127 heures

127 heures
par ana

Titre Original :
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Année de sortie :
Origine :

  
  

127 hours 
Danny Boyle 
Danny Boyle, Christian Colson, John Smithson 
Fox Searchlight
James Franco, Clémence Poésy, Kate Mara 
aventure, biographie, suspense 
février 2011 
USA 

 
 




Scénario : Danny Boyle, Simon Beaufroy, d’après l’autobiographie de Aron Ralston
Musique : A. R. Rahman
Sociétés production : Pathé, Could Eight films, Everest entertainment
Distribution : Fox Searchlight pictures, Pathé distribution
Durée : 94 min



Résumé.





Avril 2003, un vendredi soir. Aron Ralston, alpinisme confirmé de 27 ans, part pour un énième week-end dédié à explorer les endroits escarpés et déserts de l’Amérique. Cette fois-ci, il prend sa voiture et file dans le désert de l’Utah, pas très loin de chez lui, pour parcourir le Blue John Canyon, espace vierge assez réputé des randonneurs et autres amateurs de sport et de sensations fortes. Rendu au départ de l’une des pistes officielles, il se gare et termine la nuit dans sn véhicule. Dès le lever du soleil, il enfourche son vélo pour rallier les canyons et met en route sa caméra qu’il accroche sur le guidon pour filmer ses acrobaties. 11 kilomètres plus loin, les gorges désertes ne s’offrant qu’aux piétons, il cadenasse son vélo et avance, savourant la beauté de la nature.





Il tombe sur deux randonneuses égarées qu’il guide un moment, leur montrant même les secrets bien cachés du canyon comme une poche de source chaude. Ils se quittent en début d’après midi, Aron préférant la solitude pour profiter de son évasion.





Alors qu’il choisit d’empreinter une crevasse étroite, il commence à descendre, sans être assuré d’une corde, le long de l’une des parois et met la main sur un rocher instable.





Un éboulement s’ensuit. Aron lève les bras par réflexe. Une fois au sol, une douleur sourde l’irradie. Sa main gauche a laissé une trainée de sang sur la roche et se retrouve coincée, poignet et moitié de son avant-bras compris sous le rocher.





Le premier choc passé, Aron tente de se dégager, de pousser l’intrus, d’appeler au secours, rien n’y fait.





Ce samedi après-midi voit le début d’un calvaire qui va durer jusqu’au mercredi suivant. Aron a peu d’équipement, peu d’eau et de nourriture. Malgré un inventaire méticuleux, un rationnement d’urgence, et des efforts d’ingéniosité, il n’arrive pas à se dégager. Pire, il n’a prévenu personne de ses projets…





BANDE ANNONCE EN VO


Avis.



Beaucoup de bruits autour de ce film qui ne me tentait pas du tout lors de sa sortie… J'aime moyennement le cinéma voyeuriste... Mais la curiosité aidant, je suis tout de même allée le voir parce que, bon, il faut reconnaître qu’une histoire vraie et aussi révélatrice de ce que peut faire une personne acculée, c’est une force d’attraction !

Je suis sortie de la salle un rien hébétée, admirative du courage et de la volonté stupéfiante dont a fait preuve Aron Ralston car entre avoir une folle idée et la mettre en oeuvre, il y a un monde, surtout quand on doit choisir entre la vie et la mort et que choisir la vie signifie amputer soi-même un de ses membres.

La mise en scène de Danny Boyle étant ce qu’elle est en général, je craignais que les délires hallucinatoires conséquents au manque d'eau, de vivres et aux alertes d'accidents cardiaques, décris après coup par Aron Ralston dans son récit de cette épreuve, soient délirants, mais non. Beaucoup de sobriété dans les plans, le montage, tant et si bien que l’on ne peut y voir que les pensées et les visions d’une personne comme une autre prise au piège de la sorte. La déshydratation, le manque de nourriture et la circulation malaisée qu’a subit Aron Ralston sont retranscrites au travers du scénario comme du jeu exceptionnel de James Franco.

