Incorruptibles (Les) - Le film

Incorruptibles (Les) - Le film
par ana

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Année de sortie :
Origine :

  
  

The Untouchables 
Brian de Palma 
Art Linson, Ray Hartwick 
Paraount pictures
Kevin Costner, Robert De Niro, Sean Connery, Andy Garcia, Charles Martin Smith, Billy Drago…  
policier, action, suspense 
1987 
USA 

 
 





Scénario : David Mamet, Eliot Ness, Paul Robsky
Musique : Ennio Morricone
Durée : 115 min



Résumé.



Cœur de Chicago, 1930.

Une fillette entre dans le bar du coin pour acheter du lait. Le patron se querelle avec un bonhomme qui le menace avant de quitter les lieux. La gamine ayant remarqué que ce râleur a oublié sa sacoche sur le sol, s’en saisi et le poursuit dans la rue, l’appelant. Soudain, une explosion ravage le bar, tuant tous les clients et l’innocente enfant.

Le lendemain, Eliot Ness, agent FBI du Trésor est présenté à la presse ainsi qu’aux policiers de la ville comme l’envoyé providentiel qui va mettre un terme aux crimes liés à la Prohibition et à la mafia.




Mais la tâche ne sera pas aussi aisée que souhaitée. Face à un premier échec, sans nul doute résultat de la corruption qui s’est immiscé jusque dans les rangs de la police, Eliot Ness se demande comment remplir sa mission. Lorsqu’il rencontre Jim Malone, policier qui arpente le trottoir en uniforme, Ness réalise qu’il a mis la main sur un collaborateur inespéré. Malone connaît les entrailles du mal qui ronge Chicago mieux que quiconque, il est intègre et lui donne toutes les cartes pour mener à bien sa mission : trouver de quoi inculper Al Capone et mettre fin à son trafic.










Avis.


Le cinéma de Brian de Palma est ponctué de violence et de sang mais jamais sans raison, jamais sans une histoire appropriée. Bien que grand défenseur d’un manichéisme décadent, son parcours de réalisateur pourrait se résumer dans ce film.



Jusqu’où peut-on aller pour mettre à terre la pire des ordures alors que l’on est policier et censé respecter les lois et montrer l’exemple ? A quel point un homme peut-il trahir ses engagements pour atteindre le succès ? La question est posée. « Les Incorruptibles » est certes inspiré du personnage réel que fut Eliot Ness, et force est de constater dans son autobiographie qu’il a parfois dû pactiser avec sa part sombre pour obtenir aveux, emprisonner des truands et simplement faire son devoir. Car pour mettre à terre une mafia aussi tentaculaire et puissante que celle dirigée alors par Capone, il fallait en venir aux fines limites séparant la justice de la criminalité. Dans sa version de cet épisode de l’histoire américaine, Brian de Palma utilise cette ambivalence dangereuse à son maximum. Il se plaît à montrer l’image du père (le personnage fictif de Malone) qui expliquerait les règles de survie à ses enfants qu’il croie être aguerri (Ness) ou bien parce qu’il est encore ignorant (Stone). L’influence de l’aîné porte le message en filigrane du scénario : les règles peuvent-elles êtres transgressées sans qu’il y ait un prix à payer, même si on est du bon côté ?

Sean Connery est, de par ce rôle, sans doute plus charismatique que Costner lui-même bien que campant un second rôle. Il fait le film, le porte car il est la conscience et la petite vois qui tonne un « tu n’y arriveras qu’en devenant comme eux ». Raison pour laquelle il a obtenu l’Oscar du meilleur second rôle pour ce film.

Costner et Garcia étaient encore peu connus ou pour des films qui n’avait pas conquis un large public (je pense surtout à « 8 millions de façon de mourir » pour Andy Garcia). De Palma a su choisir un casting intéressant qui englobe tous les aspects de son histoire. On a plaisir, dans la scène mémorable de la gare, une fusillade au timing génial, tout en ralenti et suspense, au cours de laquelle les deux néophytes de la lutte musclée contre la mafia se montrent dignes de leur maître !







L’avant-scène finale porte à son paroxysme le propos de Brian de Palma sur le bien et le mal qui sommeil en chacun. Et Ness trouve sa réponse.




Un petit mot sur la prestation courte mais superbe d’un De Niro époustouflant : il parle avec l’accent des immigrés italiens de l’époque, arbore un sourire hypocrite emprunté à celui qu’il joue et exulte lors des explosions de colère redoutées par les collaborateurs de Capone. De très grands moments de jeu.









De Palma a récréé une ambiance années 30 aussi proche de la réalité que possible : décors (luxe de l’hôtel où réside Capone, l’atmosphère de complot dans le commissariat, la gare principale en pleine nuit, les rues bordant une distillerie clandestine…),


Les gentils évoluent dans un fondu de clair obscur tandis que Capon et sa suite brillent sous l'éclairage excessif d'un grand hôtel....




Richesse de l'hôtel de Capone qui tranche encore avec le petit resto où la fine équipe fête sa premier victoire!


costumes (Armani s’il vous plait, sauf pour Connery qui a composé lui-même son costume en digne Ecossais devant camper un immigré Irlandais), contexte, tout y est et magnifiquement bien présent, à la fois discret et entourant les acteurs tel un cocon. La photographie est un sans faute sans oublier la musique d’Ennio Morricone qui transforme l’image usée de l’époque de la Prohibition en ce qu’elle était : un véritable far-west urbain, semé de pièges et de sang versé.



En bref, « Les Incorruptibles » est un très bon film que l’on ne se lasse pas de revoir, les quelques envolées un rien trop exaltées sont de courte durée, heureusement, pour mieux laisser la place au polar. Ou la célébration de vrais héros au visage de monsieur tout le monde qui ont existé et se sont battus! Voir aussi la fiche historique.

Sources : Google images, youtube

 
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