Seigneurs de la guerre (Les)

Seigneurs de la guerre (Les)
par ana

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Année de sortie :
Origine :

  
  

Tau ming chong 
Peter Ho-Sun Chan 
Peter Ho-Sun, André Morgan 
ARP sélection
Jet Li, Andy Lau, Takeshi Kaneshiro, Jinglei Xu… 
guerre, histoire, drame 
2009 
Hong Kong, Chine, Thaïlande 

 
 






Scénario : Chun Tin-Nam, Junli Guo, Jiping He, Jianxin Huang, Jo Jo Hui, Oi Wah Lam, Xu Lan, James Yuen
Musique : Kwong Wing Chan, Leon Ko
Distribution : Media Asia Films ltd, ARP Sélection, Magnolia Pictures
Durée : 1h50 min





Résumé.





Chine, fin du 19e siècle. La dynastie Qing et décadente et peine à contenir la révolte des Taiping. Une incessante guerre civile s’est installée, coûteuse en hommes, en matériel et en ressources de tous genres, obligeant les populations à fuir, sans toit, sans nourriture.

Miraculeusement rescapé d’une unité de l’armée impériale, le général Pang Qing-Yun erre, incapable d’assumer sa chance, se culpabilisant pour la perte inutile de ses soldats.





Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’un groupe de mercenaires. A leur tête, Cao Er-Hu et Zhang Wen-Xiang, attaquent les convois ravitailleurs de l’armée comme des Taiping.






Ils aident ainsi toute une communauté à survivre au sein d’un village reconstitué. Accepté, sollicité pour son expérience des combats, Pang Qing-Yun fait un pacte de sang qui le lie à ces deux hommes jusqu’à la mort. Après une vague de représailles par l’armée, Pang Qing-Yun parvient à convaincre ses nouveaux alliés d’intégrer les rangs de l’armée impériale en manque d’hommes. Ils ont ainsi la promesse de ne plus vivre comme des voleurs mais de subvenir aux besoins de ce peuple qui compte sur eux avec leur solde. Mourir en combattant avec honneur ou mourir comme un chien errant, Cao Er-Hu et Zhang Wen-Xiang entraînent à leur suite tous les hommes valides. La renommée du général survivant leur assure une place mais peu de ressources pour remporter des victoires.





Pourtant, le désir de revanche de Pang Qing-Yun est si fort qu’il les portent vers les succès les plus fous. Mais ce tournant aura un prix : les idéaux de chacun vont de heurter à ceux de leur frère d’armes et provoquer une scission grandissante. Un homme taillé pour la guerre peut-il réellement rester frère avec un idéaliste et un homme d’honneur ?







Avis.



Peter (Ho-Sun Chan) est connu pour ses succès, même par les américains. Il a été à bonne école du film d'action avec John Woo et a remporté plusieurs prix avec « Comrades » et « Almost a love story ». Il tenait depuis longtemps à réaliser une grande fresque historique mais ne voulait pas tomber dans le cliché. Je ne suis pas certaine qu’il y échappe totalement.

« Les seigneurs de la guerre » part d’un postulat original qui a pour but non de célébrer une alliance héroïque mais de montrer comment une amitié fraternelle si forte qu’elle transcende la peur de la mort peut se transformer au contact de la cruauté des faits, du tourbillon de l’histoire. En choisissant de montrer trois héros opposés en tout dans leur vision d’avenir mais complices dans le but à atteindre, Peter Chan nous offre un vision réaliste du destin que l’on peut choisir et de la manière dont il vous change, même aux yeux de vos proches.

Il est étonnant de voir Jet Li dans un rôle qui ne lui fait pas toujours la part belle : il est le premier à apparaître et il n’est pas reluisant du tout ! Il a tout du guerrier usé, fatigué et écoeuré. Puis il regagne confiance et montre alors un visage implacable parfois secoué par ses anciens démons, par sa culpabilité. Il tente de changer mais il retombe dans une spirale qui a fait de lui un homme qui envoie les autres à la mort et décide du droit de vie ou de mort pour le bien du plus grand nombre. J’apprécie de le voir enfin jouer un personnage fin qui cache ses faiblesses avec maladresse, qui exprime autre chose qu’une force brute, même si sa maîtrise des arts martiaux est de la partie ^ ^






Face à lui, Andy Lau est un rien transparent durant les premier tiers du film… Il est le patriarche du village de réfugiés, il est confiant mais cède vite lorsque les choses tournent en sa défaveur. Ensuite, son personnage évolue et montre une révolte, une opposition qui ne peut pas s’accommoder de son époque, de la guerre.

Enfin, Takeshi Kaneshiro est comme le tampon entre la ferveur idéaliste de ces deux personnages. Il est celui qui cherche à concilier, réconcilier, use son cœur et son âme pour garder intacte l’union sacrée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espoir. Pourtant, cet espoir et sa confiance en ses deux compagnons sont les deux éléments qui le poussent en avant.

Ces protagonistes riches mis en avant avec talent par trois grands comédiens sont servis par un soin du décor et du détail qui frôle le maniérisme. Tout, depuis les costumes des soldats et des villageois jusqu’aux remparts et aux armes, tout est minutieusement étudié, détaillé, mis en scène. On ressent la pauvreté d’une époque si malmenée par les évènements que la Chine croulait sous la misère, même dans le ventre des soldats. Les scènes d’action et de bataille sont minutées, équilibrées, rythmées et contrebalancent bien les instants de pure stratégie, de dilemme, de conflits intérieurs.





Finalement, ma critique négative se tient à deux choses : le film est un rien trop long, même si le cheminement des personnalités et l’évolution de leur lien est donc parfaitement exploité, et l’accentuation du dramatisme peut frôler dangereusement le ridicule entre grimaces de rage et bagarre / règlements de comptes que l’on nous montre au ralenti.

Dans l’ensemble c’est un bon film à voir au moins une fois, ne serait-ce que pour le jeu des acteurs et sa dose d'action bien menée et crédible !





 
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