Passagère du silence (La)

Passagère du silence (La)
par ana









  
 
 







 
 




Titre : La passagère du silence
Auteur : Fabienne Verdier
Genre : biographie
Edition : Le livre de poche





Résumé.





Fabienne Verdier est née en 1962 à Paris. Elle se passionne très jeune pour les arts et fait donc des études à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Toulouse. Elle trouve facilement son style et s’attache aux arts traditionnels asiatiques, japonais mais surtout chinois.

Lorsqu’elle annonce à son directeur de thèse qu’elle souhaite travailler sur la calligraphie chinoise, sa thématique, ses racines, il la prend pour une folle. « Vous savez ce qui s’est passé là-bas ? ». Nous sommes dans les années 80 et Fabienne, jeune, idéaliste et aveuglée par sa passion n’en a cure. Elle veut aller en Chine, rencontrer les grands maîtres de la peinture traditionnelle et apprendre d’eux. Alors son professeur fait en sorte de lui trouver une bourse pour rejoindre une université artistique dans le reculé Sichuan, une des provinces les plus désoeuvrées de la République populaire de Chine.

Là-bas, Fabienne va tomber de haut. Certes, c’est un autre pays et une autre culture mais elle découvre surtout la pauvreté matérielle et intellectuelle dans laquelle la présidence de Mao a plongé la jeunesse chinoise. Plus d’art traditionnel, plus de grands noms comme professeurs. On ne lui enseigne que l’art de faire des portraits modernes comme ceux qui font la réputation du grand Mao. Fabienne est surveillée plus encore que tous les autres jeunes, ressent le carcan dans lequel ils sont obligés de vivre et apprendre quelque chose qui n’a rien à voir avec l’héritage culturel ancestral de la grande Chine.

Mais Fabienne ne se laissera jamais décourager. Forcenée, elle retrouvera les traces des artistes qui furent victimes de la Révolution Culturelle, réussira à les convaincre de lui enseigner l’art du coup de pinceau au risque de se retrouver une nouvelle fois emprisonnés.

Plus que cela, sa thèse terminée, Fabienne Verdier ira apprendre de tribus vivant aux frontières népalaises, oubliées de la main mise militariste et heureuses de l’être.


Avis.


Un vrai coup de coeur pour ce livre qui ne paie pas de mine mais recèle une expérience riche de tout. L'auteur est intelligente et sympathique, elle pourrait être une camarade car ce qu'elle ressent est très proche encore de ce qui anime une bonne part de la jeunesse tous pays confondus. Pas un instant elle ne s'apitoie sur son sort, ses déceptions, des déboires et autres maladies qui ont gâché son séjour.

Avec une plume simple, honnête et dépouillée, elle raconte son incroyable odyssée dans un pays qui ne cicatrisait pas encore de l'invasion japonaise, de la seconde guerre mondiale et de la Révolution Culturelle. Elle est objective même si son point de vue domine.

On en apprend beaucoup sur la Chine d'il y a quelques décennies et on envisage les raisons et causes indirectes du carnage de la place Tien An Mên (1989) mais aussi sur l'art de la calligraphie en lui-même.

Après dix ans en Chine, Fabienne Verdier nous livre un récit autobiographique saisissant, celui d’une expérience qui l’a bien souvent poussée à bout mais qu’elle n’a jamais abandonné, sûre de ses souhaits et de ses aspirations. Au travers de ses yeux d’occidentale, on découvre l’esprit étudiant brimé, les pertes inestimables engendrées par la Révolution Culturelle, l’injustice dévolue aux intellectuels chinois, la pauvreté dans laquelle vivaient les chinois auxquels on avait promis un bol de riz pour chacun et chaque jour…. Une belle aventure qui se dévore tant son auteur aime la vie, les gens au point que son art demeure tourné vers la Chine encore aujourd’hui.















 
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