Clapton Eric

Clapton Eric
par ana









  
 
 







 
 




Eric Clapton, légende vivante du rock dont le seul nom suffit à évoquer des mélodies, une réputation qui a marqué et marque encore toutes les générations. Mais qui est Eric Clapton ? Le quatrième meilleur guitariste de tous les temps d’après le classement du magazine Rolling Stone et « God » pour certains fans… Ok mais quoi d’autre ?



Voyons, voyons….



De notoriété publique, Eric Clapton est un guitariste de génie mais aussi chanteur et compositeur qui aime voguer entre le blues, et le rock. Il est né le 30 mars 1945 à Ripley en Angleterre. Son père est un soldat canadien parti combattre en Europe peu après sa naissance qui n’est pas revenu par la suite. Sa mère est quant à elle une anglaise de 16 ans à peine ne pouvant s’occuper de lui. Eric fut donc élevé par ses grands-parents maternels. Heureusement pour lui car sa mère l’abandonne définitivement pour les bras d’un autre soldat canadien… Ce n’est qu’à 9 ans que le jeune garçon apprend la vérité sur ses parents, choc terrible pour lui. Il devient presque naturellement un « sale gosse », mauvais élève qui faillit même abandonner l’apprentissage de la guitare débuté à 13 ans avec sa première gratte, un cadeau de noël (une Hoyer fabriquée en Allemagne).

Encore adolescent, il travaille pour la Poste britannique histoire de gagner quelques sous et entre à l’Ecole d’Art de Kingston, mais ses mauvais résultats l’en renvoient très vite.

Il s’inspire du blues américain et ses idoles telles que Muddy Waters ou encore Robert Johnson encouragent sans le savoir son talent musical.

En 1962, il commence à fréquenter des clubs comme le Ealing Club de Londres où se sont produits les Rolling Stones à leurs débuts. Il les y rencontre et les accompagne occasionnellement comme chanteur. Mais à cette époque, il n’a pas confiance en lui, il se déclare comme un débutant qui ne fait rien de sérieux.

Pourtant, c’est dans ce même club qu’il rencontre Ginger Baker et Jack Bruce, ses futurs acolytes pour le groupe Cream.

Avant cela, il intègre les Roosters, car il a appris pas cœur un album de Chuck Berry et s'est fait remarquer. Il joue avec eux en 1963 puis rejoint un autre groupe quand celui-ci se dissout. Mais au bout d’un mois, Eric comprend qu’il a une certaine réputation et accepte une offre des Yardbirds, son premier vrai groupe pro.

Quand je dis pro, il faut comprendre que le talent de Clapton leur permet de décoller. Mais ils ne jouent pas de composition personnelle, se contentant de reprendre de célèbres morceaux de blues. Cela leur permet tout de même d’enregistrer un ou deux singles et de partir en tournée avec Sonny Boy Williamson, grand bluesman américain.



Pourtant, discrètement, Eric Clapton se forge un style personnel : il synthétise diverses influences (Buddy Guy, B. B. King) et arbore un genre vestimentaire bien à lui. Sa personnalité artistique grandissante en fait le principal soliste du groupe. Dès lors, le succès frappe à sa porte. La scène anglaise le reconnait et le surnomme même Slowhand, référence ironique à la vitesse avec laquelle il peut jouer certains morceaux.

Mais en 1965, alors que le titre « For Your Love » est le premier vrai succès de composition du groupe, Eric Clapton s’en va, n’appréciant pas la chanson trop commerciale à son goût, ne voulant pas jouer autre chose que du vrai blues ni trahir l’héritage de ses maîtres avec un son à la mode rock. Il ne laisse pas ses compères sans ressource puisqu’il leur présent Jimmy Page (futur guitariste charismatique de Led Zeppelin pour les ignorants ^ ^ ).



De son côté, Clapton intègre les Bluesbreakers. Référence du « rythm and blues » britannique, ce groupe apporte à Clapton un jeu plus authentique qui monte en puissance car il change de guitare (passant d’une Fender Telecaster à une Gibson Les Paul). Sa réputation gagne encore du terrain. On le qualifie aisément de prodige. Mais Clapton reste pour autant fidèle à sa nature, manquant plusieurs engagements pros. Finalement, lassé de jouer dans des clubs, il change encore de formation. Avec The Glands, il parcourt le monde avec sa guitare. The Glands sont des musiciens voyageurs. Ils circulent dans un bus à étage et jouent partout où ils le peuvent… Du moins jusqu’en Grèce. Sans argent après un accident de la route et un kidnapping à Athènes, Clapton retrouve sa place au sein des Bluesbreakers….

