Black swan

Black swan
par ana

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Origine :

  
  

Black swan 
Darren Aronofsky  
Cross Creek Pictures, Phoenix pictures, Protozoa Pictures 
20th century Fox
Nathalie Portman, Vincent Cassel, Mila Kunis, Barbara Hershey, Winona Ryder 
Thriller psychologique 
2011 
Etats-Unis 

 
 



Scénario : Darren Aronofksy, Mark Heyman
Musique : Clint Mansel
Sortie France : 9 Février 2011


Résumé.


Nina est ballerine professionnelle depuis 4 ans au prestigieux New York City Ballet. Elle est précise et sérieuse dans sa pratique mais n'a jamais été remarquée. Alors que la nouvelle saison artistique s'amorce, Thomas, le maître de ballet, annonce qu'il a choisi de présenter une version inédite du "Lac des Cygnes", avec pour tête d'affiche un nouveau visage. Dans le même temps, la danseuse étoile Beth est gentiment poussée vers la sortie. Le jour des auditions, Nina fait de son mieux pour décrocher le rôle principal mais pense avoir échoué, suite à une interruption inattendue. Une nouvelle danseuse, venue de San Francisco, est entrée dans la salle de répétition en retard, brouillant Nina dans son élan. Déçue de cet énième échec, Nina retravaille le soir même l'enchaînement et prend son courage à deux mains pour solliciter dès le lendemain une seconde chance. L'attitude de Thomas est équivoque, il lui indique qu'il ne l'a pas retenue car elle dégage une pureté qui ne s'applique pas au double rôle phare de la reine des signes. En effet, tour à tour cygne blanc puis cygne noir, la ballerine qui endosse ce rôle doit offrir une prestation révélant la pureté naïve d'une amoureuse opposée à la sensualité machiavélique de sa jumelle qui lui vole son amour et sa vie. Poussée à bout, Nina fait montre d'une détermination qui suscite l'intérêt de Thomas et elle obtient le rôle. Mais le chemin de la gloire va se teinter de calvaire pour Nina, qui masque tant bien que mal une personnalité déjà très fragile...










Avis.


Tout le monde en parle et je suis fan d'Aronofsky alors j'y suis enfin allée !
Première chose inévitable : Nathalie Portman n'a pas volé son Oscar! Dès les premières images, on la voit transformée en danseuse classique professionnelle, maîtrisant ses mouvements et les pas imposés par le rôle avec une justesse qui saute aux yeux. Sa maigreur fait déjà peur dans ces premières images et cela ne cesse de croître à mesure que son personne se laisse dévorer par ses déviances. Très vite, on comprend qui est Nina, une fille fragile, obsédée par le désir de perfection et de réussite qui obéit au doigt et à l'oeil à une mère castratrice qui, on s'en doute, lui a imposé son propre rêve brisé.


L'omniprésence des jeux de miroirs est un point capital de la réalisation, il accentue la paranoïa de Nina et l'ambiance lourde de ce film, véritable thriller dans lequel l'ennemi à vaincre et avant tout l'héroïne elle-même...

La volonté de succès de Nina grandit avec l'obtention du rôle, la pousse dans ses retranchements et son psychisme se craquèle de plus en plus alors que les jours de répétitions se succèdent, appelant inévitablement la date fatidique du premier spectacle. Nina se pousse à bout tant physiquement que psychlogiquement pour trouver au fond d'elle comment rendre concret ce cygne noir qui l'habite mais peine à sortir tant elle a été encadrée depuis toute petite, surveillée par sa mère, gardée en coquille, presque enfoncée dans l'enfance. Mais pour devenir une intrigante qui séduit le prince objet de l'amour du signe blanc, Nina doit trouver la femme en elle, faire sortir sa sensualité, exprimer ses désirs de chair et de coeur, quitte à se perdre.

Le plus troublant dans le scénario n'est pas tant l'ambiance pesante de compétition, de jalousie et d'efforts au-delà de ce que le corps peut endrer qui de toute manière habite l'imaginaire collectif dès que l'on entend les termes de danseurs étoile et de danse classique mais les mutilations volontaires ou involontaires que s'inflige l'héroïne. Certes, la danse exige des sacrifices mais celui de Nina va au-delà de l'effort, au-delà de la conscience même de son propre corps qu'elle punit pour ses échecs, ses doutes, l'acceptation de la part sombre qui l'habite.
Le spectateur lui-même est perdu dans la pensée chaotique de Nina et ne sait plus où est la réalité ni où commence ses visions.




Le travail de notre Vincent Cassel national est impeccable, il campe un rôle juste, non de tortionnaire autoritaire, mais d'artiste qui se moque des états d'âme de ses danseurs du moment qu'ils servent le ballet. Les quelques conseils dont il gratifie Nina sont d'ailleurs nus de toute considération autre qu'artistique. Il est un maître qui ne vit que pour son art et use ses athlètes jusqu'au jour où ils ne lui servent plus.








Darren Aronofsky signe avec "Black Swan" un film propre à ce qu'il a toujours fait, soulevant les questions qui hantent l'humain, remuant là où ça dérange, poussant à l'extrême le fil conducteur de son histoire. Et cette idée ici est justement la notion de sacrifice dans l'art. Jusqu'où peut-on aller, se transcender et souffrir pour accomplir son art, approcher sa perfection ?










 
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