NOUGARO Claude

NOUGARO Claude
par ana









  
 
 







 
 





Claude Nougaro est un artiste unique en son genre puisqu’il est un de nos seuls jazzmen français.. , enfin était…



Auteur-compositeur-interprète, il a marqué la chanson française comme peu de ses contemporains… D’autant qu’il avait gardé sa gouaille et son accent toulousain !



Né le 9 mars 1929 à Toulouse donc, son papa, Pierre Nougaro était chanteur d’opéra et sa maman Liette Tellini exerçait comme professeur de piano. Claude Nougaro avait donc certains atouts en main à la naissance ! Elevé par ses grands-parents paternels qui chantaient tous deux dans une chorale à défaut de faire un boulot artistique, le jeune Claude grandit bercé par Edith Piaf, Glenn Miller, Bessie Smith et Louis Armstrong.

En 1947, il échoue au Bac mais se lance dans le journalisme à Paris, il est pigiste pour plusieurs journaux. En même temps, il commence à écrire ses chansons, même sur commande pour Marcel Amont et Philippe Clay, de grands noms de l’époque. Claude croise Brassens au détour d’un rendez-vous professionnel ou d’un spectacle, on ne sait pas mais ils deviennent amis et Brassens officie très vite comme son mentor, l’encourageant à développer une écriture poétique et humoristique.

1949 est pauvre en créativité puisque Claude Nougaro se plie au service militaire.

A peine débarrassé de la corvée, Nougaro envoie ses textes à Marguerite Monnot, le compositeur d’Edith Piaf, laquelle chantera « Méphisto », « Les Sentiers de la Guerre ».

Pourtant, Nougaro apprécie de plus en plus de chanter ses propres compositions et 1959 est l’année de ses premières apparitions en public, au Lapin Agile de Montmartre, connu alors pour être le saint lieu des jeunes talents souhaitant se lancer !

Le succès attend 1962 pour frapper à sa porte, grâce à une collaboration fructueuse avec Philips, son producteur pendant des années. C’est le temps des titres tels que « Cécile, ma fille » (pour sa fille née de son mariage avec une rencontre au Lapin Agile) et « Une petite fille » qui sont des odes à l’amour tout simplement superbes et touchent les cœurs.





"Quand son ventre fut rond, en riant aux éclats, elle me dit allons jubile, ce sera un garçon et te voilà, Cécile ma fille.
Et te voilà et me voici moi, moi j'ai trente ans, toi six mois, on est nez à nez, les yeux dans les yeux quel est le plus étonné des deux?
Bien avant que je t'ai, des filles j'en ai eu [...]
et je sais que bientôt toi aussi tu auras des idées et puis des idylles, des mots sur tes hauts et des mains sur tes bas, Cécile ma fille
Moi je t'attendrais toute la nuit, t'entendrais rentrer dans bruit mais au matin c'est moi qui rougirait devant tes yeux plus clairs que jamais [...]
Que toujours on te touche comme mon souffle sur tes cils[...]
"







Le rythme de Nougaro se fait une place dans un paysage musical français limité et redondant : ok pour le tempo yéyé mais avec une orchestration jazzy et enlevée, incluant des instruments que l’on entendait plus. Là-dessus, des textes qui se moquent du « quand dira t-on » et du politiquement correct : « Tu verras » ou des lignes telles que « Plus encore que dans la chambre, je t’aime dans la cuisine. » qui ne font pas allusion à la place de la femme en cuisine mais à quelque chose de plus… sensuel !

"Dansez sur moi, dansez sur moi le soir de vos fiançailles [...]
Dansez sur moi, dansez sur moi qui tourne comme un astre, étreignez-vous pour que vos coeurs s'encastrent[...]
c'est pour vous tous que sur mes doigts la nuit je compte mes pieds
"




En 1963, il a un grave accident de voiture dont les conséquences le feront souffrir toute sa vie. Mis il part au Brésil l’année suivante et se produit sur scène dès son retour (Olympia, Théâtre de la Ville de Paris…). Petit impair côté vie privée, il a un fils avec une brésilienne… les sonotités brésiliennes le marquent aussi et on les retrouvera parfois dans ses chansons.

