OTOMO Katsuhiro

OTOMO Katsuhiro
par ana









  
 
 







 
 




Katsuhiro Ôtomo est le maître du mythique « Akira » mais qui est-il exactement ?

Né le 14 avril 1954 dans la préfecture de Miyagi. Vous le croirez ou non mais celui qui est aujourd’hui considéré comme un maître, voir un dieu de la SF en manga et japanimation a eu du mal à faire son trou dans le milieu.

Il aime la BD et l’animation, domaines qui le passionnent dès sa jeunesse (merci Dieu Tezuka) et dès 1973 il quitte sa petite campagne pour la grande Tokyo, fief des productions. A 19 ans, il est déjà employé sur diverses petites commandes pour l’éditeur Kôdansha et la chaîne de TV nationale NHK (sur son programme éducatif du moment « You »). Mais il pousse vers une spécialisé, la SF avec le magazine Action Comics. Sa première œuvre, une adaptation de Prosper Mérimée, « Mateo Falcon » renommé en « Jusei » est publiée. Son succès lui vaut de garder cette collaboration avec le magazine pendant 6 années, avec plus de 60 histoires courtes dont la plus importante que l’on peut retenir est « Memories » car elle génère déjà quelques bases pour « Akira ».



Affiche pour "Memories".


Durant tout ce temps, il cherche sa patte personnelle, l’adapte entre l’héritage de Tezuka dont il admire l’univers et le style et une touche très particulière plus réaliste afin de servir au mieux les thématiques de son imaginaire : la SF sombre, la violence, un futur apolcalyptique.





Au fil des histoires suivantes qu’il publie en version complète (« Fireball », « Short Peace », « Highway Star », « Good Weather », « Hansel et Gretel », « Kibun wa mô sensô », « Boogie woogie Waltz »), Ôtomo précise son trait et son univers manga.

Mais si on doit retenir un second titre dans la génèse « Akira », c’est « Dômu » (rêves d’enfant) sorti en 1983 au Japon.





C’est un thriller très sombre mettant en scène des enfants. La mise en page est cinématographique et l’ensemble marque les lecteurs à tel point que « Dômu » reçoit le grand prix de la SF au Japon, et sera traduit en français par l’éditeur spécialisé en BD les Humanoïdes Associés en 1991.




En parallèle de « Dômu » donc naît « Akira » en version papier. Si les deux séries sortent en même temps dans des magazines différents, Ôtomo les réalise en même temps. « Akira » sort en chapitres pré-publiés dès décembre 1982 dans le Young Magazine.








L’histoire fait l’effet d’une bombe dans un Japon qui se berce de ses avancées technologiques et base son avenir dessus. Ôtomo n’hésite pas à prendre le contre-pied de cet espoir en la technologie et la science, s’appuyant sur un mouvement littéraire européen qui voit les dérives néfastes que pourraient apporter le progrès… Deshumanisation, trafics médicaux, expériences sans morale, manipulations, criminalité… Avec « Akira » Ôtomo déshabille le mythe du futur bienfaisant et forcément meilleur pour présenter le danger inhérent à toute invention humaine.




La culture manga habituée au monde SF de Tezuka qui ne poussait pas aussi loin les contrastes et la noirceur ou encore le réalisme dans son graphisme sursaute mais le succès s’attache immédiatement à Ôtomo. Lorsque les volumes reliés d’ « Akira » sortent, chaque tome est édité à au moins 700 000 exemplaires !





En 1984, son éditeur lui décerne le prix général du meilleur Seinen. Un phénomène se met en place et désormais le nom de Katsuhiro Ôtomo est synonyme de génie SF du manga. A tel point qu’il fait parti des premiers auteurs manga à être publié dans un monde occidental encore peu familier de la production nippone : 1988 « Akira » sort aux Etats-Unis, 1990 il apparaît en France chez Epic Comics puis chez Glénat. On peut aisément dire que « Akira » est aussi une fenêtre ouverte aux occidentaux sur un monde inconnu : celui du manga très sérieux, sombre, signifiant, un domaine littéraire qui a ses lettres d’or.





Ôtomo est tellement sollicité qu’il créé son propre studio, le MASH Room et se lance dans l’adaptation animée de son succès mondial. Il n’est pas un novice en la matière pusiqu’il a travaillé pour NHK et a collaboré en 1983 avec Akira Toriyama (« Dragon Ball ») et Rumiko Takahashi (« Ranma ½ ») sur le film « Crusher ». Néanmoins, il n’a abordé le travail de réalisateur qu’avec « Armaggedon » et les OAV adaptant les mangas de « Go Nagai » (Goldorak). En 1988, sa seconde aventure avec « Akira » (version animée) débute.

Cette réalisation sera non seulement à la hauteur de l’œuvre originale mais remportera un succès propre. Il s’est adjoint les talents de Rintarô Kawajiri (« Ninja scroll »), de Kôji Morimoto et de Kawamori (connu pour « Macross Plus »). Le film est un creuset d’action qui ne supporte aucune coupe dans le scénario original. Ôtomo parvient encore à sublimer son œuvre par une mise en scène dynamique, un jeu des lumières qui marque l’ambiance et la mise en scène à couper le souffle. (lisez la fiche !« Akira » (version animée)).














L’univers d’Ôtomo est posé dans le manga comme dans l’animation qui lui prend de plus en plus de temps car il se consacre aussi aux scénarios. On retrouve son nom sur des films de qualité étonnante qui, chaque fois, sortent de l’ordinaire du paysage de la japanimation : « Perfect Blue », « Spriggan » et « Steamboy » sont parmi ces ovnis d’exception.



"Perfect Blue" et la schizophrénie meurtrière...



"Steamboy" ou le courage fou des enfants soldats









Toujours avec des décors à couper le souffle !

Depuis, Ôtomo poursuit son aventure en restant fidèle au monde qu’il a créé, qu’il soit scénariste sur un manga ou un animé, réalisateur ou dessinateur, il ne se consacre qu’à des histoires noires, à la complexité troublantes explorant les travers de la pensées, les dérives des esprits, les entraves de notre monde moderne…





Ôtomo est une légende parce qu’il a fait du manga et de l’animation nippons des vecteurs artistiques pour autre chose que les gentilles histoires manichéistes. En créant des personnages et des environnements proches des pires cauchemars humains, il a bouleversé le paysage littéraire encore clos du manga et participé à le populariser auprès d’un Occident par principe exigeant en la matière sans pour autant vendre une pâle copie de ce qui existait déjà. Un très grand artiste !




Sources : Wikipédia, un site très complet : http://otomo.free.fr/otomo.htm, Google images pour l'oeuvre graphique d'Ôtomo sensei.





 
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