BB King

BB King
par ana









  
 
 







 
 



Même pour les jeunes générations, le nom de B.B King reste une légende absolue…



De son vrai nom Riley B. King est né le 16 septembre 1925 à Itta Bene dans le Mississippi. Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le fait qu’il est noir de peau, Riley B. King avait des parents qui vivaient de la terre, sans rien devoir à personne. Ils cultivaient le coton mais étaient très pauvres. A l’âge de 4 ans, Riley voit son père quitter le domicile conjugal et sa mère partir avec un autre homme après l’avoir confié à sa grand-mère qui vivait non loin de chez eux, à Kilmicheal.



Influencé par la piété maternelle et grand-maternelle, le jeune Riley ne rate jamais un office et s’extasie le dimanche face aux prestations musicales du prêtre qui joue de la guitare pour accompagner les chants !

En 1935, la mère de Riley meurt, il ne lui reste donc que sa grand-mère avec laquelle il restera jusqu’à sa mort en 1940. Mais Riley n’a pas grand-chose même s'il continue de cultiver le coton et d’habiter la cabane de sa grand-mère. La récolte est si pauvre qu’il part retrouver son père à Lexington où il reste deux ans avant de rentrer à Kilmicheal. Il a 16 ans et intègre le groupe de gospel de la congrégation. Il décide de travailler sur d’autres plantations comme salarié et s’achète sa première guitare avec son premier salaire.

En 1943, il part pour une ville plus importante et proche, Indianola. Là bas, il conduit un tracteur pour une grande plantation et trouve une place dans un nouveau groupe de gospel au sien duquel il ajoute le son de sa guitare, « The Famous St John’s Gospel Singers ». Formé par son cousin Bukka White, il joue aussi du blues dans les rues, surtout le samedi soir et récolte quelques sous supplémentaires. Au vu de son succès, il envisage de voyager dans tout le delta du sud du Mississippi, ce qui triplerait ses revenus de joueur de blues et lui permettrait peut-être de nouer des contacts avec d’autres bluesmen issus de la même « école ».

En 1944, alors que Riley est appelé sous les drapeaux, son patron, qui ne veut pas avoir à chercher un autre conducteur de tracteur, lui suggère de se marier pour être exempté. Chose suggérée, chose faite en novembre 1944. Mais sans réel bonheur ni espoir de voir son groupe de gospel tenter l’aventure avec lui, Riley quitte tout en une nuit pour Memphis. Il n’a que sa guitare, 2.50 dollars et quelques vêtements.



Memphis, une des rues principales, années 50.


A Memphis, il cherche son cousin Bukka White auprès duquel il progresse encore dans l’art du blues. Il se produit dans de petites sessions mais cela ne mène à rien et le couvre de dettes.



Un exemple de l'ambiance nocturne du Memphis d'alors...



En 1947, il retourne chez son ancien patron. L’année suivante, il a assez d’argent pour payer ses dettes et a retrouvé une détermination farouche : il réussira dans la musique !

Il retourne à Memphis et demande à Sonny Boy Williamson, joueur d’harmonica devenu animateur de blues pour la radio, s’il peut jouer une chanson en « live ». Immédiatement, les lignes téléphoniques de la station sont surchargées d’appels : Riley se voit offrir de jouer en concert au « Miss Annie’s Saloon ».


Il pousse de nouveau son audace avec une plus grosse station radio appartenant à des gens de couleur. Il demande s’il peut enregistrer un disque. Surpris, le patron lui propose plutôt de jouer de la guitare pour un spot de pub de 10 min vantant le soda « Pepticon ». Le spot sera surnommé le « King’s spot ». Riley a carte blanche du moment qu’il vend le produit par sa musique. Le succès est de nouveau là et Riley devient officiellement le DJ Riley de la station avec sa propre émission, « The Sepia Swing Club ». Il diffuse des disques d’artistes noirs, joue et chante selon les demandes des auditeurs. Il se donne alors le nom de scène de B.B King.






Cette popularité toute neuve lui apporte l’opportunité d’enregistrer ses premiers disques dès 1949 et de donner des concerts. Mais cette reconnaissance ne dépasse pas Memphis. B.B prend alors un manager, un riche commerçant du nom de Robert Henry. Avec les moyens et les relations commerciales de son manager, il parvient à donner des concerts dans d’autres états du sud. Mais un soir, alors qu’il se produit dans l’Arkansas, deux hommes en viennent aux mains, faisant valser un bidon de kérosène. La salle est noyée sous les flammes. Ce n’est qu’une fois dehors que B.B réalise qu’il a oublié sa guitare à l’intérieur. Il court la récupérer, elle est intacte mais de justesse. Plus tard, il apprend que la bagarre était à cause d’une femme nommée Lucille, superstitieux ou non , B.B qui n’avait pourtant rien à voir dans cette histoire, nomme alors sa guitare rescapée et toutes celles qui lui succèderont « Lucille ».



