CABREL Francis

CABREL Francis
par ana









  
 
 







 
 




Allez, je continue en francophonie… cette fois-ci avec un autre de mes favoris, bien entendu ^ ^, Francis Cabrel qui , men dépit des sacrées bonnes imitations de Laurent Gerra, continue de me toucher à chaque écoute.

Francis Cabrel est né le 23 novembre 1953 à Agen, patrie des pruneaux et du soleil qui n’a jamais quitté le verbe du chanteur compositeur interprète. Ses parents sont originaires d’Italie et franchement modestes : papa est ouvrier dans une biscuiterie et maman est caissière.
Ce qui n’empêche par Francis d’avoir une sœur et un frère.
L’enfance du petit et timide Francis est paisible, dans le Lot et Garonne, mais à 13 ans, il découvre le rock et la pop anglais grâce à Bob Dylan et son oncle sait entendre son souhait puisqu’il lui offre une guitare le noël suivant. Influencé donc par Bob Dylan mais aussi par Leonard Cohen et Neil Young, Francis se met à la guitare d’abord pour faire des reprises puis commence à composer en dépit de sa grande timidité. A 17 ans, il forme plusieurs groupes locaux qui ne tiennent pas. Mais si le rock et la folk prennent de plus en plus de place dans sa vie, cela lui vaut aussi d’être renvoyé du lycée et de devoir commencer à travailler à 19 ans comme vendeur de chaussures. Pourtant, il poursuit son rêve car dès que le boulot est fini, il joue dans des bals locaux toujours avec des formations qui ne durent pas…
Sa chance, Francis la saisit en 1974, à Toulouse, lors d’un concours radio qui auditionne 400 candidats. Avec son titre « Petite Marie » et malgré son style visuel 200% hippie, il gagne le concours et le prix de 2 000 francs nouveaux de l’époque ! (soit environs 2 000 euros).




Il entre dans la cour des grands avec la firme CBS et de grands producteurs made in France de l’époque lui déroulent un tapis confortable avec une mini tournée composée de plusieurs artistes en vogue.
En 1977 sort son premier album, « Ma Ville » mais Francis Cabrel n’en est pas très satisfait car CBS le pousse vers une musique commerciale et cherche à gommer son accent par mixage, loin de lui-même donc et de ses aspirations. Le succès est là et il fait l’Olympia en première partie de Dave mais rien à faire, il veut mieux. Après ses trois chansons réglementaires, il ne reste pas en coulisses, il prend le RER et va dormir chez un ami qui vit en banlieue. Francis est frustré de ce début car si la reconnaissance est là, elle ne lui correspond pas vraiment…




En 1979, il atteint son but avec un second album, « Les Chemins de Traverse » dans lequel le single « Je l’aime à mourir » explose littéralement et fait de lui une star : plus de 400 000 exemplaires vendus. A l’ère du disco, c’est tout de même la preuve que Cabrel est un artiste, un vrai !





Francis a enfin ce qu’il voulait : le succès et la reconnaissance. Si la liberté artistique est enfin à sa portée, il perd une autre liberté puisqu’il doit se soumettre, lui est son indéfectible timidité, aux obligations de lé célébrité…
En 1980, un troisième succès avec l’album « Fragile » et son titre phare « L’encre de tes yeux ».






L’introduction de la guitare électrique est timide mais là dans la chanson « La Dame de Haute Savoie ». Le disque suivant « Carte Postale » exprime le décalage qu’il subit entre sa vie parisienne et le manque de sa terre natale, « Carte Postale », « Répondez-moi » y font écho tout en poésie et mélancolie. Cabrel veut rester Cabrel mais retrouver la quiétude de ses racines. Pourtant, en 1983 puis en 1985, on voit un autre Cabrel sortir avec les disques « Quelqu’un de l’Intérieur » et « Photos de voyage » : il a coupé ses cheveux de mousquetaire (même si la moustache est toujours là) et chante des titres prouvant qu’il ne se contente pas de rester le regard fixé sur son petit monde. « La fille qui m’accompagne », « Saïd et Mohamed », « Soweto », « Lisa » parlent des conflits internationaux d’alors et du machisme ambiant. « Il Faudra Leur Dire » chanté avec une chorale d’enfants se classe au top 50 pendant plusieurs semaines, c’est la parole sage des enfants qu’il met en avant, le courage et la pureté de leur cœur que l’on devrait écouter plus souvent...













