Grand Bleu (Le)

Grand Bleu (Le)
par ana

Titre Original :
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Acteurs :
Genre :
Année de sortie :
Origine :

  
  

idem, anglais  
Luc BESSON 
Gaumont International, Les films du Loup, Weintraub Entertainment Group 
Gaumont international
Jean-Marc Barr, Jean Reno, Rosanna Arquette, Marc Duret, Jean Bouise 
aventure, drame, romance 
1988 
France, Italie, USA 

 
 




Scénario : Robert Garland, Marilyn Goldin, Jacques Mayol, Luc Besson
Durée : 132 min (version courte), 168 min (version longue)




Synopsis.



Années 1960, un petite port de pêche en Grèce.

Jacques Mayol et Enzo Molinari sont deux gamins du coin, pas vraiment amis mais un peu quand même. Enzo se balade sans cesse avec son petit frère et leurs copains tandis que Jacques aide son père et son oncle à pêcher des éponges pour vivre. Dès que l’occasion se présente, Enzo provoque Jacques en duel pour prouver qu’il peut rester plus longtemps que lui en apnée. Ce petit jeu intéresse peu Jacques mais c’est le seul moyen qu’il a de fréquenter le garçon qu’il aime bien finalement. La petite vie de Jacques se déroule ainsi, paisible sous le soleil et dans l’eau de la Méditerranée. Mais cet idéal prend fin avec la mort accidentelle de son père.

Vingt ans plus tard, Enzo vit en Italie où sont ses racines. Il est devenu champion du monde de plongée en apnée. Entre les tournois officiels, il gagne sa vie en offrant ses services lors d’accidents de plongée. Mais il a une obsession : retrouver Jacques et le défier lors du prochain championnat du monde. Grâce à une rentrée d’argent, il fait des recherches et découvre que Jacques baigne lui aussi toujours dans l’eau mais se prête plutôt à des expériences testant du matériel de plongée dernier cri ou faisant des recherches sur sa capacité à rester en apnée un long lapse de temps.





Dès que les deux hommes se retrouvent, l’amitié reprend ses droits mais la rivalité aussi, bien que Jacques ne joue pas volontiers le jeu. Pourtant, Enzo est bien décidé à repousser ses limites et Jacques n’a d’autre choix que de le suivre.










Avis.


Une oeuvre magistrale qu’il est difficile de critiquer en quelques lignes… « Le Grand Bleu » reste pour moi le chef d’œuvre de Luc Besson même si j’admire l’ensemble de son travail de réalisateur.

Pour une raison simple, c’est que ce fut le premier vrai film que j’ai vu au cinéma et surtout le premier que je suis allée revoir… 5 fois (3 versions courtes, 3 versions longues).

Il n’existe qu’un seul réalisateur français capable de relever le défi de tourner une histoire pareille, dans des décors naturels, en noir et blanc puis en couleur pour accentuer la notion de passage du temps entre l'enfance et l'âge adulte, avec des comédiens et des techniciens parlants toutes les langues, de longues minutes sans un mot, juste l’émerveillement de l’océan, du contact avec la nature, avec la vie, qui est tel qu’il entraîne les hommes au large de leurs familles, des femmes qui les aiment, de la vie parfois.



Plus on regarde « Le Grand Bleu » plus on approche l’esprit de son créateur. Même si les personnages principaux sont inspirés de véritables plongeurs, Luc Besson a écrit le premier jet de cette histoire seul, avec pour source d’inspiration son enfance. Nés de parents moniteurs de plongée, il a passé ses premières années sous le soleil, en maillot de bain, en Grèce, en Italie, partout où il faisait beau et où la mer était sa seule compagnie puisqu’il n’est allée à l’école qu’à partir de l’âge de 9 ans. Le petit Jacques Mayol qui va à la rencontre des murènes palmes aux pieds, c’est lui enfant.



Pour ce film, Besson a fait équipe avec son tout premier collaborateur face caméra, Jean Reno qu’il a introduit au cinéma avec « Le Dernier Combat » (Besson avait alors 19 ans et c’était son premier film) et « Subway »(et qui s'est doublé lui-même dans la version US).








Si le rôle emporté par Jean-Marc Barr, alors inconnu, est celui du personnage central de l’histoire, d'un homme en décalage total tant il vit hors des préoccupations habituelles des humains et surtout du monde adulte, celui de Jean Reno porte à lui seul les deux tiers du film. Il incarne à merveille l’orgueil, l’humour, l’amitié, la passion d’une scène à l’autre, d’une minute à la suivante. Et d’un air terriblement sérieux balance ses répliques qui font réfléchir (« quoi qu’il arrive t’es pas tout seul, c’est ça l’amour »), sourire voire hurler de rire (« je prendrais la chambre de notre chère « comtessa », elle est allée s’installer au cimetière, c’est bien plus confortable pour elle ! » ; « T’as pas d’autres chaussures ? Alors c’est très chic » face au mélange costard et baskets de Jacques Mayol/Jean-Marc Barr, ensemble loin d’être à la mode à l’époque). C’est l’union de ces deux acteurs qui scelle la destinée de ce film hors norme.




Enzo et son petit frère (celui du sang) qui est son manager : "dans mon village on a dicton... (au frère) comment on dit déjà ?
_ J'ai oublié.
_ Où vous voulez en venir ? (demande l'interlocuteur)
_ Laisses tomber.
"

Bien sûr, il y a le charme fragile et sensuel de Rosanna Arquette, la beauté des paysages, la chaleur du soleil et l’infinité de la mer, mais sans le subtil mélange d’amitié, de rivalité qui unit ces deux êtres à travers leur passion pour la mer, il n’y a pas d’histoire. C’est leur duo qui vaut la peine d’être vu, analysé, savouré. On pourrait presque y voir une forme d’amour à rebours, un amour fraternel, que rien, pas même la mer, ne peut séparer.




Bien entendu, on ne peut parler du « Grand Bleu » sans citer la fantastique bande originale qui l’accompagne dès les premières images. Eric Serra, pareillement encore peu connu à l’époque, a créé une palette de compositions variée mais toujours tournée vers les échos de la mer, du soleil, de l’évasion avec juste une dose mesurée de punch ou de folklore suivant les lieux de certaines scènes (le retour de Johanna Baker / Rosanna Arquette à New York, son déplacement professionnel dans les Andes…).








Bien que Besson et Serra soit un duo sans compromis, cette musique reste pour moi la plus belle œuvre du compositeur de même que ce film est la plus belle œuvre de Besson.



Si je pouvais, j’en parlerai encore mais est-ce utile ? Après tout, « Le Grand Bleu » invite à une seule chose : la liberté.






 
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