Incorruptibles (Les) - histoire

Incorruptibles (Les) - histoire
par ana









  
 
 







 
 

Le terme d’incorruptible est devenu chose courante mais il n’a de cesse de nous rappeler un petit groupe d’individu en particulier, venu sous les feux de la rampe pour une action précise et risquée puis passés à la postérité grâce à un livre devenu une série TV puis un film.



Photo de l'équipe des acteurs récurrents de la série TV

Mais qui étaient donc les Incorruptibles ?



En 1920 les Etats-Unis ajoutèrent à leur 18e article de Constitution un nouvel amendement, le Volstead Act, visant directement la vente d’alcool dans les lieux publics. Rien de plus de 0.5g d’alcool ne devait plus être servi dans les bars ou les restaurants et il devint même difficile de simplement acheter une bonne bouteille pour les dîners familiaux.



Pourquoi ? Et bien classiquement sous l’influence religieuse et bien pensante des pasteurs (dès la fin du 19e siècle) espérant par ce biais strict moraliser la vie des plus pauvres qui noyaient leur mal être dans l’alcool de basse qualité et sauver leurs familles de violences inhérentes à l’abus de boisson. Sans oublier la triste réputation des saloons et autres lieux de perdition dans lesquels des cow-boys saouls provoquaient en duel le premier quidam venu, offrant un bain de sang glorieusement inutile aux badauds.



Dès lors, la tranquillité tant souhaitée se transforma en une période troublée grâce à la contrebande et les organisations mafieuses qui se saisirent de l’occasion pour produire et écouler sous le manteau de l’alcool de contrebande.



Cet alcool qui n’était pas toujours de qualité, certains dosages étaient si élevés que les consommateurs en devenaient aveugles, et les autorités, même les plus grandes telles que le FBI se heurtaient à la corruption et à une certaine « clémence » masquée vis-à-vis des contrebandiers. Mais les affaires liées à la mafia eurent tôt fait de garnir les kiosques de presse : chantage, assassinats, règlements de comptes, vandalisme pour l’exemple, les mafieux étaient partout et salissaient l’existence de ceux qui ne voulaient rien avoir à faire avec eux. Car non contents d’ouvrir des tripos clandestins pour écouler leur marchandise, les contrebandiers s’acharnaient à imposer des marchés à des patrons honnêtes de bars ou de simples commerçants. En cas de refus, la punition était efficace et dissuasive pour les autres…



A la tête de cette imposante machinerie se trouvaient les émigrés venus d’Italie et le très tristement renommé Al Capone, parrain de 1925 à 1932, basé à Chicago (la mafia de Chicago avait même son surnom « Chicago outfit »).



"Scarface" le seul et l'unique... Al Capone.



Le président des USA prit personnellement les choses en main si l’on peut dire puisqu’il choisit un membre du Trésor US travaillant déjà au bureau de la Prohibition pour faire la chasse aux mafieux : Eliot Ness. Difficile de fonder une équipe avec la vague de corruption qui couvrait la principauté de Capone, Chicago. Entre les doutes sur leur honnêteté et les attentats répressifs de ses ennemis jurés, l’équipe de Ness se composant d’abord d’une cinquantaine d’hommes fut réduite à neuf individus dont peu venaient de la police :



Eliot Ness


Martin J. Lahart (né en Irlande, sportif)
Samuel M. Seager (un dur à cuire qui avait fait bonne école au titre de gardien dans le couloir de la mort à Sing Sing)
Bernard V. Cloonan (un autre Irlandais, réputé géant et baraqué)
Thomas Friel (ancien membre de la police d’Etat de Pennsylvanie)
Joseph Leeson (le petit génie de la filature)
Paul W. Robsky (un physique fragile mais qui n’avait peur de rien)
Michael King (très doué pour analyser faits et situations, un expert avant l’heure)
Bill Gardner (ancien footballeur professionnel, il était le plus vieux de l’équipe de Ness avec ses 40 ans)
Jim Seeley (ancien détective privé)
Albert H. Wolff (policier transféré à Chicago après le massacre de la Saint Valentin au cours duquel des tueurs envoyés par Capone abattirent des rivaux irlandais, le doute plana longtemps sur les services de police de la ville de Chicago, sur leur complicité passive ou non car deux des tueurs s’étaient faits passer pour des policiers)

Les raids contre les distilleries clandestines et autres bars, bordels, boîtes de nuit de Jazz, boucheries, salles de jeux cachés se multiplièrent, ruinant doucement les affaires de Capone qui tenta l’habituel jeu de corruption. Mais ces dix hommes refusèrent systématiquement tout pot de vin ou « cadeau » aussi la presse les nomma t-elle « The Untouchables » ou les Incorruptibles.



Les vrais Incorruptibles



Capone, de son vrai nom Alphonse Gabriel Capone dit « Scarface » (le balafré) menait ses affaires d’une main d’acier : alcool, prostitution, drogue, il menait une guerre sans partage avec les mafieux irlandais et tenta de nombreuses fois de piéger Ness et ses hommes. Ses affaires étaient toutes d’apparence légales, sous des possessions et des parts dans des affaires très classiques et propres : fabrication de meubles, de jouets, de vêtements… tout cela pour blanchir un argent très sale. Jamais il n’y eut un témoin à charge pour l’inculper de quoi que ce soit : soit ils filaient soit ils mourraient.



Pourtant, Ness et ses hommes trouvèrent la faille pour le faire traduire en justice et mettre ne nez dans ses comptes : la fraude fiscale. Depuis plus de dix ans, Capone ne déclarait rien et aucune de ses affaires propres ne lui appartenaient réellement bien qu’il vive dans une opulence flagrante. 1931, l’accusation de fraude au fisc fut bien entendue accompagnée d’une infraction aux lois sur la Prohibition.


Capone lors de son arrestation.


Capone, d’abord confiant puisqu’il avait acheté le jury fut démasqué et condamné à 11 ans de prison pour subornation de jury. D’abord emprisonné à Atlanta, Ness découvrit qu’il continuait de gérer ses affaires depuis la prison et Capone fut envoyé à Alcatraz où il fut mis à l’isolement. Ses anciens amis et associés se disputèrent son empire qui s’effondra en 1933, date officielle de la fin de la Prohibition. Tandis qu’Eliot Ness mettait fin à son équipe, Capone se découvrit syphilitique. Mal soigné et affaibli, Capone fut libéré en 1939 avant de mourir en Floride en 1947 d’une pneumonie. Ness écrivit ses mémoires en 1957 peu avant sa mort, le livre fut intitulé « The Untouchables ».




La légende des Incorruptibles fascine encore les Américains. Après une série en noir et blanc des années 1959 à 1963 de 119 épisodes qui valent le détour ^ ^ (avec un brillant Robert Stack en Eliot Ness)





, Brian De Palma a posé son style sur grand écran avec pour acteurs les grands Sean Connery, Kevin Costner, Robert De Niro et Andy Garcia(critique ici). Sans oublier la musique inoubliable de Ennio Morricone.









Sources : Wikipedia, Google images, youtube





 
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