Tibet au passé, au présent

Tibet au passé, au présent
par ana









  
 
 







 
 



Le Tibet est défini communément comme l'aire asiatique habitée par les Tibétains. Il est aujourd'hui divisé en trois régions définies ainsi par le gouvernement tibétain en exil :
_ Ü-TSANG dont la plus grande partie appartient à la région autonome du Tibet
_ AMDO qui appartient à la Chine
_ KHAM partagé entre sa part chinoise et sa part de la région autonome du Tibet

CARTE.



Rouge / Orange / Jaune = Tibet revendiqué par le gouvernement tibétain en exil.
Jaune / Vert / Bleu clair = territoires dits Tibet par la Chine.
Bleu Clair = ce que la Chine nomme région autonome du Tibet
Bleu Foncé = zones sous influence tibétaine.

Aujourd'hui les autorités chinoises avancent le chiffre d'une population de
5 020 000 d'habitants mais le gouvernement tibétain en exil (basé à Dharamsala en Inde) parle de près de 6 millions sans compter les 150 000 ressotissants vivant en Inde.
Le Tibet compte, administrativement parlant, 1 221 600 km carrés mais ce que l'on nomme le Grand Tibet représenterait 2 500 000 km carrés (si le pays était de nouveau unifié et indépendant). La région autonome comptait en l'an 2000 près de 2 616 000habitants. La capitale historique, religieuse et temporelle est toujours Lhassa.


Lhassa, palais du Potala.


L'ensemble des régions revendiqué comme étant le Tibet par le gouvernement en exil fut unifié au 7e siècle sous le roi GAMPO mais aussi au 17e siècle par le 5e Dalaï-Lama. Depuis lors, il existe différentes populations vivant dans ces régions, notamment des mongols et des chinois comme les Hans (ce qui légitime encore la main mise chinoise). L'économie est peu développée, se basant sur un élevage de yaks, de chèvres et de moutons, la culture des céréales dans le sud et l'exploitation de bois. Le tourisme est autorisé aujourd'hui mais très encadré... Il représente un rouage important de l'économie du pays.



Le drapeau créé en 1916 par le 13e Dalaï-Lama.

Il aura servi à des fins militaires en 1951 et reste employé par les exilés. Il est interdit en Chine depuis 1959. Il s'inspire de l'emblème des anciens régiments tibétains, surtout la figure du lion des neiges.


PASSE.

7e s : le Tibet est unifié en un vaste empire. Des mariages royaux avec des princesse chinoises visent à consolider des alliances de paix avec la Chine voisine (ex : nièce empereur des TANG). Ce sont ces princesses qui furent à l'origine de l'introduction du bouddhisme au Tibet.
742 / 797 : le Bouddhisme devient religion d'Etat et subit l'influence indienne par le séjour de grands maîtres indiens : introduction du Bouddhisme Tantrique. Dans le même temps, l'expansion territoriale de l'empire se poursuit.
815 / 838 : plusieurs traités signés avec la Chine assurent la paix. Le traité de 821-823 est même gravé et encore visible sur un des plus anciens piliers de Lhassa.
838 / 842 : le roi est assassiné par un moine. Le pays se morcelle en fiefs. La première diffusion bouddhique s'arrête.
10e / 11e s : seconde diffusion bouddhique commence et l'influence de l'Inde grandit. On assiste à la fondation de plusieurs écoles dont la plus importante restera l'ordre des KADAMPAS, fondé en 1042 par Atisha, moine indien, car elle infuera sur tous les autres ordres. Il existe encore une école de la première diffusion bouddhique dite "les Anciens" ou NYINGMA.
12e s : après l'invasion de la Chine par les Mongols et la fondation de la dynastie des YUAN, les relations entre ces nouveaux venus et le Tibet débutent bien. Les grands moines conservent leur rôle politique.
1357 : naissance de TSONGKHAPA fondateur de l'ordre des GELUPA "les Vertueux", future école des Dalaï-Lamas.
1368 : début de la dynatsie chinoise des MING qui durera jusqu'en 1644. Selon les dires officiels des historiens chinois, cette dernière aurait patronné l'activité religieuse tibétaine...
1643 / 1949 : le Tibet est gouverné par les Dalaï-Lamas et le gouvernement tibétain. Mais le Dalaï-Lama est tantôt chef d'état, tantôt vassal de l'empereur chinois, tantôt premier Lama partageant le pouvoir avec le Panchen-Lama.
1850 / 1900 : la Russie et la Grande-Bretagne sont en consurence pour faire du Tibet une colonie...
1904 : les britanniques s'imposent dans le sang, s'y attribuant des privilèges commerciaux et diplomatiques.
1908 : profitant du départ des troupes britanniques, la Chine envahit le Tibet et prend le pouvoir.
1911 : la Révolution communiste chinoise marque la fin de l'empire des QING et installe la République Populaire de Chine. Le 13e Dalaï-lama fuit en Inde, tandis que la Chine annonce qu'il est déposé de son rôle de chef d'Etat.
1912 : les troupes d'autorité chinoise sont expulsées par les Tibétains. Une lettre du gouvernement chinois adressée au 13e Dalaï-lama lui propose de le restaurer dans son rôle. Ce dernier refuse, arguant qu'il n'attend aucun titre de la part du gouvernement chinois, qu'il souhaite exercer son pouvoir spirituel et temporel au Tibet. Cette réponse est considérée de part et d'autre comme une déclaration d'indépendance.
1913 : le 13e Dalaï-lama proclame l'indépendance du Tibet. Par la suite, la Mongolie (indépendante depuis 1911) accepte de reconnaître cette indépendance tout comme le Tibet reconnaît la sienne. Pourtant, la communauté internationale (ancêtre de l'ONU) ne reconnaît pas ces pays comme indépendants.. Mais le Tibet en profite pour créer sa propre monnaie, ses timbres, son drapeau (voir ci-dessus).
1914 : Conférence de SIMLA, à laquelle participent la Grande-Bretagne, le Tibet et la Chine qui refuse de signer la convention reconnaissant l'autorité du Dalaï-lama sur son pays (proposition d'une division administrative en un Tibet intérieur dépendant de la Chine et un Tibet extérieur adminsitré par un gouvernement local). Ce système sera pourtant approuvé après la première guerre mondiale et Lhassa sera incluse dans le "pays extérieur" autonome.
1935 : la longue marche de l'armée rouge du Mao Zedong fuyant l'armée KUOMINTANG ou nationaliste pendant la guerre civile chinoise subit des embuscades tibétaines en réponse aux pillages et exactions commises par ces corps d'armée pendant leur traversée du Tibet.
1950 : l'armée populaire de libération envahit le Tibet par son flan oriental et rencontre peu de résistance de la part d'une armée tibétaine faible et mal équipée.
23 mai 1951 : les représentants du Dalaï-Lama signent à Pekin l'accord en 17 points sur libération pacifique du Tibet mais sous la menace d'une avancée armée..
1954 : le 14e Dalaï-lama, le 10e Penchan-lama et le 16e Karamapa se rendent à Pekin pour discuter de l'avenir du pays avec Moa Zedong qui affrme le respect de l'identité tibétaine et l'absence de réforme avant six ans.



