Pink Floyd

Pink Floyd
par Galpha









  
 
 







 
 

PINK FLOYD


Je vais signer mon retour sur ce forum en vous introduisant à l'un de mes groupes favoris, à savoir Pink Floyd. Oui, tout le monde a déjà entendu ce nom, mais en connaissez-vous tous les aspects ? Allez, c'est parti, on va réviser tout ça ensemble !


De gauche à droite : Roger Waters (bassiste et chanteur occasionnel), Nick Mason (batteur), Syd Barrett (guitariste et chanteur), Richard Wright (claviériste).

Pink Floyd, c'est à la base 5 jeunes anglais de Cambridge dans les années 60 : Syd Barrett, Roger Waters, Richard Wright, Nick Mason et David Gilmour. Ce dernier part vivre en France quelques années, tandis que Waters, Wright et Mason forment un groupe avec quelques illustres inconnus (dont je vous épargnerais les noms) qui n'auront pas marqué l'histoire. Mais c'est lorsqu'un de leurs professeurs de l'école Polytechnique de Londres, Mike Leonard, leur projette des formes un peu 'psyché' sur un mur qu'ils décident de rentrer de plain-pied dans le rock psychédélique, après des incursions dans la pop et le rythm & blues (sensiblement différent du R'n'B actuel, attention). Après quelques mois de remaniements ministériels divers, le groupe formé par Waters, Wright et Mason prend Barrett et devient Tea Set. Toutefois, ils vont assez vite changer de nom pour prendre celui sous lequel on les connaîtra désormais : Pink Floyd. Et, contrairement à l'idée largement répandue par de faux anglophones voulant que ce nom fasse référence au flamant rose, le nom est en fait tiré de celui de deux musiciens de blues : Pink Anderson et Floyd Council. A noter que le nom complet était The Pink Floyd Sound, rapidement réduit à Pink Floyd.


This is NOT a pink floyd, fool.

Rapidement, Barrett prend l'ascendant du groupe et en sera le principal compositeur à ses débuts, bénéficiant de la grande influence psychédélique et space rock de son époque. Guitariste et chanteur, il sera accompagné par l'immense claviériste que fut feu Richard Wright, le génial Roger Waters à la basse, et l'ingénieux Nick Mason aux percussions. Le groupe signe avec le label EMI et commence par deux chansons qui deviendront des singles et ne paraîtront pas sur leurs futurs albums : Arnold Layne, puis See Emily Play.

[flash(425,350)]http://www.youtube.com/v/LdgI-JBSScA[/flash]
See Emily Play

Puis, en 1967, Pink Floyd sort son premier album, entièrement composé par Syd Barrett : The Piper At The Gates of Dawn (littéralement Le Joueur de Flûte aux Portes de l'Aube), dans lequel se trouvent notamment deux chansons de référence du genre space rock : Astronomy Domine et Interstellar Overdrive. Toutefois, l'ensemble de l'album est excellent et je vous recommande vivement les morceaux Lucifer Sam, Pow R. Toc H. (pourvu d'une intro assez... remarquable) et Bike.

Mais dès 1968, un premier problème de taille survient dans le groupe : Syd Barrett est en train de partir complètement en vrille par sa consommation répétée de psychotropes et ne peut plus assurer sa présence dans le groupe, qui le remerciera poliment avant de le remplacer par leur vieil ami David Gilmour, revenu de France depuis. À partir de cette période, le groupe commencera à s'éloigner de plus en plus du rock psyché pour devenir dans les années 70 un groupe de rock progressif, le plus célèbre d'ailleurs, bien que ce genre compte de sacrées perles dans ses rangs... fin de la digression, je reviens à mon propos !


Pink Floyd Mk II, avec Gilmour à la place de Barrett. Le groupe tel qu'il restera jusque dans les années 80.

Barrett ayant eu le temps de composer quelques chansons avant son départ définitif de Pink Floyd (et par là même, du show business, malgré son talent), son influence reste encore relativement manifeste sur le deuxième album du groupe qui parait en 1968 : A Saucerful of Secrets (littéralement Une Soucoupe pleine de Secrets). La chanson titre de l'album en est la principale composante, divisée en 4 parties formant en tout une suite de 12 minutes (et si vous trouvez déjà ça long, vous n'êtes pas au bout de vos surprises). À noter qu'il y a aussi un morceau, Jugband Blues, composé par Barrett et parlant de son renvoi du groupe, conservé par ses anciens comparses en guise d'hommage (le premier d'une longue série).

