle du mystérieux fantôme que je vous laisse découvrir et a ajouté ou transformé ses dialogues.

En bonus, la présence de la légende du blues Buddy Guy qui campe un ancien taulard devenu musicien pour gagner sa vie et parle un peu de lui dans les vrais bonus du DVD ^ ^ , interviewé par Tavernier lui-même.



Ce film mérite d’être vu au moins deux fois car une foule de détails est présente tant au niveau de l’intrigue que des paysages ou des décors.


Sources : édition DVD et bonus, Google images, youtube, Dailymotion




 
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