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Budô: l'art du combat
par ana









  
 
 







 
 






Passons à présent à l'art du combat et l'esprit du Budô.
Quelques petits repères chronologiques avant tout:
_ 1200-1300 avt j-c: époque Jômon.
_ 3eme s avt j-c - 3eme siècle ap j-c: époque Yayoi
_ 3eme siècle - 4eme siècle: époque Kofun
_ 4eme siècle - 710: époque Asuka
_ 710-794: époque Nara
_ 794-1185: époque Heian
_ 1185-1333: époque Kamakura
_ 1336-1573: époque Muromachi
_ 1333-1392: époque des Cours du nord et du sud
_ 1467-1568: époque des provinces en guerre
_ 1573-1603: époque Momoyama
_ 1603-1868: époque d'Edo (règne des Tokugawa au shogunat)
_ 1868-1912: ère Meiji
_ 1912-1926: ère Taishô
_ 1926-1989: ère Shôwa
_ 1989-aujourd'hui: ère Heisei
Budô = combat ou développement des armes et des techniques de combat au sein de ce qu'on nomme le BUJUTSU.
710: état unifié du Japon pour la première fois. A cette époque, la loi dite TAIHÔ naît, c'était une législation qui se révéla fondamentale par la suite puisqu'elle instruisit tout le système féodal mit en place par la suite, garantissant la place des samouraïs au sein de la société. C'est aussi à cette époque qu'apparurent les armes et les arts sous influence chinoise.
Première arme en vogue: l'arc de bois (dès époque Jômon). Il évoluera jusqu'à l'époque Nara, passant de 1m de long à 2,2m. A l'époque Heian, il fut renforcé avec une lamelle de bambou sur l'extérieur et une seconde sur l'intérieur de l'arc.
Naquit en même temps le tir à l'arc à cheval ou YASUBAME KASAGATE et les grandes armures adaptées (Ô-HOROI).
Seconde arme privilégiée: le sabre. A l'époque Heian, on remplace les lames droites venues de Chine par des lames courbes. Deux formes: TECHI ou sabre court à un seul tranchant, idéal pour le combat à cheval, et le NAGINATA, sorte de lance pourvue d'une lame, pour les moines guerriers qui combattaient souvent des cavaliers.

Par la suite l'ambition de conquête des Mongols poussa les Japonais à penser non plus stratégie individuelle mais groupée, développant des armes légères et souples pour la pietaille (DÔMARU HARAMAKI) et l'étude des arts martiaux (BUJUTSU RYÛHA).
La grande instabilité politique commença en 1336 par une division du pouvoir shogunal et la formation de deux Cours (nord et sud), chacune brigant le pouvoir. Suivit la guerre de ÔNIN (1469-1477) qui ravagea Kyoto et ses environs, déclanchant une vague de violences sans précédent dans les provinces voisines. Pour renforcer les armées; les seigneurs locaux (daimyos) prirent à leur service des experts militaires émérites qui formèrent des écoles spécialisées dans chaque type de combat pour enseigner aux soldats. (Ogasawara-ryû = tir à l'arc à cheval; Otsubo-ryû = équitation guerrière; Heki-ryû = archers fantassins).
15eme s : Les écoles de sabres naquirent (KENJUTSU). Les plus célèbres furent celle de Tenshin Shôden Shinto-ryû de IZASA CHÔIJAI, Kage-ryû de AISU IKÔ et Chujô-ryû de CHUJO HYÔGOROSUKE.
Habitude de porter deux sabres à la ceinture.
Développement des armures faites de plaques de bois laqué superposées pour une bonne maniabilité, de la souplesse mais une protection efficace aux armes légères des samouraïs.


Armure haute en couleurs

16 eme s : les armées s'équipèrent d'armes à feu importées, ce qui poussa encore en avant le développement des techniques de combat. Mais peu à peu le Naginata et l'arc, pourtant armes de prédilection des samouraïs, disparurent. Après le guerre d'Onin, l'esprit du samouraï (BÛSHIDO) se résuma à l'idée de victoire comme but ultime, la survie n'étant qu'une honte en cas de défaite. Puis, avec l'arrivée au pouvoir des Tokugawa et la paix sur le pays, on se tourna vers une autre idéologie: l'idée de la violence et de la mort omniprésentes devint plus conceptuelle.
On développa donc plutôt des techniques d'auto-défense dans les écoles de sabre, non plus pour vaincre à tout prix mais pour sauver sa vie et celles des autres. L'aspect violent et offensif du Bûshido disparut.
Tout comme l'armure.
Avec l'auto-défense vint la conception d'un esprit sain dans un corps sain, d'une attitude mentale inébranlable même au milieu d'un combat. L'idéal du Setsunin-tô (lame qui donne la mort) laissa la place à celui du Katsunin-ken (lame qui donne la vie).
Mais en opposition, on développa des techniques de plus en plus spectaculaires et l'autorité des maîtres d'écoles décrût suite à la multiplication des écoles et des techniques. L'ensemble était assez mal vu.
NAGANUMA SHINÔZAEMON KUNISATO (1688-1767) de l'école Jihishin kage-ryû alla à l'encontre de cette déchéance et créa une nouvelle voie en inventant l'entraînement avec casque, protections (gants, armure souple) et SHINAI (sabre en bambou) pour apprendre à se battre sans blesser l'adversaire. Cela eut beaucoup de succès.


Shinai

Avec le développement des écoles, les samouraïs de basse condition (provinces) avaient la possibilité de s'élever tout comme les paysans car ils recevaient des diplômes prouvant leur compétence.
1855: le shogunat profita de cette vague pour créer un centre d'instruction militaire sous le contrôle de maîtres reconnus.
1865: on standardisa l'équipement (sabre = 1,15m), protections...
Les combats devinrent populaires et des compétitions étaient organisées sur tout le pays. Tout ceci créa un formidable marché pour les forgerons, fabricants de sabres en bois et bambou, de protections en cuir...
Avec l'avènement de l'ère Meiji et les réformes de l'empereur, les armes à feu prirent le dessus. Peu à peu se dessina l'avenir du Budô qui l'on connaît aujourd'hui: la pratique sportive enseignée dès l'école aux enfants, avec l'esprit de compétition pour toute motivation. Cela apprend aux enfants les racines du Japon mais aussi l'esprit essentiel: un esprit sain dans un corps sain ou le secret de la réussite par la maîtrise de soi.


Cour de tir à l'arc au lycée.


Sources: exposition l'art du Budô, Maison de la Culture du Japon à Paris



 
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