Prodigies, la nuit des enfants rois
par ana
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Réédition pour la sortie en film.
Titre : « The Prodigies », La nuit des enfants rois
Titre original : La nuit des enfants rois
Auteur : Bernard Lenteric
Editeur poche : Le Livre de Poche
Prix : 5.50 euros
Origine : française
Année de parution : 1981
Première éditions de poche... ci-dessus réédition avec l'affiche de l'adaptation au cinéma.
Résumé.
Etats-Unis.
James Farrar, « Jimbo » pour les intimes, la vingtaine, est un gars peu commun. Non seulement il mesure plus de deux mètres mais il est d’une nature calme et posée, presque enfantine alors que son intelligence dépasse celle de l’élite. Mais Jimbo se moque de tout ça, plutôt que de briguer des postes très importants, il préfère être payé une misère pour tenir compagnie, de nuit, à un ordinateur qu’il a conçu pour une entreprise tentaculaire. Le but ? Mettre au point des programmes de tests et surtout de recherche nationale de jeunes génies. Passant par tous les établissements scolaires, ces tests sont automatiquement analysés par l’ordinateur surnommé Fozzy, au cas où un petit génie se révélerait malgré lui. Jimbo y croit sans y croire. Sa vie tourne autour des multiples améliorations qu’il implante dans Fozzy et l’amour grandissant qu’il éprouve pour Ann et qu’il souhaite épouser. Pourtant, une nuit, Fozzy annonce la découverte de sept génies, des purs, des absolus ! Jimbo peine à y croire… Ainsi, il existe des êtres tels que lui, des enfants qui, comme lui autrefois, se sentent seuls au monde, isolés, condamnés à faire semblant d’être comme tous les autres. Il se souvient de cette peine et décide de garder leur identité secrète tout en les aidant : ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. Les années passent. A 15 ans, les sept se rencontrent enfin, réunis pas Jimbo. Mais la situation va lui échapper. Car les sept vont être victimes d’une agression sauvage. Plus soudés que jamais, ils vont nourrir un désir de revanche, une haine implacable qui va les unir pour le pire. Et seul Jimbo peut les arrêter. Mais le veut-il vraiment ? Le peut-il seulement ?
Avis.
Honte à moi, je ne connaissais rien de cet auteur 100% français avant que ce livre ne soit adapté au cinéma par… un français… en version animée. Je n’ai pas vu la version cinéma mais la curiosité m’a poussée à lire le livre et bien… LA CLAQUE !
Déjà, du mal à concevoir que Bernard Lenteric, en dépit de son nom, soit vraiment un auteur français. Pourquoi ? Parce que son style d’écriture est épuré à l’excès, direct, fait de phrases courtes et percutantes, tranchantes. Aucun mot n’est de trop, aucune explication n’est abrutissante, même lorsque l’on aborde les tests destinés à prouver le génie en puissance des enfants ou la manière dont ils oeuvrent pour commettre tous les crimes possibles sans éveiller aucun soupçon, voire les reporter sur un tiers.
Ensuite, l’intrigue est tout bonnement géniale ! Le point de départ, le déroulement, la fin, tout est fluide mais surprend le lecteur. On s’attend à la manière dont vont tourner les enfants, on la sent, le suspense est haletant et on cherche, on est égaré à plaisir dans les hypothèses multiples que l’on échafaude pour trouver comment ça va se passer, pour qui, on sait pourquoi mais on doute sans cesse…
Un écrit diabolique jusqu’à la dernière page, que je ne me lasserai pas de relire. Un récit que toute personne qui aime écrire souhaiterait avoir écrit !
Accrochez-vous !
En plus : le film semble avoir changé les capacités des héros en dons surnaturels façon « Heroes » ce qui, à mon sens, est superflu. Néanmoins, je pense que ce film vaut la peine d’être vu comme une version alternative du livre.
Extrait :
"...je ne vous citerai que trois exemples fournis par l'Histoire : Savonarole en Floride vers 1495, qui livra sa ville aux enfants; Mao en Chine qui donna le pouvoir aux gardes rouges; le Cambodge plus récemment, qui arma ses adolescents. Dans les trois cas..."
Il se mit à marcher à petits pas paisibles, passant en revue une ligne ininterrompue de cavaliers chamarrés, tous différents, chacun haut d'à peu près vingt centimètres.
"... Dans les trois cas, on délégua aux enfants l'autorité, sous le prétexte qu'ils étaient plus purs que les adultes." [...] "Dans les trois cas, l'horreur, James. Tout s'est toujours passé comme si, s'agissant de cruauté, les enfants pouvaient de très loin surpasser les adultes quand l'occasion leur en est donnée. Ce qui, Dieu merci, n'arrive pas souvent. Voilà les enseignements de l'Histoire. Cela répond-il à ta question ?
_ Oui".
Un temps.
"Jimbo, je crois profondément, sincèrement, définitivement, à la cruauté naturelle de l'être humain. Je crois que la sympathie, l'amitié, l'affection, l'amour ne sont que des réactions de défense, qui nous font désespérément rechercher un soutien, une protection contre nous-mêmes et contre les autres. Et je crois que les enfants, parce qu'ils sont plus près de l'état de nature, sont donc incomparablement plus aptes à la cruauté. D'où le nécessaire dressage que la société [...] leur fait subir."
[...] "Quel dressage est efficace à cent pour cent, on ne se méfie jamais assez de ce qui reste en nous de notre enfance."
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