Pompéi, le jour où tout a pris fin

Pompéi, le jour où tout a pris fin
par ana









  
 
 







 
 





Le nom de Pompéi est devenu mythique bien sûr. Non seulement c’est l’histoire d’une catastrophe naturelle spectaculaire, mais c’est une tragédie. Pourquoi ?



En l’an 79 après J-C, Pompéi est une des rares cités romaines qui profite à la fois d’un cadre de vie idyllique et d’une activité commerciale enrichissante et fructueuse. Son port lui apporte chaque jour des marchandises de toute la Méditerranée dont la revente a fait la richesse de ses habitants. De même l’exploitation de sa terre fertile sur les pentes du mont Vésuve en fait un paradis terrestre gorgé de fruits, de vignes, d’oliviers et d’un bétail bien nourri très apprécié dans toutes les villes alentours. Si Pompéi n’est pas la seule cité romaine de la région Campanienne à être agréable à vivre, riche et louée comme la destination de villégiature idéale (il y a aussi Herculanum et Stabies à quelques kilomètres), elle bénéficie d’une renommée unique.

En effet, son port est la clé de tous ses succès mais aussi de la grande variété de sa population. Ils viennent des quatre coins de l’Empire pour s’installer ici : Egyptiens, Grecs, Gaulois, Mésopotamiens et tant d’autres issus des colonies depuis des générations et parfois enfants d’esclaves affranchis qui se sont offert une seconde vie, pleine de réussite. La mixité culturelle, religieuse et sociale est respectée, d’autant plus que Pompéi ayant pris parti, dès son accession au trône, pour l’héritier de Jules César, Auguste, tous les grands du Sénat et de l’Empire viennent se retirer des tracas de la politique dans leur villa romaine bâtie à grands frais sur les pentes du Vésuve. Ainsi donc dès que la belle saison pointe son nez, tous les grands sont là, non plus à Rome, centre du monde mais à Pompéi !

Le savoir faire de ses bâtisseurs et de ses peintres a aussi convaincu les riches mécènes qui font appel à leurs talents pour magnifier les murs de leur « résidence secondaire », profitant pleinement ensuite de la quiétude et de la beauté de la campagne baignée par la mer. Et puis, il y a tout ce qu'il faut ici : forum, marchés, bains publics, restaurants, lieux de débauche, théâtre, arènes... Rien ne manque.



Reconstitution du Forum de la ville


En cette fin du mois d’août 79, les Pompéiens vaquent à leurs occupations, affaires, rencontres amicales ou politiques, repos, bref tout ce petit monde vivant reclus des soucis du monde voit se terminer un été particulièrement chaud. Depuis des jours, cette chaleur s’est accentuée et parfois, des secousses ont remué le sol. Mais qu’importe, Pompéi est sous la protection divine, rien de grave ne peut s’y passer. Elle a déjà survécu aux guerres civiles du siècle dernier, aux envahisseurs grecs autrefois, même aux appétits du grand Hannibal!

Cependant, quelques habitants ou vacanciers ont choisi de quitter la ville pour l’air frais des côtes, inquiets malgré eux. Bien leur en a pris.

Très tôt dans la clarté encore timide du jour, le sol recommence à trembler, de plus en plus fort. Puis s’arrête. Cela dure un peu et lorsque 10 heures sonnent, une explosion fantastique résonne, arrachant à la terre un hurlement et faisant tomber au sol des tuiles venues du toit des maisons. Depuis les rues de la cité, les Pompéiens assistent incrédules à un spectacle incompréhensible pour eux : le Vésuve crache un nuage noir et bientôt des débris de toutes tailles tombent en vagues, assommant les passants, en tuant d’autres, brisant les statues honorifiques du Forum, les étals des marchands. Beaucoup de gens fuient déjà ou rentrent chez eux prendre quelques possessions et réunir leur famille. Pour certains, il faut partir mais pour d’autres, la sécurité c’est l’abri de leur maison car dehors les coups pleuvent du ciel. Ils choisissent de rester. Mais il n’y a aucune issue sinon la mort.

