Trois Royaumes (Les)

Trois Royaumes (Les)
par ana

Titre Original :
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Acteurs :
Genre :
Année de sortie :
Origine :

  
  

Chi Bi 
John Woo 
6-shooter film 
6-shooter films
Tony Leung, Takeshi Kaneshiro, Zhang Fengyi, Chang Chen, Yong You, Zhao Wei…. 
Aventure, combats, historique, guerre 
2009 
Chine 

 
 




Durée : 225 min pour l’Occident, 280 pour l’Asie
Année sortie France : 2009



Résumé.



208 après J-C.

La Chine sort d’une guerre civile qui a ravagé le royaume du nord, les seigneurs de la guerre ayant fomenté une révolte contre la dynastie des Han. Le tout jeune héritier ayant survécu et gardé son trône grâce à l’impitoyable et ambitieux Cao Cao (prononcez Tsao Tsao), n’ose pas lui refuser une demande qui n’augure rien de bon. Cao Cao entend mener la guerre jusqu’aux royaumes de l’Ouest et du Sud, gardés par des nobles apparentés aux Han mais indépendants, qui se rebellent non contre leur empereur mais contre le tyrannique Cao Cao qui s’est auto proclamé 1er ministre.

La sentence contre ces prétendus traîtres tombe et Cao Cao part immédiatement avec l’armée impériale pour le royaume de l’ouest, le plus petit et le plus isolé, gouverné par Liu Bei l’Ancien. Faisant face avec sa propre armée, Liu Bei et ses généraux sont dépassés et ne peuvent que fuir avec le peuple qui a choisi de se placer sous leur protection.







Mais le stratège de Liu Bei, Kong Min, a un plan : il ira demander à Sun Quan (dire Sun Chan), roi du grand territoire du Sud de se joindre à eux dans la lutte.




Une armée de 50 000 hommes va se dresser face aux 800 000 soldats impériaux devant la mythique Falaise Rouge. En quelques jours, à force de stratagèmes, malices et coups du sort, le destin de la Chine va se nouer.




Avis.





On a longtemps pensé que John Woo était un réalisateur abonné aux films de mafia, d’action pure avec une bonne dose de pathos et de violence à justifier (« Le syndicat du crime », « The Killer », un pur chef d’œuvre du genre). Que nenni, cet homme ambitieux et décidément créatif a opéré un lent et savant tournant après des années noires sans opportunité ni succès dans le Hong Kong redevenu chinois. Passant à des films commerciaux financés par les machines du cinéma américain (« Broken Arrow », « Mission Impossible 2 », « Volte/Face », « Windtalkers »), il s’est reconstruit une réputation de rentabilité et a pu de nouveau faire les films qu’il voulait. «Les Trois Royaumes » est de ceux là.

Un film épique, remarquable dans sa densité, son ton juste et respectueux de l’histoire devenue légende de l’épisode guerrier de la Falaise Rouge bien connu de l’Histoire Chinoise, aux acteurs parfaitement choisis et dirigés, aux effets plastiques éblouissants et tant d’autres qualités qui ne m’évoquent que des superlatifs.




Tous les comédiens sont à leur place et aucun ne surjoue comme cela peut être le cas dans les productions asiatiques. Tony Leung est comme toujours impeccable, Chang Chen rappelle très vaguement son personnage de « Tigre et Dragon » mais avec une assurance et une autorité toutes autres et Takeshi Kaneshiro (seul japonais du lot avec Shido Nakamura, alias Gan Ming, le chef de guerre de Zhou Yu / Tony Leung) est surprenant. Je ne connaissais pas cet acteur qui a pourtant près de 36 films à son actif cette année et parle un mandarin sans faute d’accent simplement parce qu’il est métisse mi japonais, mi-taiwanais. Une brillante interprétation d’un personnage tout en finesse qui est une sorte de fil conducteur du film et de l’histoire dont il demeure un modeste artisan, non un guerrier, épée au poing, mais un stratège visionnaire et malin !




La version française mérite d’être louée car le doublage est respectueux et bien joué.



La mise en scène est rapide, surprenante, mais propre à John Woo. Des plans larges audacieux pour souligner la beauté du pays, la quantité d’ennemis, le cœur d’une bataille, l’intelligence d’une stratégie ; des gros plans qui s’attardent sur les tourments ou la complicité des personnages ; des ralentis en pleine action pour mieux marquer l’art de la guerre tant vanté par les historiens. Les costumes, les décors, l’insertion d’images de synthèse, l’ensemble donne un résultat plaisant, enivrant même, qui emporte le spectateur dans un tourbillon où se mêlent rivalités, opportunités, lâchetés, force, audace, talent, mégalomanie, folie, tuerie, intelligence, et au sein duquel on apprécie que les deux rôles féminins ne soient pas réduits à ceux de faire valoir : une épouse discrète mais qui refuse de voir mourir des innocents sans agir et une princesse garçon manqué qui ira jouer les espionnes en dépit des risques.




Dès le début, on entre dans le vif du sujet. Moins de deux minutes d’introduction et hop, déjà une bataille. Et le scénario ne s’arrête pas une seconde pour reprendre son souffle. Les idées mises en œuvres pour contre balancer la différence d’effectifs qui fait défaut aux royaumes refusant le ministre dictateur sont un régal d’humour et de trouvailles.



Je suis très critique envers les films historiques et peut-être mon avis tient-il au fait que je connais peu de chose de l’Histoire de la Chine mais « Les Trois Royaumes » restera un des meilleurs films du genre que j’ai vu.






 
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