Frankenstein

Frankenstein
par ana

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Origine :

  
  

Mary Shelley’s Frankestein 
Kenneth BRANAGH 
Francis Ford Coppola, Kenneth Branagh, Robert De Niro, James V. Hart, David Parfitt… 
TriStar Pictures
Kenneth Branagh, Robert De Niro, Helena Bonham Carter, Tom Hulce, Aidan Quinn, Ian Holm 
Horreur, drame 
1994 
Royaume Uni, USA 

 
 




Scénario : Steph Lady et Franck Darabont d’après le roman éponyme original de Mary Shelley
Musique : Patrick Doyle
Durée : 123 min




Résumé.


18e siècle.

Sur la lande d’un continent glacé, le capitaine Robert Walton recueille un homme dérivant seul, visiblement à bout de forces. Lorsque celui-ci s’est suffisamment remis, il lui conte son histoire. Quelques années auparavant, lui, Victor Frankenstein, était un jeune scientifique, médecin de formation, né dans une famille riche de la Suisse, plein d’avenir. Il était amoureux de sa sœur adoptive et cet amour était réciproque. Pourtant, il restait obsédé par la tragédie marquante de son enfance, le décès douloureux de sa mère. Tant et si bien qu’il décida, après ses fiançailles de partir s’installer seul à Genève afin d’y mener une étude qu’il gardait secrète, ne voulant pas choquer sa fiancée ni son père, lui-même médecin. Son idée était de passer outre les lois de la nature et de Dieu pour donner la vie sans passer par la matrice humaine de la femme.



Alors que la ville était hantée par le spectre vorace d’une maladie contagieuse, il récupéra des cadavres destinés au bûcher, en découpa les membres et les organes pour les assembler, refusant toute visite, même celle de ses amis et de sa promise inquiète qu’il demeure à la merci de la maladie. Lorsque le corps de sa Créature fut fin prêt, il profita du seul élément naturel pouvant donnant l’impulsion à un cœur en arrêt : la foudre. Et son miracle se produisit. Sa Créature s’anima, prit vie et il s’émerveilla de son succès.




Mais les jours passant, il comprit qu’elle n’avait aucune conscience de sa force ni notion du Bien et du Mal, qu’elle était dangereuse pour les Hommes et que lui, son créateur, ne pourrait pas la changer ou l’empêcher. Horrifié par la portée de ses actes, il décida de détruire sa Créature. Mais elle s’était déjà enfuie…

Préférant nier ses fautes, il tenta d’oublier et de retrouver une existence paisible. Mais ses pires craintes le rattrapèrent et le plongèrent dans l’horreur.





Avis.


L’histoire écrite par Mary Shelley suite à une scène rêvée, est pleine de sens cachés et de significations à connotations non religieuses, car Mary ne souhaitait y inscrire le si habituel cliché de la punition du pécheur ayant enfreint les règles, mais psychologiques et sentimentales, presque mystiques. Dans « Frankenstein », on retrouve l’illustration de ce qui tient le cœur des Hommes : l’amour sous toutes ses formes les plus pures et impures en même temps. La tragédie maternelle a exacerbé l’amour du fils voulant vaincre la mort, refusant le cycle naturel de l’existence, considérant celle-ci comme une maladie pouvant être guérie. Cet amour est plus fort encore que celui qu’il porte à sa sœur adoptive puisqu’il l’éloigne d’elle et la condamne à la solitude et au danger.






En opposition à cela, naît l’amour de Frankenstein pour sa Créature. Au départ, c’est un amour narcissique ne célébrant que le succès que représente cet être auquel il est parvenu à donner la vie seul. Mais au fil de la tragédie que sa création lui fait traverser, Frankenstein nourrit un amour meurtri, empli de colère mais malgré tout paternel pour cet être qui n’est autre qu’une allégorie de son enfant. Et il apparaît évident que la Créature, bien que sans valeur morale ni conscience du respect dû à la vie d’autrui, comprend et éprouve finalement de l’amour, pour une seule personne au monde, son père et créateur, et gare à quiconque se dressera entre eux.





« Frankenstein » est donc une tragédie sur fond d’horreur qui est exploitée avec une fidélité dans ce film de Kenneth Branagh.





On y retrouve tous les éléments fondamentaux du roman, le décor d’une époque et d’un pays perdus entre révolution scientifique et traditions, un jeu exalté et terrifiant de vérité servi par des comédiens de premier ordre. Ian Holm en père qui ne comprend les obsessions de son fils, Helena Bonham Carter en fiancée puis épouse qui est préservée jusqu’au dernier instant de l’horrible réalité avant d’en faire partie de la plus effroyable manière, Robert De Niro en Créature peinant à s'articuler mais apprenant vite et sachant exprimer toute une palette de sentiments, de réflexions et d’émotions sous un maquillage frappant, Kenneth Branagh en scientifique maudit et dément passant de l’espoir à l’euphorie, la contrition, le chagrin, le remord et finalement la rage et la culpabilité.

Le style de Kenneth Branagh sous la casquette de réalisateur est toujours porté par une histoire forte avant tout (souvent les tragédies Shakespeariennes) et des personnages voués aux larmes et à la tragédie. Frankenstein s'est maudit lui-même, si ce n'est aux yeux de Dieu, ce sera au regard des lois universelles régissant les Humains et sa Créature, unique et monstrueuse non seulement en apparence mais dans tout ce qu'elle représente, est elle aussi destinée à souffrir. C’est très anglais, enveloppé d’un soin du décor, de la mise en scène, de la lumière et du jeu qui est proche du théâtre et pour cause.

Malgré tout, on ne prend pas le temps de s’ennuyer face à ce film, le suspense grandit à mesure que s’étoffe la situation, qu’elle enfle avant d’exploser au visage des protagonistes. Gare aux âmes sensibles (à tout point de vue).






 
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