Troisième en partant de la gauche : Mao Zedong, quatrième : 14e Dalaï-lama. Entente cordiale forcée....

Les Etats-Unis, foncièrement anti-communistes, soutiennent la guerrilla tibétaine et s'opposent au gouvernement chinois en invitant le dalaï-lama à s'exiler en Inde.
1956 : début de la révolte tibétaine qui durera jusqu'en 1959 et gagnera peu à peu toutes les régions du pays. En 1959, l'insurrection générale de Lhassa provoque finalement le départ du 14e dalaï-lama pour l'Inde, suivi par environ 100 000 tibétains. Le massacre répressif chinois est ravageur mais on n'en connaît toujours pas les chiffres (on estime qu'il y a eut plusieurs dizaines de milliers de morts mais le génocide est sujet à controverses).


14e Dalaï-lama aujourd'hui...

PRESENT ET REPRESSION.




Amnesty International compte que, depuis 1987, les 214 tentatives de manifestations pour l'indépendance du Tibet furent réprimées sans ménagement et les manifestants arrêtés, envoyés en camps de travail et/ou condamnés de 3 à 20 ans de prison.
1989 : sous la politique chinoise de HU JINTAO, une manifestation se termina dans un bain de sang et 450 morts (certains témoignages attestent d'une volonté de la part des autorités chinoises de chercher le conflit).
Bien que capitale de la région autonome du Tibet, Lhassa est sans cesse sous la surveillance de caméras et de nombreuses associations dénoncent la répression religieuse et culturelle du Tibet par la Chine. Nombre de personnalités vivant au Tibet et liées à sa religion sont en résidence surveillée ou disparaissent mystérieusement (ex: Gedhun Choekyi Nyima, 11e Penchan-lama en 1995 sous surveillance; Khenpo Jigme Phuntsok fondateur de l'institut du Bouddhisme de Serthar fut surveillé avant de disparaître...)
Mars 2008 : à l'occasion des jeux olympiques qui se tenaient en Chine, de nombreuses manifestations eurent lieu à Lhassa qui dégénérèrent en violences contre les habitants étrangers et leurs biens. D'autres manifestations se tinrent dans le pays, jusque dans les régions sous constante domination chinoise. Selon la Chine il y eut 19 morts et beaucoup de dégâts matériels. Selon le gouvernement tibétain en exil, on compte 209 morts tibétains... Ces faits bénéficièrent d'actes publics de soutien notamment lors de la course du relais de la flamme olympique et de son passage à Londres et Paris.






Dessin humoristique paru en première page d'un numéro de mars 2008 du quotidien Le Monde.

RAPPORT TIBET / CHINE.

Le gouvernement en exil affirme que l'occupation chinoise est une occupation étrangère, responsable d'au moins 120 000 morts, pratiquant un transfert massif de population Han dans le but de siniser démographiquement le pays, sans parler de la destruction de la culture tibétaine.





Le gouvernement en exil se base ainsi sur l'autodétermination des peuples définie par l'ONU et le refus de l'oppression.
Depuis 1979, il demande non plus l'indépendance mais l'autonomie du Tibet.
Selon ce gouvernement, entre 1949 et 1979, il y aurait eu pas moins d'un million 200 000 morts mais ces chiffres sont contredits pas certains intervenants neutres, par manque de preuves et d'archives. Mais tout de même, on s'arrête communément sur un montant d'un demi-million de morts...

La République Populaire de Chine soutient que le territoire du Tibet relève de sa souveraineté selon des arguments historiques (occupation ancienne, entente encienne, accords etc... mais ces vagues d'occupation étaient soit courtes, soit pacifiques et d'un commun accord) politiques (il vaut mieux que ce soit eux qu'un quelconque pays européen qui les colonise...) économique (l'économie tibétaine étant très pauvre mais rien ne se développe vraiment pour autant) et stratégique (face à l'Inde qui est presque aussi peuplée que la Chine et représente un danger non négligeable). Enfin, cette occupation relève de l'idéologie très maoiste d'une seule Chine!






Sources : Wikipédia, Wikimedia, sites de voyagistes proposant des excursions au Tibet et sites sympathisants pour l'indépendance du Tibet (save Tibet ; Free Tibet).




 
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