Capedevielle Jean-Patrick

Capedevielle Jean-Patrick
par Mortback









  
 
 







 
 





Si vous ne connaissez pas cette personne, il s’agit d’un artiste particulier, non seulement dans son texte, mais aussi dans ses actes. Pourquoi que ce dernier n’obtient pas plus de reconnaissance, avons-nous désigné cette personne comme le mouton noir de la chanson française ?

Jean-Patrick Capdevielle est un auteur-compositeur-interprète français né le 19 décembre 1945 à Levallois-Perret, de plus il exerce encore.



Dur d’être un héros

Avant d'être chanteur, Jean-Patrick Capdevielle a été journaliste à "Super Hebdo", "Salut les copains" (le magazine), "Mademoiselle Age Tendre", "Actuel", puis directeur artistique. Dans les années 1960, il voyage aux États-Unis, puis vit à Londres, où il côtoie le "Swinging London" (notamment dans des clubs live tels que le Speakeasy et le Blaise's où il rencontre les Beatles, les Rolling Stones, Jimi Hendrix et d'autres rockers anglais), et il devient un ami proche d'Eric Clapton. En 1970, il part s'établir aux Baléares, à Ibiza, où il s'adonne à la peinture et la composition musicale.



En 1978, il adresse à une maison de disques ses premières maquettes. Le 45 tours Solitude, qualifié de « reggae en français » et produit par Ketchup Music (label appartenant à William Sheller : un homme heureux, le nouveau monde, carnet à spirales, …), rencontre alors un succès certain. Il signe ensuite un contrat chez CBS.
Quand t'es dans le Désert, énorme tube sorti en 1979, devient vite « l'hymne d'une génération », mais est aussi considéré comme une critique au vitriol du giscardisme. En effet, les paroles « Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre plongent vers moi sur la musique d'un piètre accordéoniste » semblent désigné le premier ministre et le Président de la République en cette fin des années 1970 : Raymond Barre (le « gros clown sinistre ») et Valéry Giscard d'Estaing, connu pour sa pratique de l'accordéon (le « piètre accordéoniste »).



Salomé

Les deux premiers albums, Les Enfants des Ténèbres et les Anges de la Rue (août 1979, sacré album de platine et vendu à 450 000 exemplaires en peu de temps), et Deux (1980), régénèrent le paysage rock français et sont toujours classés parmi les « 100 disques essentiels du rock français » (respectivement 27e et 55e place du classement du mensuel Rolling Stone, en février 2010). Par ailleurs, ces deux galettes sont très difficiles à trouver. Je peux vous affirmer que « les Enfants des Ténèbres et les Anges de la Rue » restera longtemps sur votre platine et également sur votre Smartphone.

À la croisée des influences américaines et anglaises, Jean-Patrick Capdevielle construit à travers ses premiers albums une œuvre singulière, portée par une voix rauque aux accents faubouriens, et des textes aux images sombres et poétiques, à la fois anar et visionnaires. Le tout sur des rythmiques inspirées, dont les guitares enlevées et les touches de saxo nous promènent de la scène londonienne des années 1960 aux clubs new-yorkais de la fin des années 1970. Ce style unique influencera la scène française, même si personne à ce jour ne peut réellement se réclamer son héritier.
Le premier album (réédité en CD fac-similé en novembre 2009 par Culture Factory) est suivi d'une tournée de concerts au printemps 1980, avec un passage à l'Olympia. Capdevielle enchaîne deux autres tournées : début 1981, avec un passage au Palais des Sports de Paris, puis à l'automne 1982, de nouveau avec un passage à l'Olympia. Ensuite de 1982 à 2007, une série d'albums studio, où Jean-Patrick Capdevielle explore différents styles musicaux, dans une veine plus pop, parfois new-wave, mais également blues-rock (l'excellent Vertigo, 1992, enregistré à Nashville). Ces albums étaient écoutables sur son site Web officiel, mais les maisons de disques n’ont pas apprécié ce genre de pratique. Dommage, car ces productions ne sont plus disponibles à la vente.



Parallèlement, en 1985-1986, il anime sur FR3 une émission de variétés, Les Totems du Bataclan. En 1986 toujours, il tourne en tant que comédien aux côtés de Marie-Christine Barrault dans un téléfilm de Philippe Vallois, L'Enigme des Sables. Puis il monte avec Paco Rabanne une maison de production, « Cadrages », qui produit notamment le long-métrage de la réalisatrice indienne Mira Nair Salaam Bombay ! (Caméra d'Or au 41e Festival de Cannes en 1988).



Il est également l'auteur du tube de Linda William' : Traces (1988), et la même année il participe à la chanson collective Liban. En 1993, et pour deux ans, il part vivre aux Etats-Unis, où il étudie le cinéma à UCLA (Californie) ; quand il revient, il réalise plusieurs clips, dont celui de Renaud Hantson (Si tu te bats, 1995). En 1995 sort également la compilation Politiquement correct signée sur le label Sony Music, avec quatre titres nouveaux (réédition en 2010).