Preuve de la légende, "Lucille" est devenu un modèle déposé chez Gibson !



La reconnaissance à grande échelle pointe son nez en 1952. B.B se place n°1 des charts avec « Three O’Clock Blues ». Il est enfin vu comme un bluesman à part entière et signe avec Universal Artists. Il change de manager et joue ensuite dans tous les Etats-Unis, dans les plus grandes salles nationales. Mais ce succès et ses absences ont un prix : sa femme demande le divorce. B.B accuse le coup, écrit « Woke Up This Morning » dans la foulée. La seconde moitié des années 50 lui apporte d’autres soucis : sa couleur de peau devient un barrage qui le coupe du grand public, indéniablement… De plus, la naissance du Rock’n’roll fait de l’ombre au Blues, d’autant que des petits nouveaux tels que Chuck Berry devient célèbre comme rocker noir.

La série noire s’accentue en 1958 : le « Big red », le bus de B.B et de son groupe, bien que vide de ses occupants en dehors de deux individus, heurte un camion citerne qui flambe. Les deux hommes meurent et les dégâts ajoutés endettent B.B King. Il achète néanmoins un nouveau bus baptisé « Titan » en hommage à un tournant dans sa carrière. A force de se produire et de voyager, il est devenu célèbre dans le cœur de tous les américains et reconnu comme un artiste majeur. Il rencontre aussi Sue Hall qu’il épouse en juin 1958.

Mais ses absences prolongées et courantes mettent également fin à cette union (1966).





En 1967, B.B King enregistre ce qui reste son plus grand titre à ce jour, « The Thrill is Gone ». A cette occasion, il se produit plus encore, scènes de concert, de festivals (de jazz à Montreux en France) et passe même à la télévision aux côtés des Rolling Stones et de Ike et Tina Turner. En 1970, il participer au très connu « Ed Sullivan Show » qui a vu passer toutes les célébrités.




En 1973, il est maître de cérémonie au Philarmonic Hall de New York pour une session extraordinaire à laquelle participent tous les grands du blues dont Muddy Waters. Un troisième et nouveau manager, Sidney A. Seidenberg, l’aide à renégocier ses anciens contrats, ils travaillent toujours ensemble.


Prestation à la prison de Sing Sing :









B.B King ne connaît pas la crise des nouvelles tendances musicales puisqu’au cours des années 80 et 90, il tourne dans le monde entier et se voit décerné nombre de récompenses telles que la « Presidential Medal of the Arts » US. En 1988, il s’associe au groupe montant U2 avec le titre «When Love Comes To Town » et enregistre le disque « Riding With the King » avec Clapton en 2000.










Entre 1951 et 1985, son nom est apparu 74 fois dans le Bilboard du R&B.



Bien qu’influencé dans sa jeunesse, surtout par T-Bone Wlaker, il a développé son propre style et influencé, à son tour, de grands artistes. Son blues est à la fois très personnel et universel, il touche à beaucoup d'influences telles que le jazz et le rock.



En 2006, B.B a 80 ans et fait une tournée européenne d’adieux. Mais 5 ans plus tard, on peut le voir sur la scène française du Palais des Congrès de Paris puis à Cognac dans le cadre du festival Blues Passions. En 2010, il se produit même à Rabat pour le Festival Mawazine. Depuis 2008, il répond présent à l’invitation d’Eric Clapton pour le Crossroad Guitar Festival qui se tient tous les deux ans à Chicago, le temps d’une journée et d’une nuit.









Aujourd’hui, B.B King n’est plus vraiment au mieux de sa forme, il ne se produit qu’à l’invitation d’amis tels qu’Eric Clapton, Carlos Santana ou Buddy Guy. Mais il s’est imposé, avec 50 albums, comme une référence du blues.





Anecdote : il a fait des apparitions dans les films « Blues Borthers 2000 », « When we were kings » ou encore la série « Le prince de Bel Air ».



Sources : Wikipédia, Unplugged café, Google image, youtube.





 
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