Hiroshima et Nagasaki

Hiroshima et Nagasaki
par ana









  
 
 







 
 






Les largages des bombes atomiques qui mirent fin à la seconde guerre mondiale restent dans toutes les mémoires comme l'ignominie par excellence.
Qu'en est-il?

Le mois d'août 1945 fut terrifiant pour l'humanité. Le Japon avait perdu ses alliés, la quasi-totalité de sa marine ainsi que le contact avec ses bases d'Asie du sud-est et donc ne recevait plus de ravitaillement en matières premières. Malgré cela, le pays s'obstinait face à son adversaire américain. Le 26 juillet 1945, un ultimatum fut signifié au Japon, connu sous le nom d'ultimatum de Postdam : la reddition sans condition. Or, le Japon négociait déjà avec les soviétiques, exigeant une reddition conditionnelle lui assurant de désarmer lui-même son armée, de juger personnellement ses criminels de guerre, l'absence de forces d'occupation sur le sol nippon et la préservation du régime impérial. Dans l'attente de cet accord, le Japon fit savoir qu'il ignorait l'ultimatum américain le 28 juillet.

En secret, les Etas-Unis travaillaient sur la mise au point d'armes atomiques depuis 1942 avec le soutien de la Grande-Bretagne et du Canada. Le Projet Manhattan regroupait donc des recherches sur les bombes à l'uranium et au plutonium. Le 16 juillet 1945, un premier essai eut lieu. Baptisé Trinity, il se posta au Nouveau-Mexique et ne fut réalisé qu'"avec" une bombe au plutonium. L'explosion fut un succès mais les mesures relevées étaient loin de ce qui allait frapper le Japon.
L'obstination nippone risquait de coûter encore de nombreuses vies à l'armée américaine et de retarder encore pour six mois à un an la fin du conflit, qui ne saurait alors se passer d'un autre débarquement massif au Japon lui-même. De plus, beaucoup de japonais étant candidats au suicide, quittes à sacrifier la vie de leurs concitoyens, les autorités américaines décidèrent de frapper un grand coup.
Le choix des cibles s'était fait lors d'une réunion à Los Alamos les 10 et 11 mai 1945 dans l'éventualité d'un refus japonais à l'ultimatum. Dans l'ordre, on comptait: Kyoto, Hiroshima, Yokohama, l'arsenal de Kokura, Niigata et le palais impérial de Tokyo. La ville historique de Kyoto ne dû sa survie qu'à deux amoureux de la culture japonaise présents ce jour-là : Edwin O. Reischauer, spécialiste du Japon, et Henry L. Stimson secrétaire à la Guerre qui connaissait la ville. Plusieurs options d'attaque furent proposées puis abandonnées:
_ avertissement signifié au Japon abandonné car le risque existait que l'ennemi déplace des prisonniers pour s'en servir comme de bouclier.
_ attaques de nuit sans avertissement au-dessus de la baie de Tokyo, déjà la plus peuplée, mais on abandonna cette idée car un si grand nombre de victimes risquait de produire l'effet inverse et de galvaniser l'esprit suicidaire des nippons.
_ le largage simultané de plusieurs bombes fut aussi abandonné car il demeurait trop d'incertitudes sur les conséquences d'un seul bombardement atomique.

Le 31 juillet 1945 l'empereur, harcelé par ses proches exigeant qu'il abdique en faveur de son fils, ordonna à son garde des sceaux de défendre à tout prix les insignes impériales, autrement dit, le régime impérial. De son côté, l'ambassadeur nippon présent à Moscou se vit adresser la recommandation de se soumettre à l'ultimatum américain.
La ville d'Hiroshima était un centre de fabrication d'armes chimiques et de gaz toxiques dont nombreux furent testés sur des cobayes humains (prisonniers). Elle fut choisie parce qu'elle n'avait encore jamais subi de bombardement aérien. Sur l'ordre du président Truman, au matin du 6 août 1945, un B-29 (l'Enola Gay) décolla d'une île proche avec d'autres B-29 devant servir de leurres et prendre des photos et des mesures scientifiques du bombardement. A 8h15, une bombe A tomba sur Hiroshima. Le souffle de l'explosion brûla à près de 4000 degrés le coeur de la ville tandis que la poussière de débris plongeait la cité dans l'obscurité et constituait un champignon qui s'éleva à 12 km. S'ensuivit un incendie puis une pluie noire. Sur le moment, il y eut 80 000 morts et plus de 70 000 blessés dont beaucoup moururent dans les jours suivants (écrasés sous les décombres, le corps et les organes brûlés, continuant à brûler à petit feu).


Hiroshima rasée...

Dans un premier temps, les autorités japonaises ne comprirent rien à ce qui se passait, le contact était simplement rompu avec Hiroshima. On y envoya un pilote en éclaireur qui revint avec des images de cauchemar plein la tête. Les secours mirent du temps à arriver pendant que les survivants étaient en proie à une soif insupportable qu'ils ne pouvaient pas apaiser tant aucune source d'eau n'avait survécu.


Hiroshima en ruines.

Les forces américaines envoyèrent un second ultimatum au Japon qui fut tout bonnement ignoré et gardé secret pour la population qui, en dehors des proches points géographiques d'Hiroshima, ne savait rien. La Russie décida de rompre toute négociation avec le Japon et déclara de nouvelles hostilités.

Nagasaki était un important complexe militaro-industriel participant pleinement à l'effort de guerre. Le 9 août 1945, au matin, un autre B-29 (Bockscar) partit pour bombarder l'arsenal de Kokura, tout proche de Nagasaki. Il était aussi accompagné d'autres B-29 désignés pour mesurer l'impact et filmer l'explosion. Mais le mauvais temps et surtout l'épaisse couche nuageuse faussa le largage qui toucha Nagasaki.


Nagasaki avant / après...

La nouvelle fut relayée par la presse internationale mais très minimisée.
On sait aujourd'hui que les dégâts furent immenses au niveau humain : retombées radioactives, incendies, irradiations avec pour conséquences nombres de maux mortels tels que cancers, hémorragies internes, asphyxie lente et irrémédiable mais aussi d'autres sur le long terme, stérilité, malformations, céphalées, vomissements...


Victime à Hiroshima (navrée pour cette image monstrueuse mais ce n'est que le triste reflet d'une réalité immonde).


Victimes à Nagasaki.

Il est difficile d'estimer le nombre de morts dûes à ces bombardements (il y a encore des décès conséquences de ces frappes atomiques aujourd'hui) mais on sait avec certitude que 200 000 japonais périrent directement après les deux explosions.
Les hostilités cessèrent six jours après le drame de Nagasaki et le Japon capitula officiellement le 2 septembre 1945.
Il existe aujourd'hui un mémorial de la paix à Hiroshima.
Certains spécialistes du Japon estiment que le pays se serait rendu de toute façon mais que cela aurait effectivement coûté cher en vies. Mais fallait-il vraiment en passer par cette horreur ?

Sources : magazine "L'Histoire" hors série le Japon, n°333, Wikipédia, annefrankguide.com, wwwedu.ge.ch, atomicbombmuseum.org, students.umf.maine.edu.com...

 
Réagir sur le forum Revenir en haut