En 1965, le décès d’un ami de toujours lui inspire une chanson, « Chanson pour le maçon » et entame une collaboration avec le pianiste de jazz Maurice Vander. Cette rencontre devient cruciale pour Nougaro qui aime le jazz depuis l’enfance et l’introduit plus encore et avec une pureté étonnante dans ses futurs chansons. Vander n’est pas son unique soutien talentueux, Nougaro ira souvent chercher le savoir faire de grands nom français (Eddy Louiss, Michel Portal, Jean-Claud Vannier par exemple) et du monde entier (Marcus Miller, Ornette Coleman…) ainsi que le fait entendre « Gloria ».

Nougaro continue d’écrire ses textes suivant l’inspiration de son temps, « Paris Mai » est un plaidoyer contre les débordements aux tristes conséquences de mai 68. Cette chanson sera interdite d’antenne.






C’est avec régularité que Claude Nougaro vogue sur le succès et nombre de ses titres restent des grands classiques : « Le Jazz et la Java », « Tu Verras », « L’Île de Ré », « Armstrong », « Oh Toulouse », « Petit Taureau », « Dansez sur moi », « Plume d’Ange », « Insomnie », « Un Grain de Folie »…

"Ah tu verras, tu verras, tout recommencera,
tu verras tu verras, l'amour c'est fait pour ça,
tu verras, tu verras, je ferai plus le con,
j'apprendrai ma leçon [...]
Ah tu verras tu verras tout recommencera,
tu verras, tu verras, la vie c'est fait pour ça,
tu verras, tu verras,
tu verras mon stylo emplumé de soleil neiger sur le papier l'archange du réveil,
je me réveillerai, tu verras, tu verras
tout rayé de sommeil, ah le joli força
et j'irai réveiller le bonheur dans ces draps,
je crèverai son sommeil, tu verras tu verras,
je crèverai le sommier, tu verras, tu verras
en t'inventant l'amour dans le coeur de mes bras jusqu'au matin du monde.
Tu verras, tu verras, tout recommencera,
tu verras, tu verras le diable est fait pour ça
tu verras, tu verras, je ferai le voyou
tu verras, tu verras, je boirai comme un trou
et qui vivra mourra
tu me ramasseras dans des yeux de rosée
et je t'insulterai dans du verre brisé
je serai fou furieux tu verras, tu verras,
contre toi contre tous
et surtout contre moi
la porte de mon coeur grondera, sautera
car la poudre et la foudre c'est fait pour que les rats envahissent le monde
[...]
et tu verras tous ceux qu'on croyait décédés reprendre souffler vie dans la chair de ma voix, jusqu'à la fin du monde
"








En 1970, il participe à la bande originale du film « La Décharge / La Ville Bidon ».







En 1975, Nougaro quitte Philips pour Barclay. Dix ans plus tard, Barclay ne renouvelle pas son contrat sous prétexte de résultats insuffisants sur son dernier album…







Nougaro part pour New York (décidément, ce genre de décision ne date pas d’hier.. ah, les majors françaises sont incorrigibles) en quête d’inspiration. C’est une petite révolution sonore et rythmique qui en sort avec l’album « Nougayork ».





Le succès revient à toute vapeur : Victoires de la musique pour meilleur album et meilleur artiste. Le nouveau Nougaro est né et le succès se renouvelle en 1993 et 1997 avec deux autres albums.






En 1995, Claude Nougaro connaît ses premiers ennuis cardiaques et subit une première opération. Mais en 2003, il ne peut se produire au Festival du Verbe dans sa ville natale de Toulouse alors qu’il semblait aller bien car apparaissant souvent sur scène. Il est même de la partie pour l’album de Sol en Si de 2004.

Entre 2003 et 2004, il travaille sur un nouvel album pour le label jazz Blue Note Records, « La Note Bleue ». Mais ce disque ne sortira pas de son vivant…




Après plusieurs interventions chirurgicales début 2004, Claude Nougaro décède le 4 mars à l’âge de 74 ans des suites d’un cancer du pancréas.

C’est une grande perte pour la variété française et plus encore pour le très peu reconnu Jazz façon France.

Claude Nougaro restera un grand chanteur français, un parolier maniant le verbe comme seuls les grands savent le faire et une voix de gravier chantant unique et irremplaçable.

Brel lui-même disait de Nougaro : « [Brassens et moi] On n’habite pas la 5e avenue, c’est évident. On ne fait des chansons dans le coup […] Un type comme Nougaro il pourrait habiter sur la 5e avenue »

Sources : Wikipédia, Google images, Youtube





 
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