En 1969, après avoir signé la BO du film More (où se trouve notamment The Nile Song, une des seules chansons un peu hard rock de leur répertoire, pour les amateurs), Pink Floyd sort son 3ème album : Ummagumma (littéralement Ummagumma), où se trouvent encore des chansons en plusieurs parties, à savoir Sysyphus, The Narrow Way et The Grand Vizier's Garden Party, ainsi que 4 pistes d'enregistrement live sur lesquelles on retrouve notamment l'un des plus fameux singles de Pink Floyd : Careful With That Axe, Eugene (littéralement Attention avec cette hache, Eugène).
Après une deuxième BO pour le film Zabriskie Point, le groupe sort un 4ème album dans lequel on sent que la transformation est définitivement entamée vers le rock progressif : Atom Heart Mother (littéralement Mère au coeur atomique).


La pochette d'Atom Heart Mother.

Dans cet album qui ne compte que 5 pistes, on remarque tout de suite la spécificité fondamentale de l'oeuvre : la chanson-titre, vaste pièce instrumentale d'environ 24 minutes mêlant le groupe à un orchestre et un choeur pour un ensemble épique et prodigieux. Suivent des chansons un peu plus conventionnelles, comme la ballade If, ou la chanson Summer' 68, avant de boucler l'album par un délire expérimental complet : Alan's Psychedelic Breakfast (Le petit-déjeuner psychédélique d'Alan). 12 minutes d'enregistrement de différents bruits liés au titre pour former une sorte de musique par le bruit plutôt que par les instruments.

En 1971, le groupe enregistre un film, Live At Pompei, représentant ces derniers donnant un concert dans l'ancienne ville de Pompéi devant un public inexistant et bénéficiant de l'acoustique particulière et de la solennité du lieu. On repère notamment dans ce film quelques morceaux qui paraîtront dans les deux albums à venir de Pink Floyd : Meddle et The Dark Side Of The Moon, un des albums les plus vendus de tous les temps.


La pochette de Meddle.

Commençons par Meddle, puisqu'il est sorti avant. Il est bâti sur une structure analogue à celle d'Atom Heart Mother, avec une chanson de plus de 23 minutes complétant 5 autres morceaux plus conventionnels. Je ne m'attarderais pas sur les 5 premières pistes de l'album qui sont totalement éclipsées par la dernière, Echoes, chef d'oeuvre phénoménal réputé (à tort ou à raison, j'en sais rien) pour être parfaitement synchronisé avec la dernière section du film 2001 de Stanley Kubrick. Dans cette chanson, on trouve de tout : un faux son de sonar créé par un piano supplée par moult effets, un solo de guitare de 5 minutes, Gilmour qui s'éclate pendant 5 autres minutes à imiter des cris de mouettes avec sa guitare et une pédale wah-wah et enfin un final absolument prodigieux qui monte crescendo vers un apothéose remarquable que je vous recommande vivement d'écouter encore et encore et encore :mwaha:

[flash(425,350)]http://www.youtube.com/v/f88NZ1sxWX0[/flash]
Echoes avec en images la fin de 2001.

En 1973, The Dark Side of the Moon (littéralement La Face Cachée de la Lune) l'album qui est encore aujourd'hui le 3ème plus vendu de l'histoire derrière Thriller de Michael Jackson et Back in Black d'AC/DC fait son entrée dans les bacs et connait un grand succès grâce au titre que j'évoquais rapidement au début : Money. Cet album, dont la pochette est sûrement une des plus pompées de tous les temps, forme toutefois une continuité de la première à la dernière piste et est d'ailleurs conçu pour être écouté en boucle puisque les chansons se suivent et s'enchaînent de manière très logique. C'est d'ailleurs pour cette raison que je vais m'attarder sur tout l'album et interrompre, comme d'habitude, la séquence historique.


La pochette de The Dark Side Of The Moon.

La première piste, Speak To Me (Parle-moi) démarre avec un battement de coeur suivi de plusieurs bruitages avant de partir sur Breathe (Respire), chanson relativement conventionnelle construite sur un rythme planant. Après ça, on se retrouve sur On The Run (En Cavale), chanson instrumentale bien plus rythmée entrecoupée de plusieurs bruitages et s'achevant par une explosion qui dure jusqu'à ce qu'on commence à entendre les bruits d'horloge de Time. Là, attention, chef d'oeuvre. Oui oui, j'insiste. C'est pour moi LA chanson de l'album. Après ces bruits d'horloge, une alarme sonne, suivie de dizaines d'autres (toutes enregistrées une par une, quel souci du détail !), avant que la musique ne commence : une longue introduction instrumentale marquée par la batterie de Mason, la basse de Waters et le clavier de Wright. Suivent la voix et la guitare de Gilmour avec une série d'accords formant le premier couplet et nous dirigeant inlassablement vers le coeur du morceau : le solo de guitare. Profitez, appréciez, c'est une de ces claques musicales que la vie réserve quelquefois :yes:
Après ce moment unique et fabuleux, la chanson enchaîne sur un dernier couplet, puis sur une reprise de Breathe avec des paroles quelque peu différentes toutefois.


