Cowboy Bebop

Cowboy Bebop
par Keniori

Titre Original :
Studio :
Distributeur :
Catégorie :
Genre :
Année de sortie :
Nombre d'épisodes :
Version papier :

  
  

Cowboy Bebop (カウボーイ ビバップ)  
Sunrise, Bandai Visual
Sunrise, Bandai Visual
 
action, science-fiction, culte 
1998 
26 
 

 
 




Avant-propos

Le testeur Keniori change de fusil d’épaule depuis quelques mois et désormais j’apprécie de retrouver des animés digne d’intérêt. Nos cœurs d’enfants recommencent à battre de nouveau, je remercie les membres de la vallée pour leur accueil. Bref de commentaires, plongeons-nous dans un animé qui a eu son gloire en France par l’intermédiaire de la chaîne Game One diffusée en 2002. A savoir que Canal+ avait eu la primeur de cette série.



Le futur n’est pas si lointain

Le temps est venu pour l’Humanité de coloniser l’espace. Ainsi est né un nouveau Far West dans lequel les pionniers modernes ont engendré une société très cosmopolite. Une nouvelle ère a commencé. En l’an 2071, Spike Spiegel et Jet Black, chasseurs de primes perpétuellement fauchés, errent dans l’espace au gré de leurs missions et dans une ambiance digne des seventies. De planète en planète, ils se lancent à la poursuite des criminels les plus recherchés. Peu importe le danger, c’est le montant de la prime qui compte !

Faye Valentine quant à elle est une arnaqueuse de charme. Un peu tricheuse et bien souvent voleuse, elle vient mettre de l’animation dans la vie des deux hommes.
Cet animé crée par les studios Sunrise à qui on doit City Hunter et les visions d’Escaflowne, Cowboy Bebop demeure sans conteste l’une des plus belles séries jamais produites au Japon à ce jour.



Historique

La chaine hertzienne TV Tokyo a passé commande au studio Sunrise et à son partenaire principal Bandai Visual, une série voulant se démarquer de la concurrence. Dès les premiers communiqués annonçant la naissance de ce projet ambitieux en 1996, les Otakus retiennent leur souffle. Création originale du célèbre collectif des scénaristes de la Sunrise, Hajime YATATE (les Samouraï de l’Eternel, Witch Hunter Robin,…) , réalisée par Schinichirô WATANABE, dessinée par Toshihiro KAWAMOTO (Wolf’s Rain) et mise en musique par Yôko KANNO (Ghost in shell), le staff est solide et la révolution programmée.
Lancé alors que « Star Wars : La Menace Fantôme » est annoncé, le projet porte à l’époque le nom de « Shooting Star Bebop », appelation ensuite modifiée en « Swing The Bebop » lors de l’établissement du premier planning de production et enfin le nom définitif « Cowboy Bebop ».



C’est au moment de la diffusion des premiers épisodes que les problèmes commencent à survenir. Les chaînes de TV japonaises étaient devenues pour le moins frileuses à la suite de l’affaire Pokémon et des fameuses crises d’épilepsie qui avaient suivi la diffusion d’un épisode. Cowboy Bebop n’était clairement pas politiquement correct aux yeux des bien-pensants. Il est donc décidé de remanier certains épisodes afin de les rendre plus « acceptables ». Mais certaines histoires sont définitivement trop audacieuses pour la chaîne et plusieurs épisodes sont purement et simplement jetés aux oubliettes !
TV TOKYO exige néanmoins que Sunrise respecte le contrat de 26 épisodes diffusables, comme il était convenu à l’origine. La chaîne demande donc aux auteurs de créer des nouveaux épisodes en remplacement de ceux jugés subversifs. La rébellion gronde au sein du staff qui n’accepte pas d’être traité de la sorte. Si le fait de réaliser des épisodes supplémentaires leur demanderait beaucoup trop de temps, leur crainte principale concerne cependant la baisse de la qualité de la réalisation et de l’intérêt d’un univers complètement original travaillé depuis deux ans au sein du studio. Se rabattre sur des histoires insipides pour passer au travers du filet de la censure équivaudrait à la mort du programme tel qu’il avait été imaginé. Quelques épisodes furent remaniés en limitant des détails dits dérangeants comme le sang pendants les combats (d’après les rumeurs de fans assidus de ce studio).



Les personnages principaux

La force de cette série réside dans les sentiments et les actions des personnages, le studio Sunrise a extrait une panoplie de sentiments intenses conduisant aux spectateurs à verser bien souvent des larmes, et malgré une action digne des films de Far-west.
Autre attrait l'atmosphère mélancolique omniprésente qui se dégage tout du long des opus. Cowboy Bebop, c'est un savant mélange de space opéra et de western. La bande son est tout simplement envoutante. Columbia Tristar a adapté ce chef d'œuvre de l'animation japonaise sur grand écran et le film a fait de très bons résultats.
A noter également les titres des épisodes : pour beaucoup, ce sont des titres d'albums ou de chansons plus ou moins célèbres, certains titres étant très légèrement modifiés. Plusieurs viennent notamment des Rolling Stones..., de plus les auteurs ont cité un film de Jean-Luc Godard dont on trouve quelques similitudes avec les personnages.



