Légende de l

Légende de l'Ulster (La)
par ana

Titre Original :
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Scénario :
Dessin :
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Editeur :
Collection :
Nombre de volumes :
Date de sortie :

  
  

idem 
fantasy 
Vignac 
 
Borderie Michel 
Eons Production


2006 

 
 





Illustrateur / coloriste / maquettiste : Michel Borderie
Illustrateur contributeur : Yoz






Résumé.



Dans une Irlande lointaine et mythique, le royaume de l’Ulster est aux mains du despotique roi Conchobar. Dévoré de passion pour sa sœur Déchtiré, créature splendide, il assouvit finalement ses désirs, violant la jeune femme. Horrifiée et salie, Déchtiré fuit le palais, hurle sa rancœur, provoque la naissance d’ailes sombres qui l’emportent dans le ciel irlandais d’où elle déploie tant et tant de colère que les récoltes et les terres pourrissent tandis que les eaux muent en poison. Les ailes de la pauvre créature disparaissant chaque nuit, elle trouve refuge dans une grotte.



Dans cette obscurité salvatrice, elle va rencontrer le dieu Lug. Celui-ci lui promet que sa souffrance va disparaître, que sa vengeance sera puisque l’enfant qu’elle porte déjà va devenir non celui de l’infâme Conchobar mais celui du dieu lui-même.

Déchtiré accepte alors son sort, rengainant sa haine pour le bien de l’Irlande. Comme annoncé, l’enfant né n’a rien de commun avec le roi, mieux encore, il lui inspire tant de suspicion qu’il fuit Déchtiré elle-même ! En grandissant, celui qu’elle a nommé Cuchulainn devient tellement hardi au combat et puissant que Conchobar décide de se débarrasser de lui. Il lui confie une fausse quête destinée à le perdre.

Mais les épreuves qui vont se succéder seront bien plus terribles que ce que chacun aurait pu imaginer…
Cuchulainn saura t-il se montrer digne de l'espoir de sa mère et du don divin ?






Avis.





L’eau à la bouche ? Après le succès de ma biographie sur le génie de Michel Borderie, je me suis donc attelée à une première fiche littéraire concernant ses publications graphiques.

Ainsi qu’il l'a défini lui-même donc, « La légende de l’Ulster » est un roman graphique, entendez pas là non une bande dessinée mais bien un texte illustré au fil des pages comme on le fait pour les contes enfantins.



L’écriture de Vignac reprend les éléments de la véritable légende de l’Ulster, part majeure dans la mythologie nordique de l’Irlande, les noms des personnages importants : Conchodar, Déchtiré, Cuchulainn (héros légendaire pour les Celtes comme Hercule pour les Romains), Lug, Morrigan (divinités proches des hommes et prenant souvent leur parti lors des affrontements tribaux), Imeur… Mais il s’approprie cette légende. En cela j’entends qu’il écrit sa version de l’histoire de Cuchulainn, s’éloignant de certaines conventions qui auraient alourdies le texte et ne se seraient pas adaptées à l’art du roman graphique dans lequel le texte et l’image sont à part égale. Les puristes penseront donc que cette version est succincte, mais je trouve qu’au contraire, elle offre une approche différente et séduisante de cette mythologie à la fois par son accessibilité et par la manière dont elle met en valeur le travail de l’illustrateur. Enfin, le style de Vignac est ici véritablement conté et poétisé, on sait qu’on s’immerge dans un univers de magie et de temps immémoriaux.





L’ensemble de la réalisation graphique est un délice. La mise en page s’invite dans le patrimoine médiéval de l’enluminure, usant d’encadrements de page et de lettrines aux formes et aux motifs nés de cet art ancien et plus spécifiquement du répertoire anglo-saxon (« Le livre de Kels », 9ème siècle, pour les curieux montrera plus clairement ce que j’évoque).




La typographie est choisie pour alimenter les sensations du lecteur, imager plus encore l’impression illusoire qu’il lit un écrit très ancien. Les illustrations sont évidemment le point de mire cet album. Pas une page sans une représentation stupéfiante de justesse des lignes qu’elle accompagne. On peut admirer une mise en scène sobre mais expressive, des paysages enchanteurs, des mystères inquiétants, des personnages tour à tour fiers, menaçants, fébriles, furieux, des dieux splendides de grâce et de puissance, des druides secrets au visage sévère, des femmes admirables de beauté… Tout un ensemble de personnages qui se meuvent au rythme des pages, suivant les aventures décrites.








Il y a de tout côté format : double page, pleine page, encadré de côté, insertion dans le texte… Les couleurs sont distribuées avec justesse, suggérant les matières, les volumes, les ambiances et ajoutant encore une distribution plaisante d’effets de fond qui se déploie tant sur les images que derrière le texte.



Cette mise en page participe à l’évocation des sentiments et des aventures des protagonistes comme il participe à l’illusion du livre ancien.




La dédicace de mon exemplaire...

« La Légende de l’Ulster » est à mon sens un livre indispensable à tout amateur de Fantasy, amoureux de mythologie celte, fan de bande dessinée de grande qualité graphique et scénaristique.



Merci à Michel Borderie pour l'autorisation de l'utilisation de son travail dans la réalisation de cette critique.





 
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