Ceux qui fuient à travers les rues sont abattus pas les chutes de pierres ponces expulsées de la bouche du volcan. Ceux qui restent chez eux entendent bientôt craquer la structure de bois de leur toit qui finit par céder et les enterre vivants.


Les cendres et la lave ont recouvert toute la région, jusqu'à la mer...


Après ce premier jour, alors qu’il fait encore sombre, une nuée ardente née du dôme de lave explosé déferle sur toute la région. Mélange de souffre et de cendres chauffé à des milliers de degrés, la vague déferle et tue instantanément tout ce qu’elle atteint : sa température est telle qu’elle brûle l’air jusque dans les poumons. C’est ce qui frappe un groupe de gens ayant fui Herculanum la veille pour trouver abri sur une plage. Pendant leur sommeil, ils respirent cet air ardent et meurent, les poumons brûlés.






La nuit de cendres dure trois jours. Les premiers corps ne sont découverts que le 26 août, parmi eux celui d’un témoin dont le nom était connu dans tout l’Empire romain, Pline l’ancien qui avait aperçu l’explosion du Vésuve depuis son bateau et tenté de se rendre sur les lieux pour aider ou du moins observer, c’était un biographe et un historien féru de sciences.


Cette tragédie apprendra l’humilité aux Romains, face à la Nature et à ses caprices. La ville de Pompéi est restée ensevelie sous les cendres et les tonnes de pierres ponces jusqu’au 18e siècle. Les prémices de l’archéologie européenne ont offert au Comte d’Elbeuf, Emmanuel-Maurice de Lorraine l’opportunité de fouiller en 1719 pour agrandir son cabinet de curiosités. Mais on commence par fouiller Herculanum et Stabies. Pompéi n’est redécouverte qu’en 1763 grâce à Karl Jakob Weber.
Sur ses traces, deux frères italiens poursuivront l’exploration de la plus grande nécropole d’Europe née de la colère d’un volcan.


Un des murs de la Villa des Mystères


Et les découvertes vont être incroyables. Alors que nombres de vestiges connus de l’époque romaine ont beaucoup souffert et ne peuvent restituer un témoignage réel de la splendeur architecturale et ornementale de la grande époque de l’Empire, les vestiges de Pompéi présentent des éléments parfaitement conservés, à commencer par des peintures murales, des fresques entière qui témoignent en image de ce qu’était la vie de l’époque, la mentalité, les croyances, les coutumes de la ville. Les pierres ponces ont agi comme des éponges retenant la sécheresse de l’air et la pollution des époques pour offrir un écrin inespéré qui a conservé des témoins de pierre certes mais des trésors permettant de se faire une idée exacte de la vie à Pompéi et par extension de la vie antique du 1er siècle après J-C.



Les épouses des riches commerçants aidaient également à tenir les comptes...




Reste d'un petit autel situé dans le jardin d'un particulier, dédié à la mémoire des ancêtres de la famille qu'il fallait célébrer régulièrement.



Intérieur d'un lieu de restauration rapide de l'époque : dans ces trous le patron gardait au chaud différents plats.



Mosaïque d'entrée de la demeure d'un médecin



Stucs sculptés offrant le plaisir de leur beauté aux baigneurs fréquentant le sauna des bains publics.


Passages piétons surélevés pour permettre aux roues des chariots de passer également.


Evidemment, dans cette vaste cité devenue cimetière, nombre de corps furent retrouvés, momifiés dans leur enveloppent de lave durcie, figés pour l’éternité dans une dernière expression de souffrance.



Pourtant, Pompéi, fascine encore. Non plus par son parfum de « farniente » mais parce qu’elle est le reflet d’une époque perdue, de la fragilité de la condition humaine et la preuve que le destin peut nous jouer de drôles de tours…




Hier....




Aujourd'hui...



Sources : mes études, Wikipédia et Google images pour les photos.







 
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