Spike SPIEGEL (27 ans, né le 26 juin, groupe sanguin O, 1m85)
Il est né sur Mars. Il déteste être contrait ou soumis à des ordres. Il aime résoudre les difficultés auxquelles il est confronté à sa manière. Se réjouissant de l’imprévu, il apprécie le danger. C’est un homme qui plaisantera même dans les situations les plus difficiles. Plus son ennemi est fort, plus il se prend au jeu. Il n’est pas obsédé par l’argent. Il n’a pas un grand sens de la justice, mais il sait respecter ses obligations et renvoyer l’ascenseur. Souvent vulgaire dans ses propos, il n’en demeure pas moins intelligent. Il agit uniquement selon sa propre échelle de valeurs, ce qui lui cause souvent des ennuis. Il rechigne à parler de son passé, bien qu’il semble avoir ses raisons, diverses et variées, pour faire le métier de chasseur de primes.



Jet BLACK (36 ans, né le 3 décembre, groupe sanguin A, 1m88)
Le partenaire de Spike, le seul homme en qui ce dernier ait confiance. C’est un ancien agent de l’ISSP. Du temps où il était policier, il eut un grave accident qui l’obligea à cybernétiser une partie de son corps. Il a un important réseau dû à son ancien travail et se charge de récolter les informations. Il s’occupe principalement de la paperasse. Il aime bien se disputer en général, mais dès qu’il s’agit de travail, il s’accorde parfaitement avec son partenaire.
Ses loisirs sont les bonsaïs et les courses de chevaux galactiques. Il cuisine également très bien, mais bien souvent sans viande, la faute à un pouvoir d’achat en berne.



Faye Valentine (23 ans, né le 14 août, groupe sanguin B, 1m68)
Lieu de naissance inconnu, CV inconnu. Elle semble devoir de l’argent à pas mal de monde. Elle rencontre Spike et les autres fortuitement et finit par rejoindre le groupe du Bebop. Mais dès que les finances vont bien, elle ne pense qu’à prendre la poudre d’escampette. Violente et au caractère très masculin, elle n’aime pas dépendre des autres. Très curieuse, elle est franche et n’en fait qu’à sa tête.



Edward Wong Hau Pepelu TIVRUSKY 4th (pretend avoir 13 ans, née le 1 janvier, groupe sanguin AB, 1m36)
Née sur la planète Terre, elle aurait du sang latino. Ingénue et apparemment superficielle, on ne sait jamais vraiment ce qu’elle pense. En tout cas, sa sensibilité est très aiguisée. On dirait qu’elle réagit uniquement à l’instinct, et non en fonction de la logique ou du bon sens. Parle comme un enfant, bien que très calée en informatique, elle peut pirater le système en toute facilité. Ses connaissances sont désordonnées, elle veut tout faire par elle-même. Son apparence se rapproche plus du chat qu’un être humain. Elle a choisi le nom Edward sans savoir que c’est le nom d’un garçon.



Ein
Bien qu'il soit en apparence un Welsh Corgi tout ce qu'il y a de plus banal, Ein est loin d'être un chien ordinaire. C'est un animal créé et élevé en laboratoire, le fruit d'un programme de recherches ultrasecret. En fait, Ein est particulièrement intelligent et semble posséder la capacité d'utiliser ordinateurs et téléphones.
Il est également très curieux, ce qui le met parfois dans des situations inconfortables. Il est très attaché à Ed... et est le souffre-douleur préféré de Faye!



Vicious
Vicious est un tueur froid et implacable qui a un lien très particulier avec Spike. Ils étaient amis autrefois, lorsqu'ils travaillaient ensemble pour les Dragons Rouges, mais cette amitié s'est transformée en rivalité avec l'apparition de Julia. Il ambitionne de prendre la tête des Dragons Rouges... et de se débarrasser une bonne fois pour toutes de Spike.
Son arme préférée est un long sabre et il se promène en permanence avec un étrange oiseau noir (référence à The Crow ) perché sur son épaule.



Julia
Julia est la seule femme que Spike ait jamais aimée, et la raison pour laquelle il a quitté les Dragons Rouges. On ne sait pas grand-chose d'elle, si ce n'est qu'elle semble être dotée d'une forte personnalité. Bien que Spike se soit efforcé d'oublier son passé, il n'est jamais vraiment parvenu à effacer Julia de sa mémoire et continue de la rechercher.

Un autre acteur dans la série ?

