Léon

Léon
par ana

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Année de sortie :
Origine :

  
  

idem / The Professional 
Luc Besson 
Gaumont, Films du dauphin 
Gaumont
Jean Reno, Gary Oldman, Nathalie Portman, Danny Aiello 
policier 
1994 
Franco-canadien 

 
 



Infos en bonus :

Scénario : Luc Besson
Musique : Eric Serra
Distribution : Columbia pictures, Gaumont
Durée : 110 min



Résumé.





New York.

Léon vit seul dans cette vaste cité qui l’a accueilli lorsqu’il était un adolescent émigré d’Italie. Sans rien dans les mains, il fut formé par un ami de la famille, Tony, un mafieux qui a pour couverture un restaurant dans Little Italy. Léon est donc un tueur à gages et œuvre pour les contrats que lui confie Tony. Le détachement émotionnel de Léon en fait un assassin sans faille, efficace et sans visage. Chaque heure de ses journées est organisée autour de son « métier », même ses nuits puisqu'il dort assis, une arme à portée de main. Son seul plaisir est le cinéma et les vieux films américains.





Pourtant, il lui arrive de croiser sa petite voisine Mathilda, gamine insolente qui prend souvent les coups de son père et erre seule dans la cage d’escalier de l’immeuble le temps que l’orage passe chez elle. La vie bien tranquille de Léon va basculer le jour où le père de Mathilda, revendeur de drogue faisant affaire avec des flics corrompus, reçoit la visite de ces mêmes complices venus lui demander des comptes.




De la drogue manque, de l’argent manque. Ni une ni deux, les représailles pleuvent sous la forme de balles, tuant toute la famille de Mathilda qui rentre des courses pour découvrir le carnage. Avec un sang froid surprenant, elle ignore les flics mimant une opération légale et sonne à la porte de Léon, espérant qu’il lui ouvre et se faire ainsi passer pour une étrangère vivant dans l’appartement voisin. Léon hésite. Il a entendu le chant des armes et suit sa première leçon : ne pas interférer pour garder son anonymat. Mais quelque chose le pousse à ouvrir sa porte et à sauver Mathilda in extremis. La fausse opération de police se teinte de légitimité et le calme revient. Léon surprend la gamine en lui ordonnant de partir dès le lendemain, n’importe où mais loin de lui. Mais Mathilda n’est pas naïve et découvre son identité. Elle lui propose un marché : elle fera toutes les corvées possibles, en échange, Léon lui enseignera comment venger sa famille…





Avis.





Luc Besson maîtrise l’art délicat de changer de registre pourtant trois de ses films qui sont liés. « Le Dernier Combat » – « Nikita » – « Léon » gardent un personnage commun, celui du nettoyeur.
Mais ce n’est qu’à travers « Léon » que l’on explore pleinement ce protagoniste qui décidément est une figure qui tient cœur du réalisateur français. Jean Reno est parfait dans ce rôle de grand dégingandé qui semble perdu dans la vaste grande pomme et ne trouver ses repères et une raison d’être qu’au travers d’une tâche ingrate et risquée qu’il accomplit avec une virtuosité effrayante. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Mathilda. Gamine qui joue les grandes sans peur mais cache un trou noir dans son cœur d’enfant, elle va s’accrocher à cet homme parfois plus enfant qu’elle dans certaines attitudes ou réflexions. Etrangement, une alchimie, une complicité s’installent, presque une histoire d’amour platonique entre ces deux égarés de la vie rattrapés par la réalité et la cruauté humaines.

Le changement émotionnel qui s’opère chez Léon est traité et joué tout en finesse. Il apprend que la vie n’est pas faite que du contexte étriqué qu’il a accepté pour survivre. Son amour pour Mathilda est proche de celui d’un enfant pour un autre enfant, d’une candeur touchante et crédible au vu des bases distillées dans les premières minutes du film, ce contraste fantasque entre la facilité avec laquelle il tue et l’insouciance du regard qu’il pose sur le monde.

Pour finir, la prestance de Gary Oldman en flic corrompu jusqu’à la moelle et accro à la drogue est grandiose. Il est le pendant absolu du jeu de Jean Reno, comme le noir et le blanc, le yang et le yin qui se croisent, s’observent jusqu’à ce qu’ils ne puissent que se faire face. Les crises d’autorité paranoïaque de son personnage, accentuées par la drogue, sont un régal.







« Léon » est un conte noir, celui d’une rencontre et d’un amour d’une pureté tragique. C’est un chef d’œuvre qui a révélé le jeu dramatique, complexe et épuré dont peut être capable Jean Reno. La mise en scène est agencée au mètre près, stylisée pour accentuer chaque point de déroulement du scénario, qu’il soit comique, émotionnel, dramatique ou dans l’action pure. On navigue entre gros plans, plans extra larges et effets de ralenti ou de vitesse pour plonger dans cette histoire décidément enivrante.



Un grand moment de cinéma français comme il en existe peu de nos jours




 
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