Spente le Stelle quand le classique est remis au goût du jour

En 1997, changeant résolument de style musical, il écrit et réalise pour la soprano Emma Shapplin Carmine Meo, un album d'opéra chanté en italien du XIVe siècle, qui s'avère un succès international vendu à plus de deux millions d'exemplaires et obtenant pas moins de 39 disques d'or et 17 de platine. Les musiques sont construites sur le modèle des grands compositeurs italiens du XIXe siècle, de Donizetti à Vincenzo Bellini. Les textes sont pour l'essentiel écrits directement en italien du XIVe siècle par Capdevielle.



Poursuivant dans cette voie, Jean-Patrick Capdevielle écrit et compose en 2001 un opéra néoromantique, toujours en italien du XIVe siècle : Atylantos... une légende de l'Atlantide, avec Chiara Zeffirelli (soprano), Elena Cojocaru (soprano), Jade Laura d'Angelis (soprano) et Nikola Todorovitch (ténor). Il est toujours en projet de le monter sur scène.



Miss démocratie

A côté de cela, revenant à ses premières amours et au pop-rock, il coproduit avec Philippe Deyrieu l'album Pop Tasty du groupe Montparnasse (2005), puis en 2007, il écrit six textes sur les onze chansons de l'album 2007 de David Hallyday.
L'année 2006 voit entre temps son retour dans les studios, où il enregistre l'album Hérétique #13, sorti en mars 2007 (signé O+ Music), avec un nouveau single et un clip (Miss Démocratie). Cet album remporte un succès d'estime : chacun en dit du bien, mais personne ne l'écoute. Il a en effet été boycotté par les radios. Sans doute, il dénonce une nouvelle fois la politique internationale, notez également que cet album reste une perle rare dans la chanson française actuelle.

En janvier 2008, Jean Patrick soutient Sweet Air en interprétant le projet Baltimore. Rejoignant ainsi Jacques Higelin, Maurane et Riké de Sinsemilia en soutien aux otages du monde...
Depuis 2009, tout en continuant à écrire des textes pour d'autres (Ray Daxman, Philippe Deyrieu, etc.) et composer des morceaux pour lui-même, Jean-Patrick Capdevielle travaille sur un projet innovant de web radio, Maradioamoi.

Plus qu'une web radio, il s'agit d'un outil permettant à chaque auditeur de créer des web radios sur mesure (avec programmation musicale, infos, sujets magazines, etc.), pour lui ou pour offrir. Depuis mars 2010, les internautes peuvent tester en ligne la version bêta de Maradioamoi, donner leur opinion et participer à travers un forum à l'élaboration de ce projet communautaire, actuellement en plein développement.



Mal de chien

Jean-Patrick Capdevielle peut être considéré comme un prince maudit. Ces mots sont durs et pourtant c’est la triste vérité. Pourquoi que les radios ont boycottées ces chansons et que les émissions de télévisions le traitent de ringard. Le patrimoine de la chanson française ne se résume pas à Johnny Hallyday ou Eddy Mitchell (artiste qui a du talent). Nous avons des artistes comme Juliette ou bien Paul Personne, bref l’auditeur doit prendre conscience non seulement de la musique, mais aussi de la qualité des textes. Et là Jean-Patrick Capdevielle y excelle et reste un maître en la matière.

Si on vient à résumer sa carrière, on peut librement s’orienter au moins sur quatre albums. Vertigo se classe dans la veine d’un Neil Young ; cependant il n’est plus disponible à la vente. La compilation « Quand t’es dans le désert » reste un excellent moyen de découvrir l’artiste, bien qu’il manque des morceaux de bravoure. Hérétique 13, sa dernière production montre à tel point l’étendue de l’artiste, toutes les pistes respirent le sentiment de bonne volonté (mal de chien en duo, Mona Lisa Jones), mais aussi il lance des coups de pied dans la fourmilière (Les vampires du pire, Miss démocratie). Et enfin sans doute mon préféré, «les Enfants des Ténèbres et les anges de la rue », vous aurez pour vos oreilles, une description sombre accompagné des sentiments d’Humanité (Au dessus des rues, Salomé,…).

Pieuvre musicale aux multiples pseudopodes créatifs, Jean-Patrick Capdevielle fait partie de ces artistes trop vite enterrés, mais qui souffrent encore de leur succès passé. Electron libre dans le domaine du rock, l’homme évolue dans un domaine artistique aussi éclectique qu’ésotérique, tenant un cap qu’il semble seul à connaître, mais entraînant avec lui les fans de la première heure qui ne l’ont pas abandonné. Bien que le goût de la solitude ne soit pas très populaire, sa dune reste une place-forte que les marchands de certitudes n’ont encore pas fait vaciller.