La musique joue un rôle essentiel dans Cowboy Bebop, on pourrait même presque dire qu'elle est un personnage à part entière tant elle participe à l'ambiance de la série. D'ailleurs, on peut remarquer que presque tous les titres des épisodes font référence d'une façon ou d'une autre à la musique, que ce soit un genre musical (blues, jazz, bebop, heavy metal...), une danse (waltz, ballad, elegy, samba...), voire même le titre d'un morceau ("Wild Horses", "My Funny Valentine", "Speak Like A Child", "Honky Tonk Women"...). Et tout au long de la série, ces références vont apparaître, certaines très claires, et d'autres plus subtiles (ainsi, par exemple, les noms des trois vieux joueurs de cartes qui apparaissent dans plusieurs épisodes sont "Antonio", "Carlos" et "Jobim", référence au célèbre musicien brésilien). Les références touchent mêmes les jaquettes des DVD et les pochettes des CD, qui ne sont pas sans faire penser aux pochettes des vieux 33 tours du label "Blue Note". Bref, Cowboy Bebop baigne littéralement dans la musique, et si les références sont trop nombreuses pour être toutes énumérées ici (surtout que j'en raterais certainement moi-même aussi!), vous pouvez toujours essayer de les retrouver pour vous amuser.



La musique étant l'un des thèmes principaux de la série, il fallait donc un musicien de grand talent pour créer une bande-son à la hauteur. De ce côté-là, on peut dire que les producteurs ont eu le nez fin en engageant Yoko Kanno , dont les compositions sont tout simplement exceptionnelles. Jamais sans doute dans un animé la musique n'a été en telle adéquation avec les images. Riffs frénétiques, blues à faire pleurer, ballades nostalgiques, scats virtuoses, toutes les ambiances et tous les styles y passent, avec tout à la fois une maîtrise et un naturel tout simplement incroyables. Il faut d'ailleurs remarquer que les références dont je parle plus haut se retrouvent dans la musique elle-même. Yoko Kanno n'hésite pas en effet à emprunter et à parodier toute une série de styles et de thèmes archi-connus, de John Barry à Quincy Jones, en passant par des morceaux résolument 70's... Si vous êtes amateurs de jazz et des styles qui tournent autour, les OST de Cowboy Bebop doivent faire partie de votre discothèque.

Quelques influences en sus

Cowboy Bebop est marqué par Bruce Lee, sa philosophie de combat et par ses films d'arts martiaux. Le style de combat de Spike, le Jeet Kune Do, est directement inspiré de Bruce Lee. Ainsi, le nom de la prise dans le second épisode se nomme Abdul Hakim, inspiré du film de Bruce Lee Le Jeu de la mort dans lequel jouait Kareem Abdul-Jabbar dans le rôle d’Hakim. À deux reprises, Spike mentionne Enter the Dragon et La Fureur du dragon, deux autres films de Lee. De plus, lorsqu'il apprend à Rocco Bonnaro à se battre dans Waltz for Venus, il récite sa philosophie composée presque exclusivement de citations de Bruce Lee. Dans l'avant dernier épisode (The Real Folk Blues Part. 1) à l'extérieur de l'hôpital ou Jet est soigné, un poster de Bruce Lee est accroché.



L'épisode 20 Pierrot le fou rend hommage au film du même nom de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo datant de 1965 (information citée précédemment). Dans cet épisode, Spike a affaire à un tueur psychopate.
Cet épisode rend également hommage au morceau On the run de l'album The Dark Side of the Moon des Pink Floyd. La musique lors des séquences racontant l'origine du tueur est une reprise dudit morceau, de même que le rire de Pierrot.

Une série qui part dans tous les sens

Si cowboy Bebop est devenu une telle référence, ce n’est pas eulement grâce au subtil mélange des genres (du space opéra au western en passant par les séries télévisées des années 70 et les gunfights à la John Woo) ou à l’ambiance rétro-kitsch accentuée par la sublime bande-son jazzy de Yôko KANNO – véritable hommage à toute la pop culture télévisuelle et cinématographique – mais aussi, et surtout par l’intermédiaire d’un scénario inventif servi avec réussite par d’importants moyens techniques.



De la 3D léchée, un character design accompli et original et enfin une animation d’une fluidité surprenante pour une série télévisée. Les mouvements des personnages sont élégants, réalistes et travaillés et ils évoluent dans un milieu absolument maîtrisé par le réalisateur WATANABE qui marque de son empreinte le style de la série, avec plusieurs morceaux de bravoure et d’audace sous forme de scènes devenues inoubliables.
Ces scènes marquantes illustrent une trame rafraîchissante, souvent délirante, parfait désabusée et obligatoirement fataliste. Les héros, individus brisés, forment une galerie de portrait unique : des personnages cherchant un second souffle dans l’aventure emportés dans une quête personnelle dont cette dernière les plonge avec violence dans les abîmes de l’âme humaine, dans les recoins d’un passé obscur, d’une vie qui ne les a pas épargnés et qui n’est désormais constituée que d’espoirs envolés et d’illusions perdues.
Une part d’eux-mêmes qui semble liée à une existence à jamais révolue. Ces personnages plus vrais que nature qui ne s’éloignent pourtant pas d’un réalisme touchant. Ils côtoient la mort de près pour se sentir vivants. Au milieu de l’action et du délire apparaissent ça et là des instants de pure poésie contemplative et de lyrisme tragique.
Série surprise à mes yeux, Cowboy Bebop reste tout simplement l’une des plus belles séries animées jamais produite.

Sources (informations et images) DVD Anime F.PIROTTE, Discount Manga

Remerciements à Anabel & Dragon Kevin



 
Tags : culte, Spike, Far West, Réagir sur le forum Revenir en haut