Bakumatsu

Bakumatsu
par ana









  
 
 







 
 


LE BAKUMATSU.




Puisque nombreux sont les fans et fans potentiels de Kenshin le Vagabond et Peacemaker/Peacemaker Kurogané, je vous fais un petit topic sur le contexte historique du BAKUMATSU. J'y ajouterais des petites infos sur les principaux intervenants dans un autre topic plus tard, sinon ce sera super long et décourageant...^^ (déjà que ça risque de l'être ici, pour lire les grandes lignes suivez les dates!)




Le BAKUMATSU (1853-1867) est donc la période de troubles qui vit la fin du pouvoir shogunal des Tokugawa (BAKUFU) mais aussi de la politique isolationiste du Japon, la modernisation du système féodal par la naissance d'un gouvernement basé sur un retour des pleins pouvoirs à l'empereur. On nomma cela la Restauration Meiji ou le passage de l'ère Edo à l'ère Meiji.
Depuis plus de 200 ans grâce à leur victoire lors de la bataille de Sekigahara, les Tokugawa, véritable dynastie, étaient en charge du Shogunat. Cette institution était une sorte de ministère gérant toutes les affaires du pays, relégant le rôle de l'empereur à celui d'une simple image.
La bataille de Sekigahara (autour de 1600) avait opposé deux clans seigneuriaux (daimyo) pour l'obtention du titre de shogun. Après leur défaite, sous l'écrasante politique des Tokugawa, les autres daimyos furent réduits à moins que rien, simples seigneurs de province.
Au cours du Bakumatsu, tous y virent l'occasion unique de prendre leur revanche.

Les principales factions idéologiques et politiques de cette période étaient d'une part les pro-impérialistes, ISHIN SHISHI, et nationalistes patriotes opposés au forces shogunales comprenant une unité d'élite bien connue sous le nom de SHINSENGUMI. Ces deux groupes furent les plus forts mais beaucoup d'autres petites factions se créèrent pour tenter de s'emparer du pouvoir.
A cela s'ajoutaient deux autres courants très dissidents:
_ le mécontentement croissant des daimyos (seigneurs exilés).
_ le sentiment anti-occidental né avec l'arrivée des bateaux du commodore Perry et l'inégalité des traités commerciaux signés par les Tokugawa avec les pays occidentaux, faisant de l'empereur le sauveur qui chasserait l'ennemi envahisseur et sa main-mise occidentale.
Le shogunat tomba définitivement au cours de la guerre de Boshin, à la bataille de Toba-Fushimi.

Les bâteaux de Perry avec quatre escadrons de vaisseaux de guerre entrèrent dans la baie d'Edo en juillet 1853, plongeant le Bakufu dans la tourmente car ils entamèrent des négociations commerciales avec les américains. Le shogunat tenta d'abord de concilier ses attentes (compromis), celles de l'empereur (les chasser) et celles des daimyos (guerre), sans succès. Finalement, le shogunat signa un traité avec Perry (1854: convention de Kanagawa) acceptant une ouverture du pays au commerce étranger, tout en faisant des préparatifs militaires préventifs.

Mars 1854: la convention signée ouvre les ports japonais de Nagasaki, Shimoda et Hakodate aux bateaux américains seulement pour leur approvisionnement et l'apport de relations diplomatiques.
Mais cet accord donna naissance à un mécontentement qui ne cesserait de croître, affaiblissant l'autorité du Bakufu (shogunat).

1854-1856: réforme Ansei. Le bakufu tenta de renforcer ses défenses par la comande de bateaux de guerre à la Hollande, l'ouverture d'un centre d'entraînement naval à Nagasaki et d'une école militaire fondée sur le modèle occidental à Edo.
Pour autant l'opposition au Bakufu grandit, tout comme la faction dissidente qui combinait loyauté à l'empereur et sentiment anti-étrangers.

1858: un nouveau traité d'amitié proposa un renforcement du commerce avec les Etats-Unis qui pointaient habilement du doigt la guerre menée par la France et la Grande-Bretagne contre la Chine (guerre anti-opium) pour effrayer le Bakufu et se présenter comme le pare-feu idéal. A cela s'ajoutèrent des avantages pour les américains : commerce libre, liens dipômatiques renforcés avec arrivée masse de ressortissants américains sur le sol japonais, l'absence d'autorité des tribunaux japonais sur ces expatriés mais le "privilège" du Japon d'acheter bâteaux et armements américains...
Ces conditions devant ensuite être appliquées aux autres pays étrangers (Pays Bas, Russie, France et Grande-Bretagne quand même...), cela prit des allures d'invasion pour le peuple japonais. Et de catastrophe. Car cette ouverture financière et commerciale entraîna instabilité économique, faillites, chômage, inflation de la monnaie. Des vagues de famines poussèrent encore le prix des denrées et pour finir, les étrangers amenèrent une épidémie de choléra!

