Ascension

Ascension
par Ana et Zo15

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Editeur :
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Nombre de volume en France :
Nombre de volume au Japon :
Version animée :

  
  

Kôkoh ni hito 
Sakamoto Shin’ichi, Yoshio Nabeta
aventure 
seinen 
2010 
Delcourt / Akata 
Ginkgo

17 (série terminée) 
non 

 
 




Plus : histoire tirée du roman de Jiro Nitta, « L’homme impassible »



Résumé.



Buntaro Mori, 18 ans, fait son entrée dans un nouvel établissement après les vacances d’été. Séduisant mais sauvage, il est presque muet et se fiche des cours, ce qui attise la curiosité des autres lycéens et particulièrement de Miyamoto, un fana d’escalade. En l’absence de réponse à ses petites provocations, Miyamoto taquine plus encore Mori et lui lance un défi : s’il escalade le bâtiment scolaire, il lui fichera la paix. Contre toute attente, Mori commence à grimper le long d’une gouttière !





L’aventure se termine heureusement sans heurt mais les deux lycéens se font sévèrement réprimander, de même que le professeur en charge du club d’escalade, un ancien alpiniste record, Ônishi. La crise passée, Mori part de son côté mais Ônishi a été très impressionné par la résistance et les réflexes du lycéen et l’invite à rejoindre le club. Réticent puisqu’il se moque de tout et de tout le monde, Mori se laisse doucement séduire par la grimpe.





Néanmoins, son caractère sauvage et son besoin viscéral de solitude ne s’accorde que difficilement à l’alpinisme. Pourtant, et malgré les épreuves, Mori ne renoncera pas à grimper seul, pas même pour atteindre les sommets les plus dangereux. Son rêve prend corps : atteindre le toit du monde en solitaire, par la seule force de son corps et de sa volonté.











Avis d'Ana.





Un coup de foudre !

Moi qui suit sceptique dès que l’on me parle de sport et plus encore de manga sur le sport, j’ai été stupéfaite d’abord par le trait exceptionnel de Sakamoto Shin’ichi.




Double page d'introduction...



Les décors sont traités avec un doigté remarquable, une intensité qui se retrouve dans l’expressivité des personnages qu’ils soient en plein effort ou en proie aux doutes, aux plaisirs, à la contemplation d’un paysage. Les caractéristiques physiques de la nature comme des athlètes grimpeurs, le détail des équipements, tout est là pour annoncer un plaisir de lire une œuvre graphique.



Buntaro Mori au top de sa forme...






Ajoutons à cela une histoire qui prend aux tripes tant elle excite l’imagination. Un gamin mal dans sa peau qui trouve une voie de sortie grâce au dépassement de soi, c’est affreusement commun mais placer un tel personnage face aux risques humains, à la fureur des éléments, à la psychologie d’autrui tout en accentuant encore son mal être par les conséquences de ces réalités est un choix intéressant qui emporte le lecteur dans une bourrasque. On voit évoluer Mori, physiquement mais on a l’impression qu’il s’enfonce dans sa peur de l’autre. Son refus de faire équipe avec qui que ce soit résulte d’un traumatisme antérieur au début de l’histoire mais rien de ce qu’il vit ensuite, y compris la naissance de sa passion pour la montagne, ne l’aide à revenir en arrière. A moins qu’il rencontre enfin les bonnes personnes…. Ce qui est une part de suspense à la fin du tome 4. On y voit la possibilité qu’il fasse partie d’une équipe mais si on revient en arrière, sur la double page d’introduction du tome 1, on sait qu’il restera seul pour atteindre son rêve.





Une seule chose qui me froisse un peu, c’est la place qu’ont les personnages féminins. Soit elles sont un obstacle psychologique pour le personnage principal, qui doit lutter entre son désir pour elles et son désir d'accomplir son rêve ; soit elles disparaissent, incapables de faire le poids face à l’attraction de la montagne. Les femmes seraient donc un frein pour les hommes avides d’évasion ? J’aime à croire que ce point de vue ne résume qu’une part de la sauvagerie qui habite Mori.



En bref, « Ascension » est un manga de grande qualité, qui contient tout ce qu’il faut pour une bonne histoire, et que Delcourt/Akata sert avec une édition attrayante : largeur plus importante que le format standard, glossaire technique en fin de chaque tome, interviews de grands alpinistes japonais. De quoi expliquer que les inscriptions en club d’alpinisme et d’escalade aient augmenté de 35% en 2010 ?






Avis de Zo15 :


J'ajouterai la présence un rien évidente de codes typiques du shonen qui servent la mise ne place du récit : l'autisme du héros qui se débrouille bien dès le départ dans ce sport très technique, le professeur mentor trop parfait, le camarade / rival qui pousse Mori à se dépasser. Mais ces éléments sont essentiellement là pour poser des bases qui donnent un arc très fort au développement du récit par la suite.
Les 4 premiers volumes sont excellents et, signe encourageant, chaque volume est meilleur que le précédent. L'histoire prend aux tripes,la quête de liberté de Mori a quelque chose de viscéral qui accroche vraiment le lecteur


 
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