Clare Torry.

La chanson suivante, The Great Gig in the Sky (Le Grand Concert dans le Ciel) est une improvisation vocale de la chanteuse anglaise Clare Torry autour du clavier de Wright, et on part sur la chanson la plus connue de l'album, Money, avec ses fameux bruitages de caisse-enregistreuse et les deux solos de saxophone de Dick Parry (qui rejouera pour Pink Floyd deux ans plus tard). La chanson s'achève sur des paroles un peu spéciales de Waters et on part sur Us And Them, déjà entendue dans Live At Pompei sous une forme hybride, mais apparaissant cette fois comme une chanson bien jazzy. Une fois cette merveille achevée, un nouvel instrumental censé faire miroir avec On The Run démarre : Any Colour You Like. Et enfin, l'album s'achève par deux chansons (même si personnellement je trouve que ce sont seulement deux parties d'une même chanson) : Brain Damage et Eclipse, rendant hommage à Syd Barrett à nouveau. Et Eclipe se termine par le même battement de coeur que celui qu'on entend au début de Speak To Me, annonçant la fin du cycle que constitue ce superbe album.


Have A Cigar

Mais ce n'est pas fini, bien sûr. En 1975, le groupe sort un nouvel album fraîchement enregistré dans les célèbres studios d'Abbey Road, mais si vous savez, celui où les Beatles ont enregistré leur dernier disque. Fini l'hommage ponctuel à Syd à travers une seule chanson, Pink Floyd décide de montrer son amour à son ancien leader à travers un album complet : Wish You Were Here (Aimerions que tu sois là). Outre la chanson-titre, l'album est particulièrement connu pour contenir la plus longue chanson du répertoire de Pink Floyd : Shine on You crazy Diamond, avec 26 minutes au compteur, qui ouvre et clôt l'album, les 3 autres pistes se trouvant entre les deux parties de la pièce. Outre la chanson-titre, donc, on trouve deux morceaux critiquant l'industrie du disque : Welcome to the Machine et Have A Cigar. Cette dernière est sortie en tant que single pour promouvoir l'album et est surtout un morceau super classe avec un rythme de fou mais aussi et surtout une des seules chansons de Pink Floyd où ni Waters ni Gilmour ne chantent. C'est en effet Roy Harper, guitariste connu notamment pour être le père de la folk psychédélique et pour avoir aussi un peu bossé avec Led Zeppelin, qui viendra prêter main-forte à Pink Floyd en posant sa voix sur le titre.

Deux ans plus tard, après avoir essuyé plusieurs critiques de la part du tout jeune mouvement punk qui considérait Pink Floyd comme du faux-rock (c'est-à-dire que leurs compositions complexes et développées ne collaient pas avec cette vision du rock comme une musique simple et ne nécessitant pas de maîtriser la théorie de la musique), décide de réagir avec un album beaucoup plus heavy qu'à leurs habitudes. Et c'est ainsi qu'après le très lisse Wish You Were Here, sort en 1977 le rugueux Animals, dont le titre est un hommage au roman Animals Farm de George Orwell. Cet album comporte une structure totalement opposée à celle de son aîné : là où WYWH comportait une très longue chanson en deux parties cerclant 3 morceaux beaucoup plus court, Animals débute et clôt l'album par les deux parties de Pigs on the Wing, dont la longueur totale est d'environ 3 minutes, avec au milieu les très longs Dogs, Pigs et Sheep (respectivement 17, 11 et 10 minutes). Ces 3 chansons sont excellentes, particulièrement les deux premières.

C'est lors de la tournée de l'album, baptisée In The Flesh (Dans la Chair), que surviendra le fameux épisode durant lequel Roger Waters crachera à la figure d'un fan durant un concert et qui lui aurait inspiré l'idée de l'album suivant, dernier grand album de Pink Floyd : The Wall.


Pochette originale de l'album.

The Wall est un vaste projet dont Waters est réellement le principal et presque le seul architecte. Là où Gilmour et lui composaient l'essentiel des titres du groupe, le seul bassiste est devenu leader et l'enregistrement du double-album se fait en parallèle du tournage du film Pink Floyd: The Wall, qui consiste en une sorte de gigantesque clip diffusant presque toutes les chansons de l'album. Revenons donc à ce dernier. L'album est un concept, pour ne pas changer, et relate l'histoire de Pink Floyd, un jeune garçon dont le père est mort à la guerre (Waters n'est pas allé chercher plus loin que chez lui pour trouver ça) et qui décidera de se couper progressivement du monde en se barricadant derrière un grand mur. Pink deviendra une star du rock, mais les contrariétés de la vie le poursuivront toujours et ajouteront de plus en plus de briques à son mur. Il finit par complètement s'isoler, ce qui n'est pas du goût de ceux qui dépendent de lui en tant que rock star et feront tout pour le réveiller, quitte à le droguer et à provoquer en lui des hallucinations où il se voit comme une sorte de dictateur totalitaire et fasciste.