1860: les révoltes paysannes, les violences urbaines se multiplièrent et le Bakufu tenta différentes opérations pour redorer son image et celle des occidentaux. Sans succès.
La violence grandit contre les étrangers et ceux qui commerçaient avec eux, les assassinats commencèrent: un traducteur hollandais se fit tuer, l'attaque de la délégation britannique d'Edo fit deux morts... Un étranger mourrait chaque mois.

1862: l'incident de Namamugi dit affaire Richardson du nom du commandant anglais qui se fit assassiné, obligea les nations étrangères à prendre des mesures violentes pour protéger ses ressortissants et garantir l'application des traités commerciaux.

Mai 1863: l'ambassade américaine d'Edo fut incendiée.
L'opposition armée à l'Occident devint générale car l'empereur lui-même sortit des siècles de silence de sa charge pour encourager ce mouvement de révolte "révérez l'empereur, chassez les Barbares".
Le clan CHÔSHÛ et le clan SATSUMA (du nom de leur province) entrèrent en scène. Ils furent les premiers à suivre les ordres de l'empereur, défiant ouvertement l'autorité shongunale. Mais sous la pression de l'empereur, le shogunat finit par mettre officiellement fin à ses relations avec l'étranger en juin 1863. Bien entendu, les occidentaux interpretèrent cela comme une déclaration de guerre. Mais l'Europe ne vit pas son intérêt dans un conflit armé qui occupait essentiellement le Japon et les Etats-Unis eux-mêmes bientôt submergés par leur propre guerre de Sécession.
Les deux clans anti-bakufu, Chôshû et Satsuma, revendiquèrent leurs attaques contre les modèles militaires étrangers : bombardement des navires français dans le port de Shimonoseki et l'affaire Richardson.
Face à cette menace, le Bakufu demanda le soutien des occidentaux. Les américains refusèrent mais l'Europe accepta cette fois-ci. Les représailles ne se firent pas attendre. Les français attaquèrent le port de Shimonoseki tombé aux mains de Chôshû et les anglais le fief de Satsuma, Kagoshima, en souvenir de Richardson. Notons que le chef du clan Satsuma fut malin, il usa de diplômatie et s'en fit des alliés, obtenant des anglais des navires de guerre pour son clan. Ensemble, anglais et clan Satsuma, ils allaient défaire le shogunat pendant la guerre de Boshin. La position de Satsuma était tendancieuse vis à vis des étrangers, visiblement son ambition ne concernait plus l'empereur mais lui-même.

Septembre 1864: le Bakufu était incapable de payer le coût de leur interventions aux nations étrangères et accepta un nouveau traité commercial pour garder des navires de guerre dans les eaux japonaises, traité auquel l'empereur s'opposa fermement. Face aux échecs du conflit direct avec les forces étrangères, le peuple japonais se tourna vers d'autres moyens: tandis que le Bakufu confortait ses efforts de modernisation avec l'appui étranger, les daimyos de tous bords, et surtout le clan Chôshû, intensifièrent leur révolte pour rétablir un gouvernement plus légitime sous la tutelle de l'empereur. C'est là que la vague d'assassinats s'écrasa sur le pays et ses grandes villes.
Par la suite, le Bakufu tenta toutes les mesures possibles pour restaurer son influence alors que son désir de modernisation pro-étrangère en faisait au contraire une cible.
Les extrémistes vénérant l'empereur comme symbole d'unité nationale canalisèrent la violence contre les étrangers et le Bakufu.

1866: les clans Chôshû et Satsuma vainquirent l'armée du Bakufu.
1867: alors que le jeune empereur Meiji accédait au trône, dans un dernier sursaut, le Bakufu tenta de rentrer dans ses bonnes grâces en réclamant la restauration de la place du shogun auprès de l'empereur mais sous sa tutelle impériale, une manière détournée de souligner que les puissants daimyos Chôshû et Satsuma voulaient la place... Sans succès encore une fois. Les forces anti-shogunales semèrent la panique dans les rues de Edo et de Kyoto grâce à des troupes de Ronins (anciens samurais devenus mercenaires). Sous la pression des deux clans daimyos, l'empereur retira au shogunat ses forces militaires et son autorité fin 1867. Retiré à Osaka, le bakufu organisa une dernière opération connue comme la guerre de Boshin. La confrontation militaire opposa les Tokugawa aux Sastuma et à leurs alliés Chôshû, Tisa, et secrètement les anglais, à Fushimi et Toda.
1869: La bataille tourna en sa défaveur et le shogun s'enfut, mettant lui-même fin à son pouvoir et à celui du shogunat, organisation gouvernementale qui avait régné sur le pays pendant 250 ans.


Sources : Wikipédia, Google images






 
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