Shinsengumi

Shinsengumi
par ana









  
 
 







 
 






Le Shinsengumi était la police spéciale créée par le shogunat des Tokugawa lors du Bakumatsu, le rempart armé seul capable de faire face aux patriotes et à sa faction des Ishin Shishi.
Le nom de Shinsegumi est encore légendaire pour les japonais et les fans de manga car ils sont des héros, des combattants, associés au pouvoir et à une terrible efficacité de guerriers soumis à un code et à des lois parmi les plus durs de l'Histoire.
A son apogée, le Shinsengumi se composait de 10 groupes avec à leur tête des capitaines eux aussi entrés dans la légende tels que Shôji Okita, Isami Kondo, Hajime Saito, Toshizo Hijitaka. On les surnommait aussi les loups de Mibu, du nom de leur fief. Ils arboraient un kimono bleu frappé du caractère MAKOTO qui signifie fidélité/sincérité. Démantelé après la chute du Bakufu, les survivants se tournèrent vers d'autres carrières, toujours avec pour objectif de faire régner l'ordre sur le pays.

Avec l'arrivée en 1853 du commodore Perry et de ses bâteaux de guerre, le Japon fut en proie à la menace latente d'une confrontation armée dont il n'était pas sûr d'être vainqueur, compte tenu de la différence de modernité des équipements et de son effectif. Face à cela naquit un large mouvement patriotique, le Sonno-Joi, révérant l'empereur comme la seule autorité salvatrice au regard de l'envahisseur. Portés par cette vague d'union nationale, nombre de samouraïs abandonnèrent leur domaine, au risque d'être condamné à mort pour trahison envers leur seigneur (daimyo), et rejoignirent le mouvement révolutionnaire. Ces samouraïs sans maître (ronins) se réunirent à Kyoto, alors capitale du pays, mais causèrent plus de troubles que de bienfaits tant ils étaient pressés par la nécessité d'agir mais livrés à eux-mêmes sans concertation ou organisation. Le Bakufu (shogunat Tokugawa), conscient du danger que représentait une telle masse d'opposants, trouva opportun d'employer nombre d'entre eux, leur assurant qu'ils participeraient au maintien de l'ordre pour le bien du pays. Certains s'engagèrent donc sous les ordres du Bakufu. La rumeur enfla que l'examen d'entrée se résumait à une épreuve d'escrime.
C'est alors qu'apparurent les talents grandioses venus de tout le pays mais surtout de la province de Tama près d'Edo. Tous appartenaient au même dojo et la même école de sabre dont le maître était Isami Kondo. Parmi eux se trouvaient Toshiro Hijikata et Shôji Okita, des amis de longue date qui suivirent Kondo à Kyoto.
Au début, tous étaient des membres comme les autres et les querelles éclataient souvent avec un autre groupe mené par Serizawa, un officier, jusque dans le village de Mibu où ils furent logés. Pendant un temps, ces groupes trouvèrent l'entente face à la trahison du responsable général, Kiyokawa Hachiro, séduit par le Sonno-Joi. Sous la houlette d'un gradé de la police de Kyoto et daimyo d'Aizu, Matsudaira, ils éliminèrent Kiyokawa et devinrent un groupe uni, le Mibumura Roshi Gumi. C'était un groupe très pauvre qui n'avait pas de quoi acheter du riz en dehors des grands conflits car pas de subvention officielle, il faisait du porte à porte pour quemander de l'argent et des denrées, faisait pousser ses propres légumes, et s'était endetté pour l'achat de ses uniformes devenus si célèbres. Après la trahison, il ne restait plus que 13 ronins qui recutèrent aux alentours de Kyoto et Osaka pour atteindre un effectif de 70 membres.


Groupe commémoratif de 1976 devant le temple du village de Mibu.

Le nom de Shinsengumi ne fut officiel qu'à la suite de leur première intervention aux ordres de Matsudaira en août 1863. Ce dernier avait eu connaissance d'un plan des Ishin Shishi de Chôshû visant à envahir le palais pour enlever l'empereur et marcher ensuite sur les armées du Bakufu pour établir leur propre restauration impériale (plan reprit pour l'incident d'Ikedaya). Matsudaira nomma alors le Mibumura Roshi Gumi gardien des portes du palais et lui donna son nom de Shinsengumi. Pour la première fois, les patriotes de Chôshû et le Shinsengumi s'affrontèrent et ce dernier l'emporta.

Les membres du Shinsengumi avaient tous des moeurs douteuses et les confilts internes sabotèrent peu à peu leur union.
Serizawa était toujours dévoré d'ambition personnelle et fomenta vite ses propres complots. Ils fut exécuté avec ses fidèles par Kondo, Okita et Hijikata dans son repaire. On accusa des bandits de les avoir tué dans leur sommeil pour garder l'esprit unitaire du Shinsengumi et ils eurent droit à des funérailles officielles. Par la suite, Kondo et Hijitaka recrutèrent les nouveaux membres avec plus de sévérité et de méfiance. Ce qui provoqua une lourde ambiance de suspicion dans les rues de Kyoto car si on était un samouraï mais qu'on n'avait pas même tenté d'entrer dans le Shinsengumi, on ne pouvait être qu'un patriote...


Illustration "loup de Mibu"


Le règlement inhumain qui fut à l'origine de nombre de conflits, décès, désertions et trahisons se résumait en cinq préceptes:
Il est interdit de s'écarter de la voie propre à l'humain.
Il est interdit de quitter le Shinsengumi.
Il est interdit de collecter de l'argent en dehors du cadre du Shinsengumi.
Il est interdit de se mêler des litiges ne concernant pas le Shinsengumi.
Il est interdit de se battre pour son propre compte.
Pour chacune des ces interdictions la sentence était la mort.
Autre exemple : "si le leader d'une unité est blessé à mort pendant un combat, ses hommes devront rester et se battre à mort." / "si un membre du Shinsengumi est blessé et laisse s'enfuir son adversaire, il devra se faire seppuku (suicide par lame de son sabre)".

En première ligne durant la guerre de Boshin, le Shinsengumi perdit peu à peu les membres qui lui restaient. Parmi ses grands noms, seul Hajime Saito survécut pour voir la restauration Meiji à son apogée. Le très charismatique Hijikata s'était quant à lui retiré à Hokkaido où il avait été nommé ministre de l'armée du pays d'Ezo contre la volonté de l'empereur Meiji qui lança une offensive. Après plusieurs victoires, Hijikata mourut d'une balle dans la poitrine, signant la fin du Shinsengumi.

Sources: Historia magazine; Que sais-je "le Japon"; Wikipedia; riverside-camarilla.org; Travels webshots.




 
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