Je ne vais pas détailler toutes les chansons car il y en a trop et me focaliser sur les morceaux essentiels, à savoir Another Brick in the Wall, Mother, Hey You, Comfortably Numb, Run Like Hell et The Trial.

[quote]ABITW est une chanson en 3 parties (ENCORE, OUI) toutes fondées sur le même rythme. La plus connue est de loin la 2ème partie, notamment pour son solo de guitare et les premières paroles We don't need no education, qui sont le début d'une féroce critique du système éducatif (oui, Waters n'aimait pas trop ses profs).

Mother est, comme son nom l'indique, une chanson sur la mère de Pink.

Hey You ouvre la deuxième partie de l'album, et montre Pink tentant de communiquer avec le monde extérieur maintenant que son mur est achevé. Le constat est relativement amer.

Comfortably Numb est une chanson évoquant la drogue qu'on fait consommer à Pink pour le réveiller. Cette chanson est particulièrement connue pour ses deux solos de guitare, qui sont tout simplement prodigieux, voire orgasmiques. Ils sont d'ailleurs souvent intégrés dans les classements des plus grands solos de tous les temps à une très bonne place.

Run Like Hell est une chanson hyper rythmée, sur une tonalité disco peu courante chez Pink Floyd.

The Trial constitue une sorte de final avec le procès fictif de Pink en tant que dictateur, après qu'il ait renoncé à son isolement. Sa vie entière est jugée et il est condamné à voir son mur détruit.[/quote]

C'est ainsi que s'achève le dernier grand coup d'éclat de Pink Floyd, dont la dégénérescence ne s'arrêtera plus. Un nouvel album, lui aussi entièrement composé par Roger Waters, sortira en 1983 : The Final Cut. Titré comme unique compositeur, l'album est considéré comme une oeuvre solo de Waters interprétée par Pink Floyd (c'est d'ailleurs ce qui est écrit sur la pochette). Gilmour ne chante que sur une seule chanson, contrairement à l'habitude où il était le chanteur principal.

Puis, en 1985, Waters décide de dissoudre le groupe et entame sa carrière solo encore en cours aujourd'hui. L'année suivante, Gilmour décide de reformer Pink Floyd avec les mêmes sans Roger et enregistre A Momentary Lapse Of Reason. Waters tente bien d'empêcher ça en assignant ses anciens camarades en justice pour leur interdire l'usage du nom de Pink Floyd, mais il lâche l'affaire en échange de quelques compensations financières (c'est une allégorie : l'argent finit toujours par gangrener l'art). AMLOR est parfois considéré comme un album solo de Gilmour, l'apport des deux autres musiciens de Pink Floyd étant très minime.


The Division Bell.

Le dernier projet concret du groupe sera donc The Division Bell, sorti en 1994 et contenant la dernière chanson un minimum connue de Pink Floyd : High Hopes, une chanson lente et à l'ambiance assez triste.

En 1995, le groupe part en tournée et enregistre un album et un film lors de son concert au fameux Earls Court de Londres : P·U·L·S·E. Ce concert, auquel Waters ne participera pas, sera l'occasion pour Pink Floyd de réexplorer une partie non négligeable de ses chefs d'oeuvre : outre la promotion indispensable de ses deux derniers albums avec notamment High Hopes, le groupe rejoue l'intégralité de Dark Side of the Moon et quelques uns de ses vieux succès, particulièrement les 3 chansons les plus célèbres de The Wall : Another Brick, Run Like Hell en clôture du concert qui aura duré 2 heures mais surtout Comfortably Numb dans une version de 9 minutes avec un deuxième solo réarrangé pour l'occasion et sublimé en une sorte de fantasme absolument indescriptible de 5 minutes.

[flash(425,350)]http://www.youtube.com/v/JWnapx502uQ[/flash]
Comfortably Numb, version P·U·L·S·E.

Le groupe se séparera définitivement peu après, en 1996. Il se reformera quelquefois pour quelques concerts, mais dans l'ensemble, tous les anciens membres se sont concentrés sur une carrière solo ou sur les autres aspects de leur vie. En 2006, Syd Barrett, que tout le monde avait oublié, décède. En 2008 suit Richard Wright. Triste fin pour un si grand groupe.

 
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