Les premières images, contraste entre la rumeur urbaine gavée de monde et les étendues désertiques de l’Utah, explorent le désir de tout aventurier mais souligne aussi l’horreur de la situation future du protagoniste. Car on passe de plans rapprochés imitant les moments au cours desquels Aron Ralston s’est filmé tantôt pour se remonter le moral tantôt pour dire adieu à sa famille, à de larges prises de vue sur l’endroit qui le tenait captif et on ne peut que sourciller : quelle qu’ait pu être la force de ses cris, personne n’aurait pu les entendre, même à quelques centaines de mètres de là, enfoncé dans un goulot de roche comme il était. Les délires sont traités en flash-back ou en totale rêverie. Il s’imagine des litres et des litres de boissons fraîches, de pluie, comme il revoit les moments de bonheurs de sa vie et les évènements manqués qui lui apparaissent tels une justification de ce qui lui arrive. Face à la caméra, Aron Ralston / James Franco affirme même haïr ce rocher alors qu’il savoure le moindre rayon de soleil qui vient réchauffer son corps endolori de tout (les journées à 38 degrés laissent la place à des nuits à 6 degrés), il reconnaît sa nature égoïste et fantasme sur le fait que ce rocher était là à l’attendre depuis toujours pour le punir.

Bien évidemment, on connaît déjà la fin, tant de médias ont présentés le film… On attend, on anticipe, on frémit de voir quand il va prendre la décision et surtout la mettre en œuvre.





A ce jeu, James Franco remporte une palme. Pas un moment je ne me suis ennuyée de ne voir qu’un seul comédien dans ce huis clos de lutte avec la force de la nature. Toutes les émotions passent sur ce visage qui se défait à mesure que les jours sont censés de suivre. Il peut être tristement comique mais aussi diablement sincère dans la panique, la désespérance, les regrets. Beaucoup de finesse, du talent tout simplement.

Attention : la suite de l'avis dévoile plus l'histoire...

On comprend rapidement qu’Aron Ralston a pensé dès le dimanche à s’amputer pour se libérer. Mais la médiocrité du seul canif qu’il avait emporté sans attention, coupant peu ou à peine, l’a fait reculer pour tenter autre chose avec le reste de son équipement. Il s’est avéré après coup que le rocher en question pesait près de 500 kg…

La scène d’amputation dure environ 5 min mais encore une fois est d’une justesse presque documentaire. Le pire pour moi a été lorsqu’il se résout à se casser les os du bras à la seule force de ses muscles, aidés du maudit roc. Le reste, même une fois la lame aiguisée sur la paroi, ne s’attarde pas en gros plans autres que le visage de James Franco qui joue admirablement l’épreuve. Un effet de sifflement en sourdine pour le pire passage aux dires de Aron Ralston : sectionner les tendons. Même abîmés par une mauvaise irrigation sanguine, on devine que l’opération, augmentée de la lutte pour garder conscience dans son état, fut un calvaire sensoriel.

On tremble pour Aron Ralston jusqu’au bout, marchant hagard dans le désert pour trouver du secours ou au moins sa voiture… Une descente en rappel puis 11 km en pissant le sang dans un bandage de fortune. Lorsqu’il croise des randonneurs, à la limite de la rupture, on respire enfin.



Aron Ralston sur les lieux de l'épreuve de sa vie...



Bonus agréable : les dernières images avant le générique nous montrent Aron Ralston avec sa femme et son bébé né en 2010 ainsi que ses exploits en alpinisme d’hiver, crochet à la place de sa main gauche.



Une grande leçon d’humilité pour cet homme courageux. Humilité au regarde de la Nature, de lui-même et de la vie. Une leçon qu’il a offert à tous avec son livre et maintenant grâce à Danny Boyle et James Franco.

Un film à voir, absolument, ne serait-ce qu’une fois et en VO s'il vous plait.


 
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