Shining

Shining
par ana

Titre Original :
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Année de sortie :
Origine :

  
  

The Shining 
KUBRICK Stanley 
Hawke Films, Peregrine 
Hawke films, Peregrine
Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd, Scatman Crothers 
horreur, suspense, thriller, fantastique 
1980 
Royaume Uni, USA 

 
 



Scénario : Stanley Kubrick, Diane Johnson d’après l’œuvre originale de Stephen King
Durée : 119 min (version européenne), 146 min (version US)



Résumé.



Jack Torrance a perdu son emploi de professeur et espère devenir un écrivain reconnu. En attendant, il doit nourrir sa famille aussi accepte t-il une mission curieuse : être le gardien d’un hôtel situé en pleine montagne du Montana.


Famille Torrance au complet

Les lieux étant fermés au public tout l’hiver et inaccessibles en cas de fortes neiges, il faut une personne pour en assurer la garde et le fonctionnement des installations. C’est ainsi que Jack se retrouve face à la façade insolite et peu rassurante de l’Hôtel Overloook accompagné de sa femme Wendy et de leur petit garçon Danny, un enfant très précoce pour son âge puisqu’il a des dons de médium qui le poussent souvent à réagir ou à interpréter ce qu’il voit et ressent mieux que la plupart des gens. Ses parents connaissent son don particulier mais Danny en parle peu car il a compris que cela les inquiète souvent. Ils sont accueillis par le directeur qui leur montre l’endroit, décrit le travail et se plaît à raconter que le précédent gardien serait devenu fou, quelques années auparavant, tuant épouse et filles jumelles à coups de hache. L’isolement sans doute… Après avoir également rencontré le cuisinier, Mr Halloran, Danny est heureux d’apprendre que celui-ci est également doté de certaines capacités même si elles sont moindres que les siennes. Halloran met d’ailleurs en garde Danny : il risque de voir des choses troublantes dans l’hôtel, il doit faire de son mieux pour ne pas se laisser influencer. En un rien de temps, les Torrance sont seuls dans l’hôtel. Leur quotidien se met en place doucement mais est de plus en plus troublé. Tandis que Jack est à la fois pris d’une inspiration soudaine qui le scotche à sa machine à écrire et présente des humeurs changeantes gagnant en importance et en fréquence, parlant à des gens qui ne devraient pas être là, Danny est assailli de visions d’horreur.






Au détour des couloirs et des chambres de l’hôtel, il voit les jumelles du précédent gardien l’invitant à les rejoindre puis gisant au sol dans une mare de sang, d’anciens résidents des lieux, tous blessés, ensanglantés, bref en piteux état.






Plus les jours passent, plus Wendy commence à craindre pour la santé mentale de son mari. Alors que la neige les a totalement coupés du monde, elle se voit contrainte de batailler seule pour sauvegarder la vie de son fils et la sienne. Le don de Danny pourra t-il les sauver ? Ou les condamnera t-il ?








Bande annonce version "dark"




Avis.


Qui a lu le livre n’a pu qu’être à la fois déçu et séduit par cette adaptation du roman éponyme de Stephen King.




Déçu parce que le fond de l’histoire est assez changé, ce qui est dommageable puisque les protagonistes perdent de leur profondeur. Dans le roman, Jack est un ancien alcoolique, il a connu non seulement une très mauvaise passe mais il s’est déjà montré sous un trait mauvais et violent jour à sa femme et son fils, ce qui explique que Wendy soit soupçonneuse et en même temps tarde à envisager la situation sous son véritable aspect. C’est l’hôtel qui prend possession de Jack, c’est ce lieu qui est dangereux, non son époux qui s’efface totalement, vaincu par les démons de l’hôtel. Ensuite, le don de Danny est sous-exploité dans le film, ce qui fait qu’on a l’impression que ce qu’il voit, tout le monde peut le voir, que ce sont des manifestations courantes. Mais S. King démontre bien que Danny est sensible à ce qui hante les lieux à cause de son don, que ça le rend vulnérable et conscient à la fois. On comprend que l’hôtel veut s’emparer de ses pouvoirs alors que le film laisse surtout voir que c’est sa nature d’enfant qui est désirée.







Mais cette adaptation très « Kubrick » est séduisante. D’abord il est parfois mieux qu’un film tiré d’un roman se démarque, devenant non une reprise à la lettre mais une œuvre à art entière. Et puis, il y a le jeu magistral de Nicholson, les scènes fantomatiques de réception et de massacres, de sang éclaboussant les murs, de morts errants l’âme prisonnière de ce lieu de cauchemar, le suspense intolérable de la fin. L’obscurité grandit tout au long du film, son atmosphère se plombe et explose à la fin. Bref c’est du Kubrick. Le réalisateur ne voulait pas d’un scénario qui parlerait du Diable ou de toute autre chose du genre comme cela avait été le cas dans les précédents succès du genre tels que « L’Exorciste » ou « Rosemary’s baby ». Il cherchait à surfer sur la vague du film d’horreur mais avec une histoire proche de ce qu’il avait toujours fait : un zest de schizophrénie, un rien de psychanalyse gothique et décadente. Il pose l'accent sur la relation père/fils qui part en vrille, les doutes entre époux.





Sans la présence de la neige, le spectateur n’a aucune notion de temps. Il fait sans arrêt sombre dans l’hôtel, tout baigne sans cesse dans la lumière électrique et les personnages vivants de notre époque (enfin lors de la sortie du film ^ ^ ) se mélangent aux morts des années 20 / 30 / 40 etc…




On passe des couloirs qui semblent rétrécir lors des apparitions aux immenses pièces vides de vie. Mêlé aux jeux de lumière, cet effet subtil provoque un sentiment de claustrophobie croissant.










Finalement, « Shining » est un très bon film d’épouvante qui respecte l’idée principale de S. King, celle que l’on retrouve dans toute son œuvre ou le comment réagissent des gens qui, du jour au lendemain, se retrouvent plongés dans l’horreur. Cette recherche est une constante dans son inspiration et je peux affirmer que l’adaptation de Kubrick bien que ne respectant pas les éléments cruciaux du roman reste une des meilleurs adaptation d’un roman de Stephen King.




 
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