HR Giger

HR Giger
par ana









  
 
 







 
 




Hans Reudi Giger est né en Suisse le 5 février 1940.



Son père est pharmacien et accepte mal les centres d’intérêts de son fils. Giger se passionne très jeune pour les arts et affectionne le surréalisme. Il construit même un train fantôme dans la maison et y effraie ses camarades de jeux...

En dépit des espoirs paternels, Giger échoue à ses examens et ne reprendra donc pas la pharmacie familiale.



C’est donc naturellement qu’en 1962 il commence des études en architecture et dessin industriel à Zurich et trouve un premier emploi comme décorateur d’intérieur. Mais cela bride sa créativité tout autant que l’enseignement qu’il a reçu…





Cela ne le satisfait pas longtemps aussi se jette t-il à corps perdu dans sa propre conception artistique qui passe par les arts plastiques, le modelage, le moulage et la réalisation de courts métrages documentaires, l’ensemble au service de la mise en image d’un monde fantasmagorique qui le hante.





Ce qui le fascine c'est une union contre nature mais prophétique de l’homme et de la machine. Il créé ainsi un univers qui lui est propre, fait de structures de métal assouplies, presque vivantes, pour se marier pleinement aux corps de femmes ou aux éléments physique propres à l’homme comme à l’animal (pattes, griffes, mâchoires…). Il nomme son art biomécanique, concept qui prend vie sous ses doigts mais touchera les générations d’artistes suivantes.




En 1975 il est contacté pour travailler sur le décor et la mise en image d’une adaptation filmée du roman Dune. Répondant à cette sollicitation, Giger créé l’environnement des Harkonnen mais apprend deux ans plus tard que son travail tombe à l’eau avec le projet du film.

Pourtant, ses efforts sont remarqués puisque les studios en charge de la réalisation du film « Alien, le 8eme passager » font appel à lui.






C’est Giger qui donne vie à Alien, à son nid d’œufs énormes, à ses dents enduites d’acide, à cette double tête surgissant en guise langue, à son encéphale démesurée et luisante, à ses tentacules pouvant broyer, déchiqueter, éviscérer ses proies.





Il partage l’Oscar des meilleurs effets visuels avec l’équipe du film chargée des décors. Malgré cela, il n'est pas consulté ni appelé pour les trois autres films de la saga. Le quatrième film serait même à l’opposé de sa création puisque révélant un Alien bien plus organique qu’il ne l’avait créé.





Malgré tout, la réputation de l’artiste n’est plus à faire et de nombreux projets lui sont commandés, à titre privé ou bien pour d’autres réalisations cinématographiques (Poltergeist II, La Mutante, Death Star, Hellraiser in Space, l’attraction Captain EO de Disneyland US), néanmoins, sa vision morbide, sombre au-delà de l’imagination des réalisateurs et scénariste fut souvent modifiée ou tout bonnement écartée du résultat final.









Il travaille donc pour d’autres choses comme des pochettes d’album vinyles (« Brain Salad Surgery » pour le groupe Emerson, Lake and Palmer ; « Kookoo » pour Blondie ; « Frankenchrist » pour les Dead Kennedys.…) , il conçoit le pied du micro de Jonathan Davis, chanteur du groupe Korn.



En 1985, il créé un machine à faire de la pluie pour le clip « Cloudbusting » de la chanteuse Kate Bush.



En 1996, un ouvrage lui est dédié, le « Erotic Biomannerism ». Edité par un éditeur japonais, ce livre réunit les versions de neuf artistes différents autour du concept de Giger, le « corps machine ».





En 1999/2000, il conçoit le décor scénique de la tournée de notre Mylène Farmer nationale pour le Mylenium Tour. La statue de la déesse Isis est unique en son genre tant elle est sombre et gothique.





Un musée lui est dédié dans le bourg médiéval de Gruyères en Suisse où tout évoque son univers, depuis les salles d’exposition jusqu’au bar des visiteurs : plafond, sièges, bar, tables, encadrement de fenêtres…















Pour les passionnés, il publie ses dessins de travail et œuvres originales accompagnées de réflexions sur son inspiration dans plusieurs ouvrages : Necronomicon 1, Necronomicon 2, Biomechanics, Species design. On trouve également deux ouvrages généraux mais abordables et déjà appréciables, publiés chez Taschen (HR Giger ARh ; H.R. Giger : www HR Giger com).










L’univers de Giger est passionnant. Il pousse à se demander quel rapport a l’être humain avec la machine, allant pêcher jusque dans les peurs les plus horrifiques de ce que ce concept pourrait créer. Ses illustrations peuvent paraître dérangeantes et malsaines mais je les trouve d’une grand habileté plastique et philosophique. Le travail de Giger use de tous les aspects du corps humain, squelette, organes, mais évoque un panel d’émotions puissant : désir, peur, inquiétude, beauté, révulsion… tout autant de sentiments qui naissent également dans l‘esprit du spectateur.












 
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