Kill Bill

Kill Bill
par ana

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Année de sortie :
Origine :

  
  

Kill Bill volume 1 & 2 
Quentin Tarantino 
Lawrence Bender 
TFM
Uma Thurman, David Carradine, Lucy Liu, Daryl Hannah, Vivica A. Fox, Michaël Madsen, Sonny Chiba, Gordon Liu, Julie Dreyfus, Chiaki Kuriyama… 
action, thriller, combats 
2003/2004 
USA 

 
 







Scénario : Uma Thurman, Quentin Tarantino
Musique : RZA, les 5, 6, 7 & 8
Distribution : Miramax (USA), TFM (France)
Durée : 111 min volume 1 ; 136 min volume 2
Sorties France : 26/11/2003 et 17/05/2004





Résumé.





En plein désert texan, une petite chapelle de bois est le théâtre d’un assassinat sanglant. Tous les acteurs d’une cérémonie de mariage sont tués par des gens que la mariée connaît bien. Avant de prendre une balle dans la tête, elle prononce un nom : Bill.





Lorsque le shérif arrive sur le lieu du carnage, il est étonné de voir le corps roué de coups de cette mariée qui plus est enceinte ! Alors qu’il se penche sur elle, une autre surprise lui saute à la figure : elle est encore en vie !




4 ans plus tard, la mariée s’éveille d’un long coma. Horrifiée, elle doit se rendre à l’évidence : si elle a survécu, ce ne fut pas le cas de son bébé à naître. Son corps comme son cœur ne réclament qu’une chose, la vengeance. Et quelle vengeance ! Car la mariée fut la victime d’un règlement de compte pour avoir déserté le groupe d’assassins professionnels auquel elle appartenait et dont Bill est le chef. Recouvrant très vite ses réflexes de tueuse à gage, la mariée s’en va tuer ceux qui lui ont volé quatre années de sa vie et un enfant chéri. Bill sera le dernier sur sa liste…

















Avis.





Difficile exercice que de parler de ce film sans commettre d’impair. Car le résumé ne peut exploiter pleinement la manière dont le montage du film projette dès le départ le spectateur dans une toile scénaristique propre à Tarantino qui sert admirablement le suspense de « Kill Bill ». Le découpage en deux films se faisant suite garde entière l’intégrité du scénario et sert la mise en valeur de chaque personnage. Autant les moments forts d’affrontements, d’action propre, sont des tourbillons pleins de virtuosité sans découpe, de la même manière, les instants de pause sont là pour amener une histoire dans toute sa complexité, surfant sur la mise en place progressive de chaque personnage, de son histoire, des raisons qui font qu’elle ou il doit faire face à ses fautes passées envers l’héroïne.








Et quelle héroïne ! Chaque décennie a son héroïne de cinéma, belle, forte, sexy, qui fait fantasmer les hommes et séduit les femmes qui, au lieu de la jalouser, souhaiteraient lui ressembler. Uma Thurman a marqué de son empreinte « Kill Bill » non seulement au travers de sa participation au scénario, né dès sa rencontre avec Tarantino pour le tournage de « Pulp Fiction », mais a donné corps à un personnage complexe et physiquement capable de prouesses. On pense souvent que les rôles physiques sont dévolus aux acteurs masculins et que les personnages d’assassins sans peur et sans reproche ne collent pas à la nature féminine. Et bien « Kill Bill » a créé la tueuse sans compromis, « sans pitié, sans compassion, sans indulgence, pas sans intelligence ». Poings, couteau, sabre, l’héroïne dont le nom n’est révélé qu’en toute fin du second film, n’oublie à aucun moment ce qui la pousse en avant, sa rage et aucun mot, aucun geste ne sauraient atteindre son cœur de glace. Elle s’acharne quelle que soit la force de ses adversaires, se déchaîne et n’épargne personne.








Enfin, « Kill Bill » est tout entier un hommage au septième art que Tarantino aime. Blindé de références voulues, choisies et parfois très amusantes, on sent que le réalisateur au style déjà très revendiqué comme unique en son genre, bien qu’inspiré des films qui ont marqué sa jeunesse, son éducation cinématographique et son âme de réalisateur, a pris son pied !










Hommage aux films et série de samouraï et de yakuzas de son enfance (scènes de combats, usage du sabre comme arme ultime de l’héroïne, présence au casting de Sonny Chiba, un grand nom des séries nippones sur les samouraïs), hommage au western spaghetti de Sergio Leone,






hommage aux films de Kung Fu (ne serait-ce que par la présence de David Carradine dans un casting déjà prestigieux),




hommage au cinéma français de Truffaut et sa « Mariée était en noir », hommage au manga et à l’animation japonaise (passage en flash-back racontant le passé d’une des cibles à abattre réalisa en animation),





hommage même aux films d’horreur des années 80 (une femme un rien zombie qui sort d’un cimetière en pleine nuit laissant une traînée de poussière derrière elle…)…




Tout ceci pourrait être un trop plein de clichés mais la magie Tarantino opère à merveille, offrant une fluidité parfaite et un spectacle qui sort de l’ordinaire pour une thématique de départ qui semblerait presque banale. Dans la même veine, le passage alternant couleur et noir et blanc pour traduire certains flash-backs mais surtout pour éviter la censure des scènes les plus sanglantes est une trouvaille qui date mais habilement utilisée dans ce film.

Dois-je ajouter que la bande originale est en adéquation avec l'ensemble des images ? Tarantino a l'art de choisir ses musiques et le coup de maître est certainement dans la présence inédite du groupe japonais des 5, 6, 7 & 8 qui passent même en live dans le premier film.

Si on regarde en arrière, tous les films de Tarantino ont pour point de départ des sujets mille fois exploités par le passé mais ses acteurs, ses histoires, ses personnages et sa réalisation en elle-même sont les secrets d’une recette qui en fait des versions uniques.




Personnellement, je suis admirative de la manière dont il revendique tout sans se cacher derrière une façade de génie qui aurait tout inventé. Ce qu’il sait faire le mieux c’est ré-exploiter son héritage avec respect, imagination et inventivité. « Kill Bill » est selon moi le film qui démontre le mieux l’art de Tarantino.

Sources : édition double DVD et les bonus, Wikipédia, Google image, Youtube




 
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