Etrangement, son aventure en Europe n’a pas nuit à sa réputation professionnelle ! Son surnom de « The God » apparaît sur les murs du métro londonien. Statut qui ne plaît pas forcément à l’intéressé…. L’embarrassant même lors des interventions publiques et des interviews.

L’album du groupe, « Blues Breakers – John Mayall with Eric Clapton » est encore un monument du genre mais à l’époque, il déplaît à Clapton comme au leader du groupe, John Mayall. Nulle embrouille, Clapton quitte le groupe pour de bon. Il créé sa formation, Cream.





Nous sommes en 1966 et Cream est déjà considéré comme un « supergroupe » grâce à la combinaison de Eric Clapton, Ginger Baker et Jack Bruce, trois musiciens déjà reconnus. Eric développe encore sa technique mais il prend aussi le plaisir d’écrire ses chansons. Le blues laisse la place à de la pop, terrain tout neuf que Clapton s’approprie à merveille. Les concerts se focalisent souvent sur de longues improvisations. D’un autre côté, avec seulement trois musiciens, les compositions sont parfois difficiles à tenir car Clapton doit assurer les rythmiques, la voix et donc se surpasser… Ce qui engendre une rivalité brûlante au sein du groupe.






En 1967, un autre prodige apparaît en Angleterre : Jimi Hendrix vole un peu la vedette à Cream. Hendrix a souvent dit qu’il était venu en Angleterre pour y rencontrer Clapton dont la réputation lui est parvenue outre mer mais devient rapidement un idole pour ce dernier comme pour les Rolling Stones et les Beatles. Le succès critique et commercial de Cream demeure et les ventes s’envolent aux USA. Malheureusement, les trois membres du groupe poussent si loin leur orgueil respectif que cela met fin à leur collaboration. De plus, Clapton est touché par une critique du magazine Rolling Stone et la sensation que le Rock and Roll va devenir un vrai mouvement dépassant les autres, il hésite à changer, ce qui finit par agacer les deux autres.

1968 se clôt avec la fin de Cream et leur dernier album. Clapton collabore avec le guitariste des Beatles, George Harrison, devenant le seul guitariste extérieur au groupe à enregistrer sur un de leurs albums (White album).



Il décide de fonder un nouveau groupe réunissant des pointures. Blind Faith réunit Steve Winwood et retrouve Ginger Baker de Cream, ce qui laisserait penser que les tensions anciennes ne concernaient peut-être par le batteur… Les fans attendent cette formation au tournant. Pour leur premier live, les trois artistes sont face à 100 000 spectateurs ! La tension est si forte pour eux que leur prestation s’en ressent. Une tournée américaine à guichets fermés commence avec au final un album réalisé dans la précipitation, à tel point que la face B ne contient que deux chansons dont une improvisation de 15 minutes !

Les attentes exigeantes du public sont déçues et Blind Faith ne dure pas. Mais Eric Clapton ne veut pas rester dans l’ombre ni retourner dans celle d’autres leaders. Fatigué du concept du super groupe, il se lie d’amitié avec Delaney & Bonnie, un couple de musiciens talentueux qui ne se prennent pas au sérieux et jouent pour le plaisir avant tout. Eric redevient simple guitariste et fait une tournée en Europe avec eux. C’est à cette occasion qu’il rencontre de nouvelles influences comme la Country, les balades sud-américaines etc… qui feront par la suite partie intégrante de son travail. Hélas, la collaboration de Clapton à un concert donné par John Lennon et sa femme déplaît à ses deux compères et une nouvelle séparation frappe le chemin du guitariste en 1970.

On pourrait se dire que la carrière solo d’Eric Clapton vient de cette période puisqu’il a poursuivit ses activités seul, collaborant occasionnellement avec d’autres artistes et enregistrant son premier album intitulé simplement « Eric Clapton » qui fut un succès commercial. Il avait également décidé sous l’influence de ses amis de Blind Faith, de s’essayer à un nouveau modèle de guitare électrique, la Fender Stratocaster qu’il traînait dans ses bagages depuis 1967. C’est avec elle qu’il enregistre une première version de « Layla ».

L’osmose séduisit Eric Clapton qui n’utilisa par la suite que sa célèbre « Blackie », entendez par là une Stratocaster noire composite assemblée à partir de pièces de trois autres Strato des années 1950 achetées à bas prix dans un magasin de Nashville et qui préfigura le modèle que le fabricant Fender lui créa, modèle « signature » très proche de cette guitare recomposée qui suivit Eric Clapton pendant 15 ans.






Derek and the Dominos naît dans le courant 1970, avec deux musiciens débauchés de la formation de Delaney & Bonnie. Clapton en a marre de son statut d’icône et aime « se couler » dans un groupe au sein duquel il n’est qu’un membre comme les autres. Le premier album de ce nouveau groupe, « Layla and Other Assorted Love Songs », est rapidement considéré comme un chef d’œuvre. Dans le même temps, Clapton rencontre le guitariste Duane Allman, ils s’accordent si facilement lors d’une improvisation que Allman devient le 5e membre du groupe, apportant une belle touche personnelle aux compositions. Bien entendu, on ne peut parler de cet album, sans citer la chanson phare « Layla ».

On sait aujourd’hui l’origine de cette chanson… En 1964, George Harrison, guitariste des Beatles rencontre le mannequin Pattie Boyd au cours du tournage du premier film de son groupe. Ils se marient. En 1967, Clapton, ami de George, rencontre Pattie et tombe également amoureux d’elle. Mais cet amour n’est pas partagé et Clapton l’exprime par l’écriture de "Layla", s’inspirant du titre d’un livre persan dans lequel un homme est pris de passion pour une femme mariée nommée Leïla.

Derek and the Dominos bat de l’aile quand le monde du rock est stupéfait par la mort de Hendrix et que Clapton se laisse tomber dans le cercle infernal de la drogue et de l’alcool. Ce qui empire avec l’accueil mitigé réservé à la chanson « Layla » et la mort brutale de Duane Allman dans un accident de moto en 1971. La tournée américaine est maintenue mais Clapton est effondré, ne trouvant la force de se produire que dans sa consommation de drogue. Bizarrement, l’album live est plutôt bon mais le groupe n’y survit pas. Même après la fin du groupe, une sorte de malédiction poursuit les musiciens : le bassiste Carle Radle succombe à l’excès de drogue et d’alcool en 1981 ; le batteur Jim Gordon poignarde à mort sa propre mère au cours d’une crise de schizophrénie. Clapton pour sa part se complaît dans la dépression et se laisse piéger par l’héroïne, comme bien des artistes.









Durant 3 ans, il en reste terriblement dépendant et n'est pas très présent dans le monde de la musique. En 1971, on l’aperçoit dans un état pitoyable lors d’une prestation, durant le concert organisé pour le Bangladesh par George Harrison : Clapton s’évanouit sur scène avant d’être réanimé et de revenir jouer comme si de rien n’était !



Son salut prend l’allure de Pete Townshend, guitariste des Who. Il créé un super groupe et pousse Clapton à en être le leader pour deux concerts au Rainbow Theatre de Londres en 1973. Clapton est amaigri, fatigué et son jeu abîmé par ses années d’abus divers. Mais il est en vie et la confiance de Townshend lui redonne des ailes. Il se fait désintoxiquer et remonte sur scène. L’alcool reste un problème dont il ne se défait pas car il est toujours aux prises avec ses problèmes personnels. Musicalement, le succès revient mais sa santé peine à suivre.

1974 : le bout du tunnel se dessine. Clapton a entamé une liaison avec la femme qui l’obsède depuis des années jusqu’à le rendre malade. Pattie Boyd quitte finalement son mari George Harrison et l'épouse en 1979 ! Clapton a retrouvé toute son énergie et sa créativité puisqu’il enregistre en solo « 461 Ocean Boulevard », inspiré de sa rencontre avec Bob Marley. Le succès est au rendez-vous, surtout grâce à sa reprise du tube légendaire « I Shot The Sheriff ».




Par la suite, les albums se succèdent. Clapton veut être plus qu’un guitariste de génie, il veut aussi être un bon compositeur et un bon interprète. Il peine à convaincre son public et les ventes sont fluctuantes. Quelques tubes sortent du lot pourtant : « Cocaine », « Wonderful Tonight »…






L’alcool garde une part dans sa vie et les rumeurs courent jusqu’à déclencher une polémique en 1976 : au cours d’un concert, il appelle le public à voter pour le candidat controversé du Parti Conservateur… afin d’éviter que le pays ne devienne une colonie noire ! Ses paroles bien qu’imbibées d’alcool suscitent une révolte générale dans tout le monde artistique anglais, poussant à la création du mouvement Rock Against Racism. Sur l’instant, Clapton ne revient pas sur ses dires. Plus tard, il reconnaîtra ayant parlé sous ivresse et donc avoir dit n’importe quoi, lui qui est nourri de musique noire… (Buddy Guy, B.B. King, Chuck Berry…) et de nombreuses amitiés avec ces mêmes artistes !

Il termine les années 1970 en cure pour être sevré de son alcoolisme. La ville de Antigua où il est hospitalisé deviendra le siège du centre de désintoxication entièrement financé par ses soins, le Crossroad Center.





Les années 1980 se déroulent plus paisiblement, en grande partie grâce au soutien et à la participation de Phil Collins. L’album « August » sorti en 1986 et produit par ce dernier est un grand succès. Clapton part en tournée avec Phil Collins pendant deux ans et remporte des récompenses pour son travail (bande originale de la série « Edge of Darkness »). L’album « Journeyman » sortit en 1989 est le fruit de plusieurs collaborations avec George Harrison, Robert Cray, Daryl Hall, Mick Jones, Phil Collins etc… Le public y voit la renaissance de l’artiste.





A partir de 1985, Clapton entame une nouvelle série de déboires personnels. Il enchaîne deux liaisons dont naîtront successivement deux enfants et qui pousseront Pattie au divorce en 1989. L’année suivante, le guitariste Stevie Ray Vaughan en tournée avec Clapton trouve la mort dans un crash d’hélicoptère pendant un trajet entre deux concerts. Deux autre membres de l’équipe périssent et Clapton qui devait faire le trajet avant de céder sa place à son ami est très affecté. En 1991, son fils Conor, né de sa seconde liaison et âgé de 4 ans, meurt d’une chute par la fenêtre de son appartement. Clapton est désespéré et se réfugie dans la musique, la chanson « Tears in heaven » est le souvenir de ce chagrin indicible.







La musique est encore son salut puisqu’il repart sur les routes avec son vieil et fidèle ami George Harrison. Ils commencent leur tournée au Japon et enregistrent « Live in Japan ».



En 1992, c’est le vrai retour de Clapton avec l’album « Unplugged » dans lequel il reprend en public et en acoustique ses grands standards de blues et ses propres compositions. La version acoustique de « Layla » rencontre un succès enfin mérité. Suit en 1994 l’album « From the Candle » qui confirme son style propre et défini. Les années suivantes, il collabore avec ses amis (Carlos Santana, B.B King) et s’essaie à la musique électro sans séduire. Un certain équilibre s’installe enfin dans sa vie. Il sort régulièrement de nouveaux albums suivis de tournées internationales, et se marie avec une jeune vendeuse (il a 54 ans et elle 23…) qui lui donne 3 enfants. Il s’installe dans son village natal de Ripley.



Les années 2000 sont un nouveau tournant puisque Clapton exprime ses racines musicales premières (« Reptile ») et se met à organiser des grands concerts. Le premier est en honneur de son ami George, mort d’un cancer en 2001. Beaucoup répondent à son invitation (Mc Cartney, Ringo Starr, Tom Petty… Ravi Shankar).





L’idée du festival de guitare [url=http://blablavalley.free.fr/sys/w.php?id=1095Crossroad Festival[/url] naît pour financer son centre de désintoxication (fondé en 1998) et faire valoir la cause qu’il défend comme ancien toxicomane. En 2004, le premier festival se tient au stade de Cotton Bowl de Dallas. Tous les plus grands guitaristes sont au rendez-vous. Le succès est tellement retentissant que Clapton organise d’autre session en 2007 (Chicago) et en 2010.







En parallèle, Clapton aime produire des albums qui sont des reprises de grands succès de blues et les remet au goût du jour, valorisant l’héritage des grands bluesmen qui l’ont inspiré toute sa vie. Il s’associe souvent à ses talentueux amis pour des shows (Steve Winwood) qui sont avant tout un rendez-vous pour ses fans qui ont le plaisir de le voir jouer des impros exceptionnelles et uniques.



Discographie sélective :



_ 1970 : Eric Clapton
_ 1974 : 461 Ocean boulevard
_ 1975 : There’s One in Every Crowd
_ 1976 : No Reason to Cry
_ 1977 : Slowhand
_ 1978 : Blackless
_ 1981 : Another Ticket
_ 1983 : Money and cigarettes
_ 1985 : Behind the Sun
_ 1986 : August
_ 1989 : Journeyman
_ 1994 : From The Candle
_ 1998 : Pilgrim
_ 2001 : Reptile
_ 2004 : Me and Mr. Johnson
_ 2004 : Sessons for Robert J.
_ 2005 : Back Home
_ 2006 : The Road To Escondido
_ 2010 : Clapton






Voici la vie d’un artiste comme on l’imagine quand on est fan : tragique et créative. Eric Clapton a vécu tous les drames humains possibles et reste un musicien hors norme que l’on se plaît à écouter. Une sorte de poète maudit de notre époque, un poète qui sait mieux pleurer au travers de ses accords de guitare. Ceux qui ont lu « Beck » reconnaîtront quelques allusions et verront dans cette simple phrase toute l’émotion que Eric Clapton peut faire naître de son instrument fétiche : « une guitare, c’est comme si le monde entier s’exprimait en 6 cordes ».


Sources : wikipedia, you tube, google images.




 
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