Il était une fois dans l

Il était une fois dans l'Ouest
par Anabel185

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Année de sortie :
Origine :

  
  

Once upon the time...in the West 
Sergio Leone 
Fluvio Morsella pour Safran-San Marco 
Paramount Pictures
Claudia Cardinale, Henry Fonda, Charles Bronson, Jason Robards... 
Western 
1968 
USA 

 
 



Scénario : Sergio Leone et Sergio Donati
Musique : Ennio Morricone
Durée : 159 mn

Résumé.

Au cœur d'une plaine aride du grand ouest américain, trois hommes patibulaires séquestrent un chef de gare pour y attendre le passager du prochain train. Seul un joueur d'harmonica en descend. Lorsqu'il leur demande où se trouve un certain Frank, aucun doute n'est permis : en guise de rendez-vous ces trois hommes sont venus pour le tuer...



A quelques kilomètres de là, un veuf prépare ses enfants à recevoir sa nouvelle épouse. Leur ferme isolée se teinte de gaieté et d'airs festifs mais, tapis dans les arbres desséchés, des hommes armés patientent...
Au même instant, une belle jeune femme parvient enfin à destination. Hélas, elle va attendre des heures un mari qui ne viendra pas la chercher. Alors qu'elle fait le trajet par ses propres moyens, elle va croiser la route d'un évadé de prison et d'un joueur d'harmonica...



Ces trois personnages que tout oppose vont se retrouver autour d'un seul et même individu : Frank !




Avis.

"Le rythme du film devait rappeler le dernier souffle que tout être laisse échapper avant de mourir. Il était une fois dans l'ouest, du début jusqu'à la fin, est une danse avec la mort. Tous les personnages du film, excepté celui joué par Claudia Cardinale, sont conscients du fait qu'ils n'en sortiront pas vivants", Sergio Leone.


Contrairement à ses premiers westerns, Sergio Leone voulait faire de ce film une histoire qui s'attaquait directement aux pionniers de l'Amérique, au changement qui vint à eux sans qu'ils y soient prêts, puisque la modernité a peu à peu envahi leur monde, leur ôtant le pouvoir des armes pour celui de l'argent et des affaires. Dépité de ne trouver aucun producteur intéressé par son "Il était une fois en Amérique" retraçant une image de l'Amérique des années 20, il s'est donc attelé avec un de ses scénaristes de prédilection à ce film.

Film monumental qui dépoussiéra définitivement le genre du western, "Il était une fois dans l'ouest" bouleverse tous les codes établis. D'abord parce qu'il n'est plus question ici de la guerre de sécession ni de luttes contre des indiens sauvages mais bien d'une histoire née de la violence que les colons ont immanquablement apportée avec eux et de la lutte qui opposa ces premiers colons à ceux qui vinrent avec l'ouverture des grandes routes à travers le pays, balayant les vieux principes de vie. Ensuite parce que c'est une oeuvre réalisée, écrite, mise en musique et produite par des italiens de pure souche qui explorent avec brio le mythe du grand ouest pour lui donner une dimension à la fois réaliste et dramatique à souhait en laissant de côté tout manichéisme. L'Homme, le colon, prêt à tout pour survivre et se faire une place dans le nouveau monde y est brossé sans délicatesse aucune.
De même, le casting est exceptionnel : Claudia Cardinale, Charles Bronson, Henri Fonda, Jason Robards, tous campent des personnages complexes avec tout le talent qu'on leur connaît. Claudia Cardinale joue une femme forte et indépendante qui sait jouer les naïves pour parvenir à ses fins mais arbore sans arrêt une beauté troublante.



Henri Fonda, tellement à l'aise dans les rôles de héros, joue ici un tueur sadique horrifique.


"Je n'ai aucune confiance en quelqu'un qui porte à la fois une ceinture et des bretelles. En un homme qui n'a pas confiance en son pantalon!"

Jason Robards est à la fois l'élément comique qui détend l'atmosphère et se montre protecteur en dépit de son passif criminel et de ses allures non moins inquiétantes. Charles Bronson reste énigmatique jusqu'au bout, n'offrant son secret qu'à la toute fin du film.


"Vos amis ont un important taux de mortalité"

La musique sert l'ensemble du film, chaque personnage ayant son thème propre et ajoutant un impact tantôt dramatique tantôt héroïque, parfois plein de tension ou, au contraire, de détente, suivant à la lettre le jeu des acteurs.
Pour finir, la mise en scène montre plus encore que tous ses films, la "patte" de Sergio Leone (qui n'a jamais parlé un mot d'anglais !) : des plans serrés, des gros plans sur les visages pour accentuer le suspense, le drame, la caméra qui suit devant un personnage comme si elle était ses yeux, montrant au spectateur tel ou tel point de vue et d'axes pour dévoiler autant de points de vue qu'il y a de personnages importants. On ressent la chaleur au travers de l'herbe jaunie, des arbres secs et des lèvres gercées des comédiens, la tension par leur sueur, le défi et la peine par les yeux de Claudia Cardinale, la soif de vengeance par ceux de Bronson, la curiosité sur le visage de Robards, la cruauté dans les pupilles de Fonda...



C'est un film qu'il faut avoir vu pour se rendre compte que ce qu'on a appelé vulgairement le western spaghetti est un genre unique qui a élevé le western au panthéon du cinéma.






 
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