1989, Cabrel est papa et choisit donc un rythme de travail plus calme. Il a aussi un état d’esprit différent et c’est un nouveau carton qui sort dans les bacs : « Sarbacane » remporte les suffrages de la maturité, de la composition plus fine avec des instruments nouveaux et plus nombreux. L’écriture montre une vraie avancée dans le style et l’intention. Pour preuve, Cabrel rafle toutes les récompenses pour lesquelles il était nominé aux Victoires de la Musique.









En 1991, un triple album reprenant deux live de la tournée « Sarbacane » (un en version album et l’autre en version acoustique), des participations aux concerts caritatifs tels que les Restos du Cœur, Sol en Si, Urgence et une élection au conseil municipal de sa ville natale, Astaffort, Cabrel semble dormir loin de la scène et du marché musical…Mais 5 ans plus tard, il sort un nouveau bijou. « Un Samedi Soir sur la Terre » révèle une nouvelle facette du compositeur : « La Corrida », « Un samedi Soir sur la Terre », « Je T’aimais, Je t’aime, Je T’aimerai », « Octobre », chaque titre est un creuset d’émotions, d’images, de sons, d’harmonies différents. Le succès revient vers Cabrel aussi fidèle qu’avant et le timide reprend le chemin de la scène jusqu’au Québec et les Victoires de la Musique.









Francis en profite, d’autant qu’il a un studio à la maison, pour monter le label Cargo qui aide à promouvoir les jeunes talents régionaux et met en place les Rencontres Musicales d’Astaffort. Le chanteur ne refuse pas de participer aux concerts de charité divers aux côtés d’autres grands noms tels que Michel Jonasz ou Mauranne mais son public sait maintenant qu’il lui faut être patient pour entendre des nouveautés. Peu importe, la qualité est telle que la patience est récompensée !
1998 est une année de collaboration d’un nouveau genre : le photographe Claude Gassian publie un livre de photos consacrées à Francis Cabrel, « Hors Saison » se compose donc de clichés aux couleurs vives et d’un CD Bonus sur lequel Cabrel chante avec la grande artiste d’Argentine Mercedes Sosa rencontrée sur les Francofolies « Vengo A Ofrecer Mi Corazon ». Mais ce « Hors Saison » est le prémice à un nouvel album du même nom qui sort l’année suivante.




Cette fois-ci, il y a de tout : du classique façon Cabrel et de vraies cartes postales telles que « Hors Saison » justement qui est un moment de grâce acoustique exceptionnel.







A tel point que la tournée est différente : peu de musiciens, des salles de taille moyenne pour un caractère intimiste et acoustique justement.
En 2002, Cabrel se consacre aux Rencontres Musique d’Astaffort à Paris qui sont un succès.



En 2005, Francis Cabrel se dévoue à une nouvelle cause : le soutien aux musiciens et aux artistes de la Nouvelle Orléans qui se retrouvent sans abri, sans emploi et sans instrument après les ravages causés par l’ouragan Katrina.





2006 voit naître d’autres collaborations dont celle au conte musical « Le Soldat Rose ».




Pour fêter ses 30 ans de carrière l’année suivante (il se rase la moustache, non je plaisante...), un best of sort dans les bacs, « Lessentiel ». 37 titres dont deux inédits et un DVD bonus avec clips et un extrait de concert.
Printemps 2008, nouvel album nommé « Des Roses et Des Orties ».




Une recette connue se pose sur des paroles très tendances et toutes droites sorties du cœur d’un homme qui contemple son époque avec déception et critique (« Adossé à un chêne liège »), et tout le monde y passe, depuis le premier quidam venu jusqu’à Dieu lui-même, quel que soit le nom ou le visage qu’on lui donne de par le monde (« Cardinaux en costume »)… C’est encore avec tendresse qu’on aime retrouver Francis Cabrel même si on peut hésiter entre le sourire moqueur et la complicité : après tout, il vit lui-même bien à l’abri du monde dans son petit coin de paradis provençal…



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Mais Cabrel reste un poète merveilleux qui sait poser ses mots sur de parfaites compositions, et adopter la phrase de Léo Ferré : "La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie, elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche." Et rien que pour ça, Francis Cabrel mérite son succès indémodé.

 
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