Exorciste (L

Exorciste (L')
par ana

Titre Original :
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Acteurs :
Genre :
Année de sortie :
Origine :

  
  

The exorcist 
William Friedkin 
Hoya Productions 
Warner Bros
Ellen Burstyn, Max Von Sydow, Linda Blair, Jason Miller 
horreur, suspense 
1973 
USA 

 
 





Scénario : William Peter Blatty
Musique : Krzysztof Penderecki, Hans Werner Henze, Mike Oldfield…
Durée : 129 min


Résumé.



Sur un chantier de fouilles perdu dans les sables irakiens, un vieux prêtre trouve une statuette de démon. Il cherche quelle peut être l’identité de cet être figuré et tombe sur une statue plus imposante.

Dans la ville de Georgetown, près de Washington, l’actrice Chris MacNeil mène une vie à peu près heureuse. Si ce n’est que son époux travaille à Rome, que leurs relations sont de plus en plus tendues et qu’elle n’est pas insensible au charme de son ami Burke. Peu à peu et sans signe avant coureur, sa petite fille Regan commence à montrer des signes de fatigue ou d’emportement nerveux qui vont en augmentant. Après avoir épuisé l’idée que ce ne serait là que réactions face à l’absence de son père ou aux disputes entre eux, Chris emmène Regan à l’hôpital pour des examens poussés. Rien n’est trouvé.



Le psychiatre pour enfants insiste, pensant que ces problèmes de santé ne sont que manifestations psychosomatiques des problèmes de couple de ses parents. Malgré les médicaments et les entretiens avec le spécialistes, les crises de Regan se poursuivent, sont plus fréquentes et plus violentes, l’empêchant de sortir du lit ou la précipitant dans les escaliers, le corps retourné en tous sens, lui faisant cracher du sang par la bouche et les oreilles, hurlant des insanités vulgaires ou des cris rauques qui n’ont rien d’humain.




Les domestiques prennent peur, Chris est impuissante et son époux l’accuse d’être la cause de tout cela bien que ne revenant pas à la maison, coincé par ses obligations professionnelles. Un soir, le corps de Burke est retrouvé écrasé au bas de la fenêtre de la chambre de Regan. Chris se sent perdue. Rien de ce qu’elle fait n’aide sa fille.







Et lorsque la fillette annonce au psychiatre qu’elle est quelqu’un d’autre, le dédoublement de personnalité est diagnostiqué. Mais Chris va se tourner vers une autre idée, écoutant son instinct, elle demande à un prêtre de visiter Regan. A la vue de ce dernier, l’enfant se métamorphose plus encore. Un démon la possède et le prêtre n’offre qu’une issue : un exorcisme.






Avis.


Avec 8 nominations aux Oscars 1974, deux prix remportés (Oscar meilleur son et Oscar meilleur scénario adapté), 4 Golden Globes (meilleur film dramatique, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleure actrice second rôle), « l’Exorciste » est entré au Panthéon du cinéma US sans que rien ne puisse le prévoir.

Je n’ai vu ce film que récemment, je n’ai jamais été fan de films d’horreur en dehors de quelques uns et surtout de vieux opus. Et puis, mon caractère critique est tel que plus on fait les éloges d’un film moins j’ai envie de le voir, allez comprendre… Peut-être est-ce l’âge, peut-être est-ce mon absence de superstition religieuse, peut-être est-ce mon intérêt pour les légendes en tous genres ou encore un reste de fascination adolescente pour les histoires ayant trait au satanisme, aux créatures obscures etc.. mais je m’attendais à quelque chose de plus spectaculaire.

Avec le recul, je comprends la surprise provoquée par « L’Exorciste » et le succès imprévu, bien que projeté dans un pays qui reste très marqué par son héritage catholique (193 000 000 dollars sur l’année de sortie aux USA et Canada). La thématique est à la fois inédite au cinéma et s’ancre dans quelque chose de très présent dans la vie des américains, la foi. Ce mélange de réalisme et de surréalisme morbide qui se retrouve dans le folklore US, surtout au travers des chasses aux sorcières du 18e siècle et de nombreux écrits fantasmagorés, fait mouche car il pose les bases d’une chose à laquelle toute personne qui est censée avoir la foi, croit. Par définition, si on croit en Dieu, on croit au Diable et à ses intentions. Quoi de plus facile alors de se laisser porter et convaincre par une histoire qui parle d’une enfant possédée par un démon assoiffé de malignité envers les humains sauvée par le dévouement d’un homme de Dieu ?

A cela s’ajoutent des effets spéciaux tout en finesse : maquillage qui enlaidit graduellement l’enfant jusqu’à ne plus rien révéler d’elle que l’essence de son hôte, deux ou trois scènes choc (descente des escaliers le corps déformé de telle manière que l’enfant devrait être morte ou faite d’élastique, lévitation, apparition de marques sur le corps), voix ténébreuse débitant des obscénités, dialogues tendus, jeu des autres comédiens, plans serrés ou jeux de lumière. Tout est fait pour proposer un film qui a tout l’air de raconter un fait réel.





Avant...


Après...



Certes, le film est bien fait, bien joué, bien mené, l’histoire est convaincante, mais la réputation de « l’Exorciste » est telle et les reprises, copies et autres films d’horreur plus gores étant légion de nos jours, il ne faut pas voir ce film en s’attendant à un déferlement cauchemardesque. « L’Exorciste » est un film d’épouvante qui privilégie le non dit, le suspense, la démarche spirituelle du prêtre exorciste (finalement le héros du film) et c’est là sa grande force.

Au départ, nous avons un livre, éponyme, de William Peter Blatty, qui l’a adapté en scénario pour les producteurs ayant acquis les droits. A cette époque non encore habituée aux films d’épouvante et dans une Amérique conservatrice et catholique, ce ne fut pas simple de trouver un réalisateur qui accepte de se frotter à une histoire aussi dérangeante. Après avoir évincé ou échoué à convaincre des pointures telles qu’Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, Mike Nichols ou John Booman, le studio fut interpellé par la qualité du travail de William Friedkin sur « French Connection ». Ce film époustouflant venait de remporter un succès critique et financier important. Le réalisateur décida de relever le défi.

Le livre de William Peter Blatty lui a été inspiré par une histoire lue dans un journal de 1949 parlant vaguement de l’exorcisme d’un garçon de 14 ans. Le succès en librairie fut impressionnant : 13 millions d’exemplaires vendus.

Le rôle de la mère fut également difficile à placer. De grands noms furent suggérés mais des problèmes de planning, de santé et même de croyance superstitieuse entrèrent en jeu. Ellen Burstyn accepta à condition ne pas avoir à dire la réplique « je crois au Diable ». Pour ce qui est de la petite fille, William Friedkin se lança dans une vraie croisade à la recherche d’un talent encore peu connu. Il auditionna plus de 500 petites actrices et retint Linda Blair, 6 ans, pressentant que sa maturité l’empêcherait de se noyer dans un rôle éventuellement perturbant pour son équilibre psychique. Pour mieux faire et éviter les censures officielles, la voix du démon devant lancer des propos injurieux, salaces et obscènes, fut donnée à une actrice adulte, Mercedes McCambridge.

Les critiques lors de sa sortie furent partagées, très contradictoires parfois mais le public a écouté son instinct et le bouche à oreille a fait le reste.

Pour ma part, j’ai lu des histoires vraies bien plus effrayantes… (les enquêtes de Camille Flammarion sur les maisons hantées avec du matériel d’époque notamment) mais la scène de l’escalier est sans nul doute excellente.

 
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