Informations sur Wikipédia, ainsi que le site officiel avant la modification

Discographie

1978 Solitude (premier 45 tours) Ketchup Music
1979 Les enfants des ténèbres et les anges de la rue CBS
1980 /2 CBS
1981 Le Long de la jetée CBS
1982 L'Ennemi public CBS
1983 Dernier Rappel (double Live) CBS
1984 Mauvaises Fréquentations CBS
1985 Planète X CBS
1986 D'où viennent les danseuses (45 tours inédit) CBS
1987 Nouvel Âge Warner
1990 Vue sur cour Warner
1992 Vertigo Virgin
1995 Politiquement correct Sony Music
2007 Hérétique 13 O+



Quelques paroles en prime

Les bruits de la nuit, dernier morceaux de l’album « les enfants des ténèbres et les anges de la rue »
Y'a des éclairs qui glissent sur le trottoir mouillé rue d'la joie
Sous la lune et les nuages j'ai mes mains dans mes poches et y fait froid
Près d'l'arrêt d'autocar, y'a les néons d'un bar allumés
J'sais plus pourquoi j'suis là mais faut pas trop chercher.

Quand j'ai poussé la porte y'a le vent chaud qui a coulé sur moi
Un clochard en mission voulait rayer le monde du bout de son doigt
Dans un coin j'ai reconnu ton Einstein des boulevards qui s'ennuie
Une fille au bar m'a dit viens brûler ma nuit.

J'entends des drôles de bruits derrière les fenêtres à guillotine
La cour est pleine de fantômes échoués là juste par routine
Y'a ce marin minable qui se lève et crie soudain le ciel est vide
Même les marchands de vertige sont beaucoup moins stupides.

La fille du bar me dis toi t'as l'air d'avoir perdu ton chemin
Elle me demande pas mon nom mais moi j'avoue que j'aime bien son parfum
Un vieux juge aux yeux sales fait son lit sur un coin du tapis
Tout le monde est venu ce soir et le brouillard s'épaissit.

Impasse du Sahara les caravanes avancent à cloche-pied
Pas un seul chien n'aboie, ils ont tous été trop bien dressés
Les vautours dans le ciel veulent bien pardonner tous nos péchés
La télé siffle dans le vide mais personne veut l'arrêter.

La fille du bar sourit ce soir la vie ressemble à un rêve
Tous les mots sont des mensonges et j'ai peur que la nuit s'achève
Le marin qui m'entend prend son air impénétrable et dit
On est c'qu'on peut dev'nir, on d'vient c'qui est écrit.

Ton Einstein t'attend plus, il a pris son fusil à lunette
il est monté sur le toit pour nettoyer la planète
le cœur des politiciens marrons s'est fait repreindre en bleu
La fille du bar a sa dose et ma tête est en feu.

Les fantômes dans la cour se transforment en héros de la nation
Ils font le tour de la salle pour distribuer les additions
Je pourrais vous dire deux ou trois choses sur les hommes qui font l'histoire
Mais j'préfère finir ma nuit avec la fille du bar.



Oh Chiquita , morceaux faisant partie de la compilation « Quand tu es dans le désert »
La caravane des montreurs de vertu vient de s'arrêter pour boire
Devant les bûchers les prophètes ont crié : "Brûlez tous les étendards"
Avec les mots qu' y m'disaient sans comprendre
On leur a fait un sol pour s'étendre
Et moi qui était v'nu là pour les entendre
J'ai compris qu'il était tard, j'suis rentré
Mais les plombiers venaient d'piéger ma chambre
A l'hôtel de la déroute
Et c'est l'Diable en personne qui est v'nu m'apprendre
A payer le prix qu' ça coûte

{ Refrain }
Oh Chiquita
Hmmm Chiquita
Laisse-moi dormir dans tes bras
Y'a les pantins d' l'Apocalypse
Qui ont voulu m'faire voir trop d'éclipses
Et j'ai froid
Chiquita
Hmmm Chiquita !

Près des anges aveugles au coin de ta rue
Y'a l'homme en gris qui dit rien
Y' r'garde les néons qui réchauffent les statues
Des philosophes aux yeux peints
Derrière l'église 'y guette un air d'harmonium
Dans sa valise 'y cache un vieux métronome
La pauvre Elise lui dit : "C'est tout c'que tu m'donnes ?"
Et y'a personne ici pour lui dire son ch'min
Alors y m'demande si c'est encore loin
L'hôtel de la déroute
Et moi mystérieusement je lui répond
"Tu sais le prix qu'ça coûte ?"

{ Au refrain }

Y'a les cloches de la Mission qui résonnent dans ton cinéma
Tu maudis tes passions, tu dis qu'on change rien tant qu'on se change pas
Quand je t'écoutes, j'entends que des mots d'ordre
Quand je te touche, tu dis : "Pas de désordre"
Quand je dis : "J'ai pas d'camp", tu veux me mordre
T'as jamais pu accepter mon chaos
Tu prétends qu' j'arriverai bien avant toi
A l'hôtel de la déroute
Moi j'sais pas très bien c'que ça pourra foutre
D'toujours payer l'prix qu'ça coûte
{ Au refrain }





 
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