Crying freeman

Crying freeman
par ana

Titre Original :
Realisateur :
Producteur :
Distributeur :
Acteurs :
Genre :
Année de sortie :
Origine :

  
  

idem 
Christophe Gans 
Samuel Hadida, Brian Yuzna 
August entertainment
Mark Dacascos, Julie Condra, Tchéky Karyo, Rae Dawn Chong, Masaya Kato ; Yoko Shimada, Makoto Iwamatsu… 
thriller, action, romance, arts martiaux 
1996 
France, Canada (langue : anglais) 

 
 





Scénario : Christophe Gans, Thierry Cazals d’après le manga de Kazuo Koike et Ryôichi Ikegami
Distribution : Studio August entertainment, David Films, Tohokushinsha film, Toei company
Durée : 102 min
Sortie France : 24 avril 1996




Synopsis.





Emu O’Hara est une jeune femme très seule. Orpheline depuis l’assassinat de ses parents alors qu’elle était enfant, elle vit en héritière fortunée mais triste.


Emu O'Hara


Sa seule passion est la peinture. Pour trouver l’inspiration, elle voyage et expose ses œuvres. Pour autant, ce n’est pas une célébrité et elle s’en moque bien. Un jour, alors qu’elle a planté son chevalet dans un coin isolé du relief de San Francisco, elle est témoin d’une poursuite au terme de laquelle un élégant jeune homme tue de sang froid un homme à terre. De sang froid ? Pas tant que ça : une larme s’échappe de ses yeux.


Yô est le Freeman


Alors qu’ils se dévisagent, Emu se sent hypnotisée par cette apparition pourtant dangereuse. Il lui apprend son nom, Yô, et lui tend la main. Emu ne répond rien mais le contact de cette main la transforme inexplicablement. A peine un regard plus tard, Yô disparaît comme il est venu.

Les semaines passent et Emu a été entendue par la police mais elle a gardé pour elle le visage de Yô. Alors qu’elle est accompagnée en ville par le détective Forge, une explosion et des coups de feu retentissent non loin. Soudain, face à elle, un homme masqué se faufile en courant au travers de la foule.





Emu n’a pas besoin de voir sous le masque, elle reconnaît Yô. L’expression de son visage n’échappe pas à Forge qui insiste sur le fait que si elle refuse de leur parler de ce meurtrier, il viendra la tuer puisqu’elle seule peut l’identifier et ils ne pourront pas la protéger. Mais Emu s’en fiche. Non seulement elle ressent de l’attirance et de l’amour pour la première fois depuis la mort brutale de ses parents mais surtout, elle porte en elle un sentiment de culpabilité qui lui fait souhaiter la mort. La vérité est qu’elle refuse d’être celle qui dénoncera Yô, même s’il est l’instrument d’une puissante triade chinoise qui a décidé de mettre la Californie à feu et à sang pour éliminer ses concurrents. Le soir même, Emu rentre seule chez elle, sachant que Yô va venir la trouver pour la tuer. Mais mourir ainsi lui est égal. Quand il apparaît dans la maison, elle est résignée, elle l’attendait. Yô reste intrigué, ce qu’il ressent pour elle a grandi depuis leur première rencontre. Il renonce à la faire taire. Mais cet amour si fort soit-il pourra t-il s’opposer à la guerre des gangs ? Car Yô est le Freeman, le tueur instrumentalisé de la Triade, le chef des 108 dragons. Autrefois simple artiste, il fut enlevé, torturé et dressé par hypnose à tuer. Sa malédiction reste les larmes qu’il verse à chaque fois qu’il reprend conscience après avoir tué. Et aucun Freeman n’a jamais quitté la Triade vivant…







Bande annonce toute en musique mais le son n'est pas terrible..


Bande annonce internationale:



Quelques extraits :



Avis.



A l’origine, « Crying Freeman » est un manga de Ryôichi Ikegami (scénario) et Kazuo Koike (dessin) qui compte neuf tomes et a été récemment réédité en version française par les éditions Kabuto après un échec chez Glénat.





Christophe Gans est un passionné de manga et de culture nippone et il rêvait d’adapter cette histoire qu’il avait lue en version originale. Grâce à la confiance de Samuel Hadida, il a pu réalisé ce film dont il a écrit le scénario en respectant l’œuvre originale mais en choisissant de se concentrer sur l’histoire d’amour du Freeman.

Ainsi, le passage qui présente en flash back la manière dont Yô est devenu tueur de manière est condensé mais puissant.

Le film est très esthétique : décors, mouvements, look des personnages, rien n’est laissé au hasard et souvent aidé d’effets de ralenti voir de pause sur une expression, un geste. Il met en valeur les arts martiaux dont usent les protagonistes en complément des armes à feu, privilégie l’image aux dialogues et favorise très souvent le point de vue de l’héroïne, Emu. Le tatouage de dragon qui recouvre le torse du Freeman est le premier élément qui illustre le film puisqu’il est partie intégrante du générique de début et s’anime peu à peu telle la chaîne qui entrave le Freeman dans une mission qu’on lui impose.



Christophe Gans tenait à ce que les acteurs ressemblent physiquement aux personnages du manga. Ainsi, il a été très rapidement séduit par Julie Condra alors inconnue ou presque du cinéma. Quand elle s’est présentée, ses cheveux blonds teints en brun, elle était l’exacte réplique de la version graphique d’Emu. Cette ressemblance frappante n’a eu d’égale que la beauté irréelle de Mark Dacascos, très proche de l’idée que Gans se faisait du personnage de Yô : un visage trop beau pour être celui d’un tueur. Mark Dacascos était déjà champion d’arts martiaux (8 disciplines en tout), formé à l’école paternelle, ce qui arrangeait bien la production du film en plus d’une première expérience d’acteur. Le couple vedette est particulièrement assorti mais les rôles secondaires ne sont pas en reste.




Gans a recruté le talentueux Tchéky Karyo pour camper un flic qui joue sur plusieurs tableaux et apparaît comme corrompu tant il est rapidement à l’aise dans le camp des truands, la troublante Yoko Shimada parfaite en femme de Yakuza implacable et Masaya Kato pour être le coéquipier mais surtout le geôlier du Freeman.



Tchéky Karyo toujours parfait...




Yoko Shimada sait user de ses charmes comme de son sabre mais elle ne pourra vaincre le Freeman



Masaya Kato, toujours élégant et froid, idéal dans son rôle, ici à l'avant côté passager et sous la menace du Freeman.

Chaque comédien a ainsi une place définie et indispensable à l’équilibre du scénario qui dévoile les dessous de la guerre des gangs entre triades chinoises et Yakuza sur fond d’une histoire d’amour absolu. Il n’y a aucun jugement ou de discours sur le Bien ou le Mal, seulement deux êtres qui tentent d’échapper à un destin imposé. A ce titre, même le rôle du policier corrompu, Netah, demeure à la frontière entre les deux mondes, il n’est pas foncièrement mauvais car il se préoccupe du sort de ses équipiers mais il cherche à se faire une place de choix dans le système du grand banditisme.



« Crying Freeman » est un très beau film même si les scènes de combat, orchestrées et réglées au millimètre sans que cela ne trahisse un rythme qui se veut naturel et élégant, sont cruelles et sanglantes. La bataille finale réserve des surprises et n’est jamais surjouée ou exagérée, il n’y a jamais de sang pour le sang, chaque mission du Freeman, chaque mort est ancrée dans une conscience de l’histoire qui se joue.
Christophe Gans a prouvé avec "Crying Freeman" que le cinéma français avait bien des ressources cachées et que l'action même sous décor asiatique lui seyait comme un gant pour peu qu'il soit entre les mains de passionnés experts...



Que dire d’autre sinon que j’adore ce film !

Sources : bonus de la version DVD, Wikipédia, Youtube, Google images






 
Réagir sur le forum Revenir en haut