Affaire du Dahlia noir (L')
par ana
|
|
Steve Hodel est un policier en retraite. De sa carrière, il garde un instinct sûr qui lui a permis de résoudre plus d’enquêtes que la plupart de ses confrères, même des « cold cases » ou affaires non classées mais laissées à l’abandon. Fort de sa passion pour son métier et de ce talent qui lui a valu nombres de récompenses officielles, il poursuit ses activités hors du circuit puisqu’il travaille comme détective pour des avocats, arrondissant ses fins de mois.
Un soir, il apprend le décès de son père et promet de faire le voyage dans la nuit afin de soulager sa belle-mère.
Les funérailles se passent comme tant d’autres et Steve s’efforce de ne pas ressentir l’étrangeté trop pesante de la famille que son père, amoureux des femmes mais incapable de ne se consacrer qu’à une seule, a pu fonder au fil de ses remariages.
Alors que le temps passe, Steve se voit confié la tache de faire un tri dans les affaires de son père. Il met le nez dans nombre de papiers et de photographies qui ne lui évoquent pas grand-chose de ce père qu’il n’avait plus revu depuis des années. Jusqu’à ce cliché. Un visage, celui d’une toute jeune femme aux yeux mi-clos. Il la trouve étonnamment jolie et pense qu’elle fut l’une des maîtresses de son père. Pourtant, ce visage lui évoque quelqu’un, quelqu’un qu’il ne parvient pas à nommer dans l’instant.
Ce n’est qu’en ouvrant la porte de sa chambre d’hôtel, voyant que des fleurs y ont été déposées qu’il fait le lien. Ces fleurs qui l’accueillent sont des dahlias. Et cette jeune femme si belle est un visage qu’il maintes et maintes fois regardé lorsqu’il était en poste : c’est celui d’Elizabeth Short, le Dahlia noir. En tant qu’inspecteur, il a eu droit à un certain nombre de dossiers non classés et celui-ci fut un cadeau empoisonné car toutes ses ressources ne lui ont pas permis d’arriver à une conclusion.
Photographie du dossier criminel officiel, image que Steve Hodel a gravé dans sa mémoire.
Dès lors, Steve est gagné par une obsession qui ne laisse aucun répit au flic qu’il est encore au fond de lui. Il veut comprendre pourquoi son père était en possession d’une photographie de cette mystérieuse victime d’un des crimes les plus horribles qu’il a eu à traiter dans sa carrière.
George Hill Hodel, personnage mystérieux...
Avis.
Le livre de Steve Hodel n’est pas un roman. C’est une enquête minutieuse, documentée et crédible concernant un des crimes les plus controversés de l’Amérique des années 1940.
On suit le parcours de cet homme professionnel qui ne verse dans aucun sentimentalisme ni aucune excuse pour ignorer les faits pourtant tragiques : son père lui apparaît tellement lié à l’affaire du Dahlia noir qu’il se décide très vite à fouiller la vie de cet homme qu’il a finalement peu connu. Et des souvenirs de son enfance prennent soudain un sens bien particulier. George Hill Hodel cachait derrière une facette de père de famille une noirceur terrifiante, une sombre identité que son fils aura sans doute pressentie toute sa vie jusqu’à cette révélation finale.
De pistes en témoignages, de liens entre vivants et morts, Steve Hodel ne s’épargne rien ni aucun membre de sa famille afin de retracer le parcours criminel de cet homme qu’il méconnaissait. Il jalonne ses suppositions de comparaisons entre les faits, illustrant ses propos de descriptions ou de reproductions de documents d’époque, jusqu’à des écoutes téléphoniques.
Steve Hodel, un homme de tempérament !
Je ne vous en dirai pas plus car ce serait dommage, il est certain que j’en dévoile déjà beaucoup même si rien n’est aussi simple qu’il pourrait y paraître à la lecture de cette fiche. Le travail méticuleux de Steve Hodel force le respect, plus encore face à la vérité qu’il dévoile.
Son livre a été préfacé par James Ellroy lui-même pour une raison toute personnelle : à travers son enquête acharnée, Steve Hodel pourrait très bien avoir offert à James Ellroy la réponse à ce qui le hante depuis plus de 50 ans : l’identité de celui qui tué sa mère.
Ames sensibles s'abstenir car tous les détails du meurtre sont explicités, même les pires et certains documents pourraient choquer le lecteur non averti.
|
|
|
|