Guerre du Pacifique

Guerre du Pacifique
par ana









  
 
 







 
 




Symbole de l'impérialisme japonais, de son désir de colonnisation par tous les moyens.


La guerre du Pacifique c'est un bilan avoisinant les 27 millions de morts pour la seule période de la seconde guerre mondiale. Au cours de ce conflit, l'armée japonaise se rendit coupable de massacres en masse de prisonniers, de crimes sexuels, de pillages, d'asservissement de populations.
Selon les historiens la seconde guerre mondiale commença dans le Pacifique dès 1937 avec la guerre sino-japonaise. La seconde phase concerne directement l'élargissement du conflit à tout le Pacifique et débuta en 1941 avec l'attaque de Pearl Harbor. Cette attaque n'était d'ailleurs qu'une étape dans cette conquête japonaise du Pacifique qui s'enlisait en Chine.
On sait avec certitude quand cette guerre prit fin : le 15 août 1945 avec la réddition sans condition du Japon.
Pour d'autres spécialistes, tout a commencé en septembre 1931 avec une attaque éclair en Mandchourie et la mise en place par la suite d'un gouvernement fantoche par les japonais pour y développer l'occupation totale du pays. Cette première agression stratégique visait la Chine.
Par la suite, il y eut des signatures et des accords entre les gouvernements chinois et japonais mais l'incident dit du Pont de Marco-Polo (sud-ouest de Pekin, deux soldats japonais en patrouille provoquèrent un incident qui força une riposte chinoise) entraîna les deux pays officiellement dans la guerre. La bataille de Shangai (novembre 1937) fut la plus importante du conflit.


Shangai conquise

En souhaitant coloniser le Pacifique, le Japon se plaçait dans la perspective occidentale d'enrichissement territorial, stratégique et en ressources (matières premières surtout minerais de fer), évitant également de devenir lui-même une cible à coloniser. De plus, la grande instabilité politique régnant en Chine depuis 1912 lui donnait une occasion idéale.



Notons ici que les japonais ne nourissaient pas de racisme ni une volonté d'éradication culturelle ou encore un désir d'extermination comme l'Allemangne nazie par exemple, mais étaient persuadés de leur supériorité morale et intellectuelle sur la Chine d'alors vue comme dégénérescente par rapport à son passé. Le Japon se plaçait en civilisateur, tout-puissant, ce qui favorisa le comportement ultra violent de ses soldats.



Avant l'attaque de Pearl Harbor, le Japon se concentrait sur la Chine mais butait face au soutien que lui apportait la Russie. Mais en 1941, cette dernière se trouvant en difficulté face à ses anciens alliés, accepta un traité de neutralité, abandonnant la Chine à son sort. Le Japon entama alors une véritable fuite en avant, visant toutes les îles du Pacifique comme les colonies occidentales. Les Etats-Unis tentèrent de négocier à maintes reprises jusqu'à l'attaque surprise de Pearl Harbor. Par la suite, l'armée japonaise s'attaqua aux positions américaines (Hawaï), anglaises (Malaisie, Singapour, Hong Kong, Birmanie), même celles des Pays-Bas. En cela, le Japon suivait strictement son engagement au sein de l'AXE (Allemagne, Italie, Japon) bien que n'ayant rien à attendre de ces alliés puisqu'il était seul dans ses actions mais arrangeait bien ses alliés en occupant les occidentaux sur plusieurs fronts. Pour autant, les japonais ne firent jamais preuve d'antisémitisme car aucun des 15 000 juifs présents dans les colonies et territoires occupés ne furent livrés à l'Allemangne. Mais force est de reconnaître que les japonais partageaient avec ses alliés une fascination pour l'ultra-nationalisme, la haine et la mort ainsi qu'une haine féroce de la démocratie. Cette idéologie fut mise en place dès les années 1930 puisque le pays retomba dans ses erreurs passées laissant l'armée prendre le contrôle du pays (1936), réduisant l'empereur à un rôle fantoche comme avant la Restauration Meiji.

VIOLENCES.

Le pire massacre rescencé fut celui de Nankin (Chine - 1937) : 100 000 morts soldats et civils de tous âges (même nourrissons), 8000 à 20 000 viols.
Par la suite, il n'y eut pas d'autres massacres aussi imposants mais une forte tendance à la violence extrême, surtout en Chine.


Exécution sommaire d'un chinois.

Fev 1942: Singapour, 5 000 à 10 000 jeunes chinois tués.
Les zones conquises sont soumises à la politique des "Trois-Tout": tout tuer, tout brûler, tout détruire.
Les représailles aux attentats n'eurent rien à envier aux nazis, surtout dans les Philippines et en Chine.
Dès 1941, la violence concerna également les occidentaux militaires et civils prisonniers :
_ cobayes humains pour expérimentations chimiques, médicales, bactériologiques...
_ exécutions de soldats blessés trop lents à se déplacer.
_ 144 000 prisonniers occidentaux (Hollandais, Américains, Français, Anglais, Autraliens) enfermés dans des camps sans nourriture, sans eau, sans vêtements, soumis aux chaleurs comme au froid.


Dessin représentant l'intérieur d'une barraque de camp japonais aux Philippines.


Soldats américains à leur libération par leurs compatriotes.

Seuls les officiers avaient un traitement de "faveur": les travaux forcés (convention de Genève : on ne pouvait les tuer sommairement, etc.). On se souvient de l'exemple du Pont de la rivière Kwai, chantier de chemin de fer dit "chemin de la mort", que des prisonniers durent construire travée après travée, pilier après pilier par tous temps, sans grand repos ni nourriture. 415 km devant relier la Thailande à la Birmanie et sur lesquels moururent 12 000 occidentaux et 70 000 chinois.


Image du film très fidèle aux photos d'époque.

_ les marches de la mort : marches forcées sans eau ni nourriture des jours durant sans halte (ex: sur 1 200 autraliens forcés de traverser la jungle montagneuse de Bornéo, 6 survécurent, tous évadés).



_ civils et autres prisonniers traités de même (mise en place prostitution pour l'armée japonaise par l'exploitation forcée de jeunes coréennes).
A cela s'ajoutaient encore les spoliations économiques: exploitation forcée des ressources et des populations au service de l'effort de guerre nippon (de vrais esclaves). Le riz, les plantes textiles, les matériaux stratégiques tels que le pétrole, rien n'y échappa et tant pis pour les famines qui en résultaient.


Le mythique zero et ses grands besoins en matériaux et en combustible...


Un étrange contraste saute aux yeux, celui de l'absence d'une idéologie génocidaire face à la facilité avec laquelle les soldats japonais tuaient, parfois par amusement. Selon les historiens, cela est le fruit d'une autre idéologie toute-puissante, celle de l'Etat/l'unité nationale/la collectivité comme au-dessus de tout, réduisant l'individu à moins que rien, un objet corvéable à merci, jusqu'à la mort. D'ailleurs cela s'appliquait aux soldats nippons eux-mêmes: de là naquirent les kamikazes, "Tokkôtai" ou corps spécial d'attaque, un recours désespéré en octobre 1944.




Voilà un tableau peu glorieux mais tristement réaliste de ce que fut la guerre du Pacifique menée par des japonais fanatisés à leur manière...

Sources: "L'Histoire", numéro spécial Japon, entretien avec Jean-Louis Margolin; photos: wikimedia, oriens.fr, 1939-45.org.






 
Réagir